Le FMI confirme la solidité économique du Mali malgré un contexte difficile

Dans le cadre d'une étude approfondie et d'analyses méticuleuses, une équipe d'experts du Fonds Monétaire International (FMF) a achevé le 13 juin une visite au Mali au cours de laquelle elle a révélé une réalité économique singulièrement positive, soulignant la résilience et la vigueur du pays face aux défis multiples.

Le FMI confirme la solidité économique du Mali malgré un contexte difficile
   maliweb.net
L’équipe du Fonds Monétaire International (FMF) a constaté que, malgré les obstacles persistants, l'économie malienne se maintient à un niveau de performance remarquable. Selon l’institution de Breton Woods, la croissance économique est estimée à 4,7% en 2024, sans changement depuis 2023, en raison d'une combinaison de facteurs, dont une crise de l'électricité, des inondations et une baisse de la production aurifère.  Cette observation contraste vivement avec la situation de certains pays voisins, dont les pratiques économiques ont été entachées par la dissimulation de dettes et la manipulation de données financières, souligne Abdoul Karim Konaté, enseignant-chercheur à l’Université de Nouakchott. Sans citer le nom d’un pays, il fait référence au Sénégal où le FMI a confirmé en mars 2025 l’existence d’une dette cachée de plus de huit milliards de FCFA. Les conclusions du FMI, selon Abdoul Karim Konaté, soulignent non seulement la stabilité économique du Mali, mais également son potentiel de croissance. Car, malgré la baisse de production résultant de la fermeture de la plus grande mine d'or et des risques, la croissance du PIB réel devrait atteindre 5,0% en 2025. « Sous réserve de la reprise de l'intégralité des activités minières, la croissance devrait rebondir pour atteindre 5,4% en 2026 », souligne l’Institution de Breton Woods. Les perspectives macroéconomiques du Mali sont bonnes traduisant la solidité des fondements de l’économie malienne. Ce qui est de bon augure pour notre pays confronté à une crise multidimensionnelle. Toutefois, le Mali doit faire des efforts en donnant la priorité à la variabilité des finances, notamment en se rapprochant du plafond de déficit budgétaire de 3% fixé par l'UEMOA.  « Les principales priorités consistent notamment à accroître les recettes intérieures en élargissant l'assiette fiscale, y compris celles provenant du secteur minier, et à renforcer les administrations fiscale et douanière », insiste le FMI. De plus, les autorités devraient s'attacher à améliorer l'efficience des dépenses, tout en préservant l'investissement public et les ménages vulnérables. Efforts constants et gestion rigoureuse En guise de perspectives, le FMI recommande : réduire l'incertitude entourant les politiques intérieures et faire avancer les réformes structurelles ; poursuivre l’amélioration de la gouvernance budgétaire et la gestion des finances publiques ; remédier à la vulnérabilité des entreprises publiques et renforcer leur surveillance, en particulier la Société d'électricité Énergie du Mali. Et enfin, il est essentiel pour le FMI, le renforcement des cadres réglementaires transparents pour attirer l'investissement étranger. Des mesures qui permettront à coup sûr de libérer le potentiel de croissance du Mali. Pour Abdoul Karim Konaté, l'analyse du FMI offre une perspective encourageante pour l'économie malienne, tout en soulignant l'importance de la transparence et de l'intégrité dans la gestion des affaires économiques. « Le Mali, grâce à ses efforts constants et à sa gestion rigoureuse, se distingue comme un exemple de réussite économique dans un environnement régional souvent tumultueux », souligne l’enseignant-chercheur. Il faut rappeler que l’équipe du FMI a rencontré le ministre de l'Économie et des Finances, Alousséni Sanou, le ministre de la Justice Mamoudou Kassogué, et le directeur national de la BCEAO pour le Mali, Baréma Bocoum, des cadres des principaux ministères et organismes publics, des partenaires au développement et des représentants du secteur privé.  Abdrahamane SISSOKO