La cellule locale se penche sur le décrochage scolaire

En présence du vice-président du tribunal, des juges de la présidence et du ministère public, des représentants de la police judiciaire, de la gendarmerie royale, des responsables du secteur de l’éducation, ainsi que de diverses entités officielles et civiles concernées, Abderrahim Azzaoui, adjoint du procureur du Roi au tribunal de première instance d’Azilal, a présidé […]

La cellule locale se penche sur le décrochage scolaire
   aujourdhui.ma
En présence du vice-président du tribunal, des juges de la présidence et du ministère public, des représentants de la police judiciaire, de la gendarmerie royale, des responsables du secteur de l’éducation, ainsi que de diverses entités officielles et civiles concernées, Abderrahim Azzaoui, adjoint du procureur du Roi au tribunal de première instance d’Azilal, a présidé , jeudi 31 octobre 2024, une réunion de la cellule locale au tribunal d’Azilal autour du thème «La lutte contre le décrochage scolaire : responsabilité et défi». M. Azzaoui a mis en lumière l’engagement de la cellule locale et du ministère public du tribunal d’Azilal pour intervenir dans les situations de décrochage scolaire, soulignant le rôle essentiel du système judiciaire d’Azilal dans la lutte contre ce phénomène. Dans le cadre de la coopération avec les autres partenaires et acteurs, le ministère public d’Azilal a reçu une liste d’élèves ayant abandonné leur scolarité à la Direction provinciale de l’éducation d’Azilal et s’est engagé à examiner les causes de ce phénomène pour l’éradiquer, une responsabilité partagée entre la justice, le secteur éducatif, les autorités locales et la société civile. Dans son discours d’ouverture, M. Azzaoui a souligné que la protection de l’enfant est une priorité de la politique gouvernementale, qu’il s’agisse des secteurs sécuritaire, éducatif ou de la politique pénale et a rappelé que les réformes futures commencent dès l’enfance, en particulier au sein de l’école et de la famille, pour les protéger contre la criminalité, le mariage précoce, le travail des enfants et la violence. Pour sa part, lors de son intervention intitulée «Le rôle du ministère public dans la lutte contre le décrochage scolaire», Soufiane Benjjar, adjoint du procureur du Roi, a expliqué les fondements légaux permettant au ministère public d’intervenir dans ce domaine, affirmant que le législateur marocain garantit le droit à l’éducation aux enfants (article 31) en vertu de la loi 17.51. Il a ensuite présenté une approche pratique de l’intervention du ministère public, notamment dans la prévention des conflits familiaux, la désintégration du foyer conjugal et les situations pouvant exposer les enfants au risque d’abandon scolaire tout en soulignant le lien entre le mariage des mineurs et le décrochage scolaire, une problématique prise en compte dans la prévention de ce phénomène. Quant à Younes Tamghart, adjoint du procureur du Roi au tribunal d’Azilal, il a abordé dans une intervention intitulée «Lutte contre le décrochage scolaire : causes et solutions», l’importance de résoudre cette problématique qui freine le développement de l’éducation dans toutes ses phases et constitue un défi majeur lié à des facteurs socio-économiques et culturels, affectant particulièrement les zones rurales et les quartiers marginalisés. Il a également rappelé que le ministère public participe activement aux efforts nationaux pour réduire le décrochage scolaire, conformément à la Déclaration de Marrakech de 2020 et à l’accord-cadre de partenariat et de coopération avec le ministère de l’éducation nationale. Concernant les propositions et solutions pour endiguer ce phénomène, M. Tamghart a évoqué l’importance de renforcer les institutions scolaires, d’améliorer les infrastructures éducatives, de multiplier les campagnes de sensibilisation et de développer le transport scolaire pour les élèves des zones reculées. Enfin, Salha Jadid, représentante des organisations de la société civile, a exposé des mesures pour lutter contre le décrochage scolaire et a souligné l’importance de cibler les causes réelles du phénomène, à savoir les conditions économiques, exclusion, intimidation, divorce, éloignement des écoles, mariage précoce et addiction aux drogues. Au terme de cette rencontre, des recommandations ont été retenues, à savoir fournir des moyens de transport dans les zones isolées, intensifier les campagnes de sensibilisation à l’importance de l’éducation et promouvoir les activités parascolaires. Des représentants du secteur éducatif ont ensuite présenté les initiatives prises par la Direction provinciale d’Azilal, telles que l’ouverture de centres offrant une «deuxième chance» aux élèves ayant quitté le système éducatif, et l’élaboration d’une caravane de sensibilisation à l’éducation pour encourager la scolarisation. Concernant les mesures visant à lutter contre le décrochage scolaire, un recensement annuel des élèves déscolarisés est réalisé. Les représentants du secteur de l’éducation ont révélé, lors de la réunion de la cellule, que le nombre d’élèves non scolarisés cette année s’élève à 2.250, dont 85% en milieu rural, avec une concentration importante dans le cycle collégial. La Direction provinciale a mis également en œuvre un ensemble de mesures pour réduire le décrochage scolaire, tels que le respect de l’âge obligatoire de scolarisation, l’ouverture d’opportunités pour l’intégration des élèves de l’enseignement traditionnel dans l’enseignement public, ainsi que l’intégration des candidats libres dans le tronc commun après leur réussite en troisième année du collège.