La croissance économique dans la région MENA devrait rebondir à 4 % l’année prochaine, a indiqué, jeudi, le Fonds monétaire international (FMI).
Cette prévision reste toutefois conditionnée à la réduction progressive des coupures de production pétrolière et à l’apaisement des tensions, notamment les conflits régionaux. La croissance régionale restera modeste à 2,1 % en 2024, d’après le dernier rapport des Perspectives économiques régionales présenté à Dubaï. Ce taux est inférieur aux prévisions initiales, impacté par des facteurs géopolitiques et macroéconomiques diverses. Le FMI relève que les risques pour l’avenir économique de la région, y compris le Caucase et l’Asie centrale, sont principalement négatifs. L’institution internationale recommande d’accélérer les réformes structurelles, notamment dans la gouvernance et les marchés du travail, afin d’améliorer les perspectives de croissance à moyen terme. Pour 2024, la prévision de croissance pour la région MENA a été révisée à la baisse de 0,6 % depuis le rapport d’avril, principalement en raison de la prolongation des tensions au Moyen Orient et des extensions des réductions volontaires de production de l’OPEP+, explique Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au FMI, lors d’une interview. M. Azour souligne également que l’inflation, qui constituait une préoccupation majeure, est en voie de stabilisation à travers la région. Elle devrait atteindre le taux cible de 3 % en 2024, excepté en Égypte, en Iran et au Soudan. Néanmoins, les perspectives varient grandement selon les pays. Les nations exportatrices de pétrole semblent mieux armées pour faire face aux risques, grâce à une croissance robuste du secteur non pétrolier. En dépit de prix du pétrole et d’une production en baisse cette année, la croissance du secteur non pétrolier dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) a souvent dépassé la croissance globale, stimulée par des programmes d’investissement gouvernementaux qui dynamisent la demande domestique. Les pays importateurs de pétrole du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord restent vulnérables aux conflits persistants et à des besoins de financement élevés. "Bien que ces défis devraient s’atténuer progressivement, l’incertitude demeure élevée et les lacunes structurelles pourraient continuer à freiner la croissance de la productivité dans plusieurs économies au cours de la période de prévision", indique le rapport du FMI. L’organisation a approuvé un financement de 13,4 milliards de dollars pour les pays du Moyen-Orient et de l’Asie centrale depuis janvier 2024, incluant des programmes en Égypte, en Jordanie et au Pakistan.