« Le huis clos est un choix purement économique »

Entretien avec le réalisateur, Yassine Fennane  DNES à Tanger Mohamed Nait Youssef « La dernière répétition », dernier opus du réalisateur Yassine Fennane, a été révélé aux cinéphiles lors de la 24ème édition du festival national du film de Tanger. Cette fois-ci, le cinéaste explore le huis clos en plongeant le public dans l’univers des comédiens,... L’article « Le huis clos est un choix purement économique » est apparu en premier sur ALBAYANE.

« Le huis clos est un choix purement économique »
   press.ma
Entretien avec le réalisateur, Yassine Fennane  DNES à Tanger Mohamed Nait Youssef « La dernière répétition », dernier opus du réalisateur Yassine Fennane, a été révélé aux cinéphiles lors de la 24ème édition du festival national du film de Tanger. Cette fois-ci, le cinéaste explore le huis clos en plongeant le public dans l’univers des comédiens, mais aussi des déboires du métier de l’acteur et du metteur en scène.  Nabil El Mansouri, Abdelilah Ajil, Jamila El Haouni, Hasna Tamtaoui, des comédiens tels que Hassan Foulane, Hind Belaoula, Bouthayna El Yaagoubi et Taha Benaim, le réalisateur a réuni une belle brochette d’acteurs et de comédiens qui ont tourné ce film pendant la période de la pandémie. Rencontre. Al Bayane : « La dernière répétition », un huis clos tourné pendant la période de la pandémie, a été projeté, lundi 21 octobre, dans le cadre de la compétition de longs métrages de fiction. De prime abord, pourquoi le huis clos ? Yassine Fennane :  le huis clos est un choix purement économique ; on reste dans le même décor. Donc, c’est plus facile.  Par ailleurs, en tant que réalisateur, il y a un côté ludique c’est-à-dire comment ne pas ennuyer le spectateur sans se répéter en termes de mise en scène. Donc, je dois être le plus créatif possible. J’ai toute sur histoire du huis-clos avec « Reservoir Dogs» de Tarantino, un des premiers films qui m’a réellement donné envie de devenir un metteur en scène. Tout ça m’a donné envie de faire ce genre, et bien sûr l’économie de moyens. Le personnage (Nabil) est problématique, dynamique, imprévisible, complexe et compliqué. Comment vous l’avez suivi ? Est-il facile de filmer ce genre de protagonistes dans huis clos ? Le choix de suivre un personnage, caméra à l’épaule, dans une salle de théâtre, j’avais besoin d’un excellent comédien par le biais du scénariste qui a écrit le scénario, qui est aussi comédien, et qui métrisait bien son scénario. C’était plus facile pour que je rentre dans sa tête en tant que metteur en scène. Il faut je sois très proche de son visage. Je filme aussi tous sons qu’il entend, et en travaillant bien sûr sur le champ et l’image d’une manière à rentrer dans sa tête. Dans le film, il y a le cinéma et le théâtre. Pouvez-vous en dire plus de mélange des deux genres dans « La dernière répétition » ? Le début du film, c’est un plan en 2D et on a l’impression que c’est une pièce de théâtre hyper classique et qui vire vers l’ennui. L’idée, c’est de faire une réflexion sur ce début de film hyper théâtral, et de revenir au fur à mesure sur cette séquence et de l’analyser d’un point de vue cinématographique pour être plus proche des personnages. C’est une analyse cinématographique de cette pièce théâtrale. Parlant de l’écriture, avez-vous des affinités à la fois professionnelles et humaines avec les auteurs du scénario ?   En écrivant ce scénario avec Nabil et Oumaima Bouzid, on a eu l’idée de parler de nos problèmes en commun c’est-à-dire moi en tant que metteur en scène de télévision et de cinéma et des questions que je me pose. Donc, on a trouvé un miroir en commun, et c’est pour ça qu’on parlait de la même chose, des mêmes idées, des mêmes angoisses, des mêmes problématiques. C’est à ce moment que je me suis plongé dans les profondeurs de ce personnage. Vous avez réuni une belle palette de comédiens et acteurs : Abdelilah Ajil,  Jamila El Haouni, Hasna Tamtaoui,Hassan Foulane, Hind Belaoula, Bouthayna El Yaagoubi et Taha Benaim. Parlez-vous un peu de la direction des acteurs et surtout du casting ?  C’est un panel de comédiens aguerris aux planches du théâtre au Maroc. Nabil El Mansouri est un metteur en scène de théâtre qui a une longue expérience, mis à part le fait qu’il est comédien qui travaille avec moi sur les séries que je réalise. Abdelilah Ajil, Jamila El Haouni, Hasna Tamtaoui, Hassan Foulane vivent et pensent théâtre. C’est un panel très exhaustif du théâtre. Nabil El Mansouri a bien incarné son rôle. Il était magistral. Que pensez-vous de cet acteur aux multiples talents ? Nabil El Mansouri est un grand comédien. Malheureusement, certains réalisateurs et producteurs cherchent toujours des physiques très mainstreams. Pour moi, un grand comédien, c’est quelqu’un qui contient en lui une grande angoisse qui arrive à la communiquer au spectateur. Lui, il y arrive. L’article « Le huis clos est un choix purement économique » est apparu en premier sur ALBAYANE.