«La région de Dakhla a un avenir radieux»

Entretien avec le délégué par Intérim du Tourisme de la région de Dakhla Oued-Eddahab, Sidi Brahim Mohamed Abdellah Propos recueillis par NES à Dakhla, Karim Ben Amar La région de Dakhla Oued-Eddahab est fortement prisée par les touristes du monde entier. Les amateurs des sports de glisse raffolent de cette destination qui est dotée de... L’article «La région de Dakhla a un avenir radieux» est apparu en premier sur ALBAYANE.

«La région de Dakhla a un avenir radieux»
   press.ma
Entretien avec le délégué par Intérim du Tourisme de la région de Dakhla Oued-Eddahab, Sidi Brahim Mohamed Abdellah Propos recueillis par NES à Dakhla, Karim Ben Amar La région de Dakhla Oued-Eddahab est fortement prisée par les touristes du monde entier. Les amateurs des sports de glisse raffolent de cette destination qui est dotée de spots de rêve. Les touristes locaux ne sont pas en reste puisqu’ils sont de plus en plus nombreux à venir visiter cette région paradisiaque. Pour en savoir plus sur le secteur du tourisme à Dakhla, l’équpe d’Al Bayane s’est entretenue avec le délégué du tourisme par intérim, chargé de l’encadrement des activités touristiques de la délégation du tourisme de Dakhla. Sidi Brahim Mohamed Abdellah nous explique tout. Entretien. Al Bayane : Dakhla est un véritable paradis sur Terre. L’attractivité touristique suit-elle ? Effectivement, Dakhla est un  paradis sur Terre, mais il faut relativiser en se posant la question suivante : l’attractivité touristique suit-elle ? Je suis de nature optimiste mais je dirai qu’elle pourrait mieux suivre. À Dakhla nous avons une grosse lacune, c’est le manque cruel d’animation. Lorsque les touristes locaux optent pour la destination Dakhla, la durée de moyen séjour aurait pu être d’une semaine. Elle n’est que de deux jours et trois au  maximum. Les touristes  qui viennent pour les sports de glisse, la durée moyenne de séjour et d’une semaine, voire deux semaines. Mais quand on parle de la ville et des hôtels qui se trouve en ville, il s’agit le plus souvent d’un tourisme de transit ou les visiteurs viennent pour passer une nuit ou deux avant de continuer leur voyage vers les pays subsahariens. Il y a aussi les visiteurs qui viennent pour des affaires ou encore des colloques et ne dépassent pas deux jours. Ceci dit, la feuille de route va répondre à ce besoin d’animation. C’est un grand chantier qui a été mis en place par les autorités publiques et il  répondra à la question de l’attractivité et aux besoins des touristes. Je vous confie de que nombreux touristes m’ont interpellé en me disant qu’après deux jours en ville, ils n’ont plus grand-chose à faire à Dakhla, c’est les touristes qui font le déplacement pour la découverte et non pas les sports de glisse. Par contre, les amateurs de sport de glisse, avant de se déplacer, surveillent la météo. Ils savent  que tel semaine, il va y avoir du vent. Ces derniers restent au moins une semaine. Ils ne feront pas le déplacement de la France ou la Belgique pour trois jours. En général, c’est des touristes qui viennent pour une semaine minimum pour en avoir pour leur argent et profiter comme il se doit du spot. Le surf et le Kitesurf font la renommée de cette destination. Les amateurs de sports de glisse sont-ils les principaux visiteurs de la région ? Le surf et le kitesurf font assurément la renommée de cette destination. Les amateurs de sport de glisse sont les principaux visiteurs de la région. Si l’on se penche sur les statistiques, ils représentent pratiquement 93%  des clients qui optent pour Dakhla.  En dehors des colloques ou autres évènements, la majorité des clients, au vu des statistiques que je reçois sont des amateurs de sports de glisse. D’ailleurs, la majorité des hôtels sont implantés à Dakhla et la minorité sont à l’Ergoub. Pourtant, les hôtels de l’Ergoub  font plus de nuit. Signalons aussi  que la capacité en lit est majoritaire au niveau de l’Ergoub, où se situe le spot de kitesurf et au niveau de la Sarga, où se situe le spot de surf et au niveau de Foum Labouir, où nous avons trois unités touristiques, à savoir Tulum, Foum Labouir et La Merveille. C’est des spots dédiés au surf. Des deux côtés, nous avons l’Atlantique ( Foum Labouir  et la Sarga). Donc majoritairement, ce sont les amateurs de Kitesurf qui remplissent nos hôtels. Grace à la route à double voies reliant Tiznit à Dakhla, l’activité touristique risque-t-elle de s’accroitre dans les années à venir, notamment les touristes locaux ? Cette route facilitera considérablement les choses, notamment pour le tourisme interne, c’est certain. Cette route aidera aussi bien pour le transport, le transport en commun, mais aussi les familles désireux de visiter la région.  