La bulle

par Mustapha Labraimi La trêve des festivités des jours de l’an est terminée, dans l’attente du prochain dans sept mois environ, et la réalité s’impose dans le quotidien. Lapalissade qui ferait réfléchir ou rire, en fonction du vécu de chacun ! Tout d’abord, la cherté des prix se maintient et semble se maintenir, sans que... L’article La bulle est apparu en premier sur ALBAYANE.

La bulle
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par Mustapha Labraimi La trêve des festivités des jours de l’an est terminée, dans l’attente du prochain dans sept mois environ, et la réalité s’impose dans le quotidien. Lapalissade qui ferait réfléchir ou rire, en fonction du vécu de chacun ! Tout d’abord, la cherté des prix se maintient et semble se maintenir, sans que ceux et celles (les plus compétents parmi nous semble-t-il !)paraissent préoccuper par cet appauvrissement. Pire, usant des réseaux sociaux, certains commencent à parler (à dessein) des conséquences de la flexibilité du dirham. Faute de communication du gouvernement éclairant l’opinion publique à ce sujet, on reste dans l’approche « tout est possible ». Est-on dans une période de « zaatar » où la politique monétaire maintient un certain pouvoir d’achat de la population ou va-t-on vers la diarrhée provoquée par une surconsommation du « bakor » voulue par ceux et celles qui vivent dans la bulle. Question shakespearienne à laquelle seul le maître de l’émission pourrait répondre. Il le fera quand il le voudra en sage qu’il est (la sagesse et le patriotisme s’apprécient avec l’âge plus que par la maîtrise des entourloupes techno.). Une connaissance de la société, de ce qu’elle peut supporter et de ce qu’elle ne peut accepter acquise depuis les années noires de l’ajustement structurel. Où va-t-on ? Question légitime et réponse toute en formulations dignes d’un oral de Sciences Po. Le constat est patent, notre société est ainsi faite. Patchwork où les réalisations modernistes jouxtent les reliques du sous-développement ; car le mouvement d’ensemble ne s’est pas réalisé. La faute est à Voltaire. Pour dire que le moment n’est ni pour la bulle qui risque de se dégonfler à tout moment, tributaire qu’elle est d’un contexte qu’elle ne maîtrise pas totalement (c’est pour cela que tous les rapports commencent par une présentation succincte de l’état du monde), ni pour les équilibristes du quotidien qui, l’optimisme aidant, attirent l’attention sur la dangerosité de la bulle. La différence entre la bulle et le reste, les réalités qui la constituent étant partagées par tout le monde, (d’autant plus que c’est ce « tout » qui en supporte les frais), c’est qu’elle fait écran à l’essentiel, l’évolution de la société par la consolidation du processus démocratique dans tous ses aspects, de l’économique au présent aux changement de mentalités qui prend son temps. Survivre puis vivre puis participer consciemment à l’édification de la société juste, progressiste et égalitaire ne se réalisent pas selon une fonction linéaire ni mimétique. Cette fonction au trend qui, de prime abord, semblait ascendant est dérangée par les dérives qui expriment un conservatisme qui se développe, freinant l’éveil des consciences et recourant aux aliénations reliques. Pour le moins, les régressions constatées ne répondent pas aux exigences de la modernité requises pour transformer la bulle en acquis de la société dans son ensemble. La bulle fracture la société et crée des décrochements dans la cohésion sociale. Elle exacerbe la lutte des classes pour implanter la haine, germe de la subversion. L’esprit critique se perdant dans la médiocrité et l’insignifiance, les élites se diluent et la plèbe est plus soumise à la dépravation. Que cette dernière soit morale, qu’elle relève de l’escroquerie ou de l’ego arrogant, elle vide la gestion des affaires publiques de la rigueur et de l’honnêteté requises pour développer la citoyenneté et la solidarité nécessaire afind’affronter les contraintes imposées par une mondialisation où l’incertitude est devenue un facteur et non un risque. Si Rome avait ses jeux ; les réseaux sociaux, après la télévision, ont pris la relève et la bulle gonfle autant que la tête de celles et de ceux qui la créent. Tout est bien dans le meilleur des mondes disait Zadig. Repris par d’autres, maintenant sous terre, sous la forme « l’année est belle », gouvernance dont le temps a montré la faillite. Voudrait-on la reprendre ? Insouciant celui qui se laisse prendre par la bulle, tête dans les nuages et les pieds cherchant le plancher des vaches ; là où l’herbe attend la clémence du ciel et la population sa miséricorde pour vivre dans le bienêtre, la justice et l’égalité des droits, réellement en dehors de la bulle. L’article La bulle est apparu en premier sur ALBAYANE.