Une première en Afrique
Mohamed Nait Youssef
À Rabat, une belle exposition, lumineuse, colorée, coloriée, spontanée sur le mouvement Cobra illumine les murs du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI). « Cobra : Un serpent à multiples têtes. », tel le thème choisi pour cette exposition-événement, Cette exposition est organisée par la Fondation Nationale des Musées et Museum Cobra avec le soutien de l’ambassade des Pays-Bas au Maroc, donnant le ton des festivités du dixième anniversaire du MMVI. En effet, depuis mercredi 30 octobre, les amoureux de l’art et les publics ont pu découvrir une collection riche d’une une centaine d’œuvres aussi colorées que variées mettant les lumières sur le mouvement Cobra ; ses précurseurs, mais aussi ses influences multiples sur l’art contemporain. «C’est toujours un bonheur de pouvoir commencer cette exposition de Cobra qui a marqué le XXe siècle, et qui continue encore à marque ce siècle. », c’est avec ces mots que le président de la Fondation Nationale des Musées, Mehdi Qotbi, a ouvert le bal de l’exposition. Ce mouvement Cobra, qui est un mouvement qui s’étale sur plusieurs pays, a-t-il dit, nous démontre que le Maroc est un pays d’ouverture, un pays de vivre-ensemble, un pays qui fascine par ses lumières, par ses couleurs. «Ce n’est pas étrange qu’on on voit de Delacroix est tombé fou amoureux de notre pays parce qu’il y a ces couleurs.», a-t-il souligné.
10 ans déjà…
Entre sculptures, gravures, peintures, dessins et photographies, l’exposition se présente comme un véritable voyage artistique donnant à voir la richesse, la singularité, la liberté, l’expression spontanée et la profondeur du mouvement Cobra, créé dans les années 1940 par des artistes talentueux, novateurs, créatifs et avant-gardistes. Par ailleurs, «Cobra : Un serpent à multiples têtes.» est aussi un temps artistique fort pour célébrer le dixième anniversaire Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain.
«On a de la chance d’avoir un pays comme le notre, et on a de la chance aussi de pouvoir avoir un musée comme le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain qui commence avec cette exposition à démarrer les festivités de ses 10 ans.», a affirmé Mehdi Qotbi. Et d’ajouter : « Il y a 10 ans Sa Majesté a donné le coup d’envoi à ce que j’appellerai une révolution exceptionnelle, une révolution avec les couleurs, une révolution avec de la lumière, une révolution avec de l’art par l’inauguration de ce musée.»
Fidèle à sa ligne éditoriale, le MMVI a œuvré pour la promotion de l’art moderne et contemporain, mais aussi la promotion de la diversité et de l’ouverture.
Montrer cette exposition, explique Abdelaziz El Idrissi, directeur général des musées du Maroc, c’est à la fois pour fêter notre 10ème anniversaire et de montrer cette ouverture du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain sur l’expression artistique, historique et contemporaine sur l’ouverture au-delà de la méditerranée.
Une exposition didactique très riche
Des racines danoises et hollandaises aux influences surréalistes, le public est convié à découvrir de grands noms du mouvement Cobra, entre autres, Asger Jorn, Christian Dotremont, Constant, Pierre Alechinsky, Karel Appel, Corneille, Eugène Brands, Carl-Henning Pedersen, Jacques Doucet ou encore Lucebert. Réparti en sept sections, le parcours de l’exposition est à la fois fluide et didactique.
«C’est une belle exposition parce que c’est une exposition qui se présente pour la première fois au Maroc et dans le continent africain alors que les œuvres n’ont jamais traversé la méditerranée.», a précisé Abdelaziz El Idrissi. Selon lui, cette exposition est très didactique qui se morcelle en sept branches comme cette tête multiple de Cobra et une exposition qui présente au-delà de 102 œuvres.
«Une grande exposition avec des céramiques, de la peinture, de la sculpture ; une exposition qui présente une dizaine d’artistes que ce soit les membres de Cobra fondateurs, des artistes qui vont venir après et de la documentation. Une exposition didactique très riche, très variée, très colorée et une exposition qui va parler au public marocain parce que cette exposition sera alimentée par une belle exposition qui viendra la semaine prochaine sur Chaïbia Talal.», a-t-il fait savoir.
Pour le directeur général des musées du Maroc, c’est très intéressant de montrer cette facette de l’art de Cobra qui va trouver écho chez une artiste spontanée très colorée et très coloriée. « Montrer cette exposition c’est à la fois pour fêter notre dixième anniversaire, et de montrer cette ouverture du musée Mohammed VI sur l’expression artistique, historique et contemporaine sur l’ouverture au-delà de la méditerranée.», conclut-il.
Une collaboration artistique fructueuse
« Cobra : Un serpent à multiples têtes », grand projet artistique, est le fuit d’une collaboration artistique fructueuse entre la Fondation Nationale des Musées et Museum Cobra.
Né de la fusion de Copenhague, Bruxelles et Amsterdam, le visiteur aura l’opportunité de découvrir de près cette révolution artistique au XXe siècle.
« C’est avec une grande fierté que le Museum Cobra continue sa collaboration avec le Maroc à travers l’ouverture de l’exposition « Cobra » : Un serpent à multiples têtes au Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain. Cette exposition met en évidence l’esprit audacieux et révolutionnaire du mouvement Cobra, dont les différents fondements entretiennent un lien important avec l’art africain et marocain. Notre partenariat, renforcé par l’organisation d’une exposition en 2022 à Amstelveen, mettant en valeur le modernisme marocain, célèbre l’influence mutuelle entre les artistes marocains et ceux du mouvement Cobra, chacun inspiré par l’esprit de la liberté créative », s’est félicitée la directrice générale du Museum Cobra Suzanne Wallinga. Et d’ajouter : «En réfléchissant sur l’échange d’idées et de culture, nous nous souvenons de la rencontre révolutionnaire entre l’artiste Karel Appel et le moderniste marocain Jilali Gharbaoui en 1962, ce qui témoignage d’une histoire commune de nos mouvements artistiques. »
Une belle exposition à découvrir. Les œuvres seront visibles jusqu’au au 03 mars 2025.
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