Le jeu de la chaise musicale

Autrement dit par Mustapha Labraimi Le jeu de la chaise musicale a repris. Le jeu a débuté avec l’avènement du mi-mandat du gouvernement. Il s’agit de son remaniement. Ne se réalisant pas alors, il s’est estompé pour susciter des commentaires généralement peu favorables sur sa pertinence et surtout sur son efficacité à rendre meilleures les... L’article Le jeu de la chaise musicale est apparu en premier sur ALBAYANE.

Le jeu de la chaise musicale
   press.ma
Autrement dit par Mustapha Labraimi Le jeu de la chaise musicale a repris. Le jeu a débuté avec l’avènement du mi-mandat du gouvernement. Il s’agit de son remaniement. Ne se réalisant pas alors, il s’est estompé pour susciter des commentaires généralement peu favorables sur sa pertinence et surtout sur son efficacité à rendre meilleures les affaires du pays et à répondre aux aspirations légitimes de la population. Changer des personnes par d’autres, en maintenant l’orientation gouvernementale telle qu’elle est suivie, ne pouvait en rien rehausser celle-ci au niveau espéré par l’ensemble du peuple marocain. La nomination de M. Chakib Benmoussa en tant que Haut-Commissaire au Plan a déclenché la danse virtuelle, dans l’attente que cela se fasse selon les dispositions de la constitution par celui qui jugera le moment opportun. Le départ du Ministre de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports vers la production des statistiques officielles et « la coordination stratégique des politiques de développement » a suscité des interrogations sérieuses sur la probable continuité de « son action de réforme » dans le secteur de l’enseignement public. La pérennisation des « écoles pionnières » et la généralisation de leur « modèle » à l’ensemble des établissements scolaires serait-elle compromise ? Cet effort entrepris dans l’amélioration des apprentissages va-t-il être approprié dans son esprit, sa mise en œuvre et son financement ou serait-il une victoire « pyrrhique » qui s’affaiblirait avec l’absence du gouvernement de celui qui la menait ? Cette question n’est pas la seule qui est soulevée par la modification probable et proche du gouvernement ; à commencer par son autosatisfaction contredite par le scepticisme et la suspicion qui envahissent la population, toutes couches sociales confondues.  Son immobilisme politique, havé par des déclarations inopportunes, maladroites voire blessantes l’isole du peuple et de ses préoccupations dans sa routine exécutive. La spéculation gonfle dans les réseaux sociaux où des noms circulent. Le seul souci qui apparaît à travers cette action de devin est l’équilibre entre les composantes de la majorité gouvernementale. Celle-ci se réunit pour confirmer d’une part sa cohésion biaisée par des jugements de justice qui touchent ses ouailles, et d’autre part son accord sur « le jeu de la chaise » proposé. Ni le taux d’abstention enregistré lors des élections partielles, ni le nombre des entreprises en défaillance qui augmente, ni l’emploi qui reste très en deçà des promesses gouvernementales elles-mêmes, ni la situation des jeunes, particulièrement les Neets (ni en éducation, ni en emploi, ni en formation) et autres problématiques sociales n’arrivent à ébranler le « tout est au mieux » béat du gouvernement. Se suffisant des annonces, le gouvernement reste et restera prisonnier de son approche globale et de sa vision néolibérale sans avoir le courage de se reprendre. C’est par cette certitude que le FMI le considère comme un bon élève et lui permet des lignes de crédit alourdissant son endettement. Il recourt à l’importation pour pallier à ses échecs de promouvoir l’agriculture au royaume et d’assurer la sécurité alimentaire de la population. On exporte tout ce que l’on peut exporter sans pouvoir se passer des apports des Marocains du Monde qui constituent la première recette de notre économie. Que les prix s’envolent et grèvent le pouvoir d’achat, il ne fera rien pour y remédier ou réformer