Dakhla est une assez lointaine, donc je vois mal une famille venir par la route juste pour visiter. Ceci dit, nous avons reçu récemment une famille venue de  Belgique en voiture. Nous recevons aussi les MRE. Quant aux touristes locaux ils viennent généralement en avion puisqu’ils ne peuvent pas passer trois jours sur la route. Notons qu’en plus du tourisme, cette route à double voies reliant Tiznit à Dakhla contribuera aussi au commerce. On entend souvent que les touristes visitant Dakhla, sont pour la plupart des étrangers. L’offre hôtelière de la ville répond-elle aux besoins du tourisme domestique ? En effet, la majorité des touristes visitant Dakhla sont des étrangers. Au vu des statistiques, les étrangers caracolent en tête en termes de visiteurs. Maintenant, la tendance change en été. Nous recevons beaucoup plus de Marocains que d’étrangers, mais le reste de l’année, les étrangers sont les principaux visiteurs. Même en termes de nuitée, les étrangers restent en tête, sauf en été ou la donne change puisque durant la période estival, nous recevons plus d’étrangers et beaucoup moins de Marocains. Cette année par exemple, il y avait les Jeux olympiques et la Coupe d’Europe, on a donc reçu moins de touristes étrangers durant cette période. Les Marocains sont venus combler le vide.  Grâce aux touristes locaux, Dakhla n’a pas désempli. Mais soyons clair, il est impératif de faire un effort dans le domaine de l’animation qui reste le point faible de la ville. L’État a fait le maximum mais les promoteurs doivent aussi jouer un rôle dans ce volet.  Quant à l’offre hôtelière de la ville, elle répond largement à la demande. Nous sommes à 3 000 lits pour un total de 54 établissements classés au niveau de la ville de Dakhla, en plus  d’une soixantaine qui sont non classés, à savoir  des résidences hôtelières etc. Aujourd’hui, nous répondons largement à l’offre bien qu’au niveau des statistiques, nous avons  remarqué ces derniers temps, que les Belges sont deuxième en termes de visiteurs après les Français. On aurait souhaité que la compagnie aérienne Ryanair  ou la RAM un autre opérateur ouvr une liaison aérienne Bruxelles-Dakhla. Si cette ligne est lancée, elle réussira à coup sûr parce qu’il y a beaucoup de pays limitrophes à la Belgique qui pourraient partir de Bruxelles pour rejoindre Dakhla. Les Belges sont les numéros deux, ils s’adonnent beaucoup au kitesurf. À l’heure qu’il est, il faut qu’ils aillent jusqu’à Paris pour prendre l’avion pour rejoindre Dakhla. Aujourd’hui, il y a deux vols  Transavia par semaine et un vol de la RAM par semaine, ce qui  fait trois au total, tous au départ de Paris. La RAM devrait aussi prévoir un vol Marseille-Dakhla. Aujourd’hui, les Français du sud de la France sont obligés de faire Marseille- Casa, puis Casa -Dakhla. S’ils partent à partir de Paris, ils sont obligés de passer la nuit à Paris parce que le vol est matinal, donc ça pose problème. Idéalement, il faut un vol à partir de Marseille pour diversifier le marché français, et un autre vol au départ de Bruxelles, ça nous résoudrait beaucoup de problèmes. Quid des perspectives d’avenir concernant le tourisme dans la région de Dakhla Oued-Eddahab ? Je pense que  la région de Dakhla  a un avenir radieux, d’autant plus qu’il n’y a pas de taxes. Les investisseurs en ont pour leur argent. L’État a mis tous les moyens pour que les investisseurs puissent investir dans la région en toute sérénité. Il y a un accompagnement qui est fait par le Centre Régional d’Investissement avec un guichet unique, tout ça pour unique but de faciliter l’investissement dans le tourisme. Mais je pense qu’avec la route double voies reliant Tiznit à Dakhla en plus du port Dakhla Atlantique qui sera opérationnel en 2028, la région va connaître un très grand boom entre 2028 et 2030. En plus de cela, nous avons beaucoup d’unités hôtelières qui sont en cours de construction, d’autres dont les dossiers viennent d’être déposés au niveau du CRI. Tout cela pour vous dire que Dakhla va pouvoir attirer beaucoup de monde et ce sera vraiment l’Eldorado. L’article «La région de Dakhla a un avenir radieux» est apparu en premier sur ALBAYANE.