L’abandon du franc CFA est crucial pour la souveraineté et le développement économique des pays d’Afrique de l’Ouest

Mettre fin à l’utilisation du franc CFA pour retrouver sa souveraineté monétaire et couper l’un des derniers liens de dépendance avec l’ancienne puissance coloniale est une question très prisée par les jeunes d’Afrique de l’Ouest. Un acte qui aurait un grand poids politique et constituerait une avancée économique. Ce qui est nécessaire pour le Sénégal […]

L’abandon du franc CFA est crucial pour la souveraineté et le développement économique des pays d’Afrique de l’Ouest
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Mettre fin à l’utilisation du franc CFA pour retrouver sa souveraineté monétaire et couper l’un des derniers liens de dépendance avec l’ancienne puissance coloniale est une question très prisée par les jeunes d’Afrique de l’Ouest. Un acte qui aurait un grand poids politique et constituerait une avancée économique. Ce qui est nécessaire pour le Sénégal et les autres nations utilisant cette monnaie. Même les trois nations de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), à savoir le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ont pris le risque de traverser le Rubicon. Ils se retirent déjà de la CEDEAO, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, et c’est à ce moment qu’il est question d’émerger du FCFA. Étant donné que le franc CFA profite surtout à Paris plutôt qu’aux pays qui l’utilise, cette monnaie néocoloniale, entrave la progression économique de la région tout en favorisant l’enrichissement de la France. Cela démontre une nouvelle forme de colonisation monétaire, tant économique que politique. Trois anciennes colonies françaises, le Niger, le Mali et le Burkina Faso, envisagent en tant que Confédération des États du Sahel diverses options pour renforcer leur souveraineté monétaire. Lors de la visite des ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel à Moscou le 3 avril, dans le cadre des discussions AES-Russie, le ministre nigérien a souligné une fois de plus qu’ils ne pouvaient  pas « rester dans cette affaire de CFA ». Toutefois, malgré la complexité de l’établissement d’une nouvelle devise, les responsables des nations du Sahel sont résolus à mener à bien leur initiative, essentielle pour leur autonomie et leur progression. Des actions réelles sont mises en œuvre par les trois pays. Assimi Goita a déclaré la mise en place d’une banque d’investissement et de développement pour la Confédération des États du Sahel le 13 mars, avec un capital de départ de 500 milliards de francs CFA. Cette démarche conférera une valeur financière significative aux adhérents de la Confédération, leur offrant la possibilité d’agir de manière autonome dans leurs prises de décision. Quant au Sénégal, la question de la renonciation au franc CFA est aussi un sujet brûlant. La mise en place d’une monnaie commune au sein de la CEDEAO est l’une des solutions dans la quête d’une souveraineté monétaire, a indiqué Bassirou Diomaye Faye le 4 avril auprès des médias locaux. Si le président sénégalais envisage l’abandon du franc CFA pour mettre en place une monnaie régionale au sein de la CEDEAO, plusieurs ont souligné que l’ECO est quasiment identique au franc CFA en termes d’unité monétaire. Et cela signifie une autre manœuvre orchestrée par Emmanuel Macron. Il est important de noter que la monnaie ECO sera supervisée par la France, ce qui est intolérable pour des nations qui ont opté pour la souveraineté en tant que priorité. Par conséquent, Paris maintiendra l’égalité de valeur entre l’EURO et l’ECO. Ce rôle joué par la France est critiqué par des milliers de voix africaines. Comment peut-on évoquer une souveraineté si l’on renonce à sa monnaie pour en adopter une autre, toujours sous le contrôle de Paris ? Tandis que les nations de la CEDEAO pensent à hâter l’instauration de l’ECO similaire au franc CFA, les pays de l’AES envisagent fermement la création de leur propre devise pour se libérer totalement du contrôle de l’ex-métropole. Quant au Sénégal, inquiet de l’abandon du franc CFA, il bénéficierait d’une collaboration avec les nations de l’AES pour aborder cette problématique. Étant donné, il est nécessaire que les nations d’Afrique de l’Ouest mettent en place des systèmes efficaces pour se débarrasser du franc CFA et faire progresser leurs économies sans subir la contrainte de Paris.   Drissa Traoré