Si la société minière canadienne en contentieux avec le Mali a décidé de suspendre ses opérations aurifères dans les mines qu’elle exploitait chez nous, sachons-le et disons-le, ce n’est pas de son propre gré ni sans incidences pour elle comme elle voudrait le faire croire dans un communiqué émanant de leur desk communication. Pour ne leurrer personne,
Barrick préfère éviter de dire le pourquoi de la saisie de 3 tonnes d’or sur son site en exploitation. Et qu’est-ce qui a motivé cette saisie ?
On aurait appris que l’or saisi est acheminé sur Bamako où il est placé sous scellé d’huissier dans les coffres d’une banque de la place. L’estimation donnée sur sa valeur est d’environ 160 milliards de FCFA. Ce qui est dérisoire à côté du montant global de 3500 milliards que réclame le Mali. Ce différend qui remonte avait atteint son pic en décembre dernier, quand le Mali avait émis un mandat d’arrêt international contre le PDG de Barrick, Mark Bristow.
Pour les griefs de blanchiment d’argent et de dettes fiscales impayées, le gouvernement malien avait ordonné la saisie des réserves d’or de la compagnie. Le PDG ayant filé à l’anglaise, de ses cadres avaient été mis aux arrêts avant d’être libérés sur paiement d’une partie des montants exigibles à la société et promesse de s’acquitter du reliquat.
Sur ces entrefaites, ladite société avait également protesté avec véhémence contre ces accusations et les arrestations qui s’en sont suivies. Cherchant à toujours mieux soigner son image sur les places boursières et sa réputation de Monsieur Or du Mali, Mark Bristow, PDG de Barrick, avait alors proposé de verser 370 millions de dollars.
Sans doute dans le désistement systématique et le reniement répété et persistant, M. Mark Bristow doit à présent faire face à ses engagements fermes pour stopper la saisie des 3 tonnes d’Or de Barrick Gold dans le cadre de ce litige fiscal.
Sinon, rien ne va arrêter le gouvernement de conforter sa démarche de recouvrement fiscal généralisé qui ne vise pas que Barrick Gold. Une démarche qui a pour objectif la consolidation des finances publiques et la répartition équitable des revenus issus de l’exploitation minière au Mali. Le Ministre de l’Économie et des finances, M. Sanou, qui est le maître d’œuvre de ces audits généralisés sous la houlette du Général d’Armée Assimi Goïta, tient à réaffirmer à tous les partenaires du Mali l’effectivité du contrôle exercé par les autorités maliennes sur le secteur minier national.
Le gouvernement malien, en procédant à la saisie de trois tonnes d’or appartenant à la société minière canadienne Barrick Gold, n’a fait qu’exercer son proéminent droit de préemption sur ses ressources propres et naturelles. En toute souveraineté dont la célébration de la journée a eu lieu ce mardi 14 janvier 2025 au Palais des Sports de Bamako et à Ségou, la capitale du Balanzan.
Il revient donc aux dirigeants de la société canadienne de respecter les intérêts vitaux des populations maliennes, de souscrire aux choix stratégiques des autorités maliennes et de respecter la souveraineté du Mali, comme officiellement prescrit.
Ce litige qui suit son cours, est né d’une lettre d’avertissement adressée à Barrick par le doyen des juges d’instruction, Boubacar Moussa Diarra, annonçant la saisie imminente de trois tonnes d’or.
On attend confirmation officielle de la réception des fonds par la Banque malienne de solidarité (BMS), et qui pourraient représenter une valeur estimée à 180 millions de dollars américains. Cet or de 3 tonnes a été extrait d’une mine située près de Kayes, dans l’ouest du pays, puis transporté à Bamako, la capitale.
KML/L”Aube