Le henné, plante mystérieuse et ancestrale

Trésor du Drâa Tafilalet Mohamed Nait Youssef De l’Inde à l’Égypte antique, le henné, appelé également « plante du paradis », a traversé les siècles  et les civilisations. À vrai dire, cette plante mystérieuse et ancestrale, originaire des milieux désertiques, incarne un patrimoine naturel d’une valeur inestimable. Si la région de Drâa Tafilalet est réputée pour la... L’article Le henné, plante mystérieuse et ancestrale est apparu en premier sur ALBAYANE.

Le henné, plante mystérieuse et ancestrale
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Trésor du Drâa Tafilalet Mohamed Nait Youssef De l’Inde à l’Égypte antique, le henné, appelé également « plante du paradis », a traversé les siècles  et les civilisations. À vrai dire, cette plante mystérieuse et ancestrale, originaire des milieux désertiques, incarne un patrimoine naturel d’une valeur inestimable. Si la région de Drâa Tafilalet est réputée pour la richesse de son histoire, la diversité de son patrimoine, la beauté de ses paysages, de ses oasis, de ses douars et de son architecture, elle cache aussi, derrière ses vastes palmeraies et oasis à perte de vue, d’immenses champs de henné. Cultivé essentiellement dans les zones oasiennes du sud, notamment dans les provinces d’Errachidia (Alnif et Rissani), de Zagora (Tazarine, Zagora et Agdez) et de Tata (Foum-Zguid), le henné est un levier économique important aux côtés d’autres produits emblématiques tels que la rose à parfum, le palmier dattier, le safran, l’olivier, l’amandier ou encore le pommier. Avec près de 4 000 hectares exploités, le henné contribue significativement au développement économique et social des zones oasiennes. Des vertus esthétiques et médicinales Au cœur des oasis, le henné représente bien plus qu’une simple plante : il est une source de vie et un pilier économique pour la région de Drâa Tafilalet. En effet, ses multiples usages en font un élément central du quotidien de la population. Que ce soit dans la cosmétique, la dermatologie, la parfumerie,  la teinture capillaire, le tatouage…, ou même la médecine vétérinaire, le henné occupe une place essentielle dans la culture marocaine. Il est omniprésent dans la vie des Marocaines, notamment lors des rituels et traditions liés aux mariages, fiançailles, noces, fêtes et baptêmes. Véritable atout esthétique, le henné s’impose comme un produit incontournable pour les femmes marocaines en général, et celles de la région de Drâa Tafilalet en particulier. Ainsi, les femmes amazighes, par exemple, l’utilisent pour orner leurs mains et leurs pieds de motifs éphémères lors de célébrations. Ces motifs, riches, variés et enraciné dans la culture, incluent des formes géométriques, des inspirations florales et des dessins tirés de la nature. Chaque communauté et région, voire chaque tatoueuse, possède son style unique et sa touche esthétique particulière. Comme l’écrivait Michèle Maurin Garcia dans Le henné, plante du paradis : «Le henné au Maroc est une tradition sociale qui remonte à l’Antiquité. Il possède des vertus à la fois esthétiques et médicinales. Cet arbuste épineux de la famille des Lythracées peut atteindre jusqu’à un mètre de hauteur dans les régions sahariennes. Ses feuilles produisent des nuances de rouge et de jaune, utilisées pour teindre textiles et corps. De ses petites fleurs, on extrait un parfum très prisé. Poussant naturellement dans les zones tropicales et subtropicales d’Afrique, d’Asie du Sud et d’Australasie, le henné est également un colorant dont l’usage remonte à l’Égypte ancienne, comme en témoignent les momies.» Rituels, mariages et fêtes religieuses Derrière les portes des ksours et des kasbahs, de magnifiques jardins de henné s’épanouissent au milieu des palmiers et des oasis. De beaux paysages naturels fascinants au plaisir des yeux. Produit phare du terroir de Drâa Tafilalet, le henné occupe une place centrale dans les cérémonies et rituels, qu’il s’agisse de mariages, de fiançailles, de la présentation de la mariée ou de la célébration du premier jeûne des enfants. Au-delà de son rôle religieux, il est un élément clé du hammam et un produit cosmétique et esthétique prisé pour l’embellissement des femmes. Le henné, l’or vert de l’économie des zones oasiennes Le henné joue un rôle économique majeur dans la région de Drâa Tafilalet. Il permet aux agriculteurs, commerçants et artisans de vivre de cette ressource, qu’elle soit vendue brute (feuilles ou poudre) ou transformée (teintures, shampoings, masques). Aujourd’hui, les produits à base de henné de la région dépassent les frontières locales et sont exportés dans d’autres régions du Maroc et à travers le monde, répondant à une demande croissante. L’article Le henné, plante mystérieuse et ancestrale est apparu en premier sur ALBAYANE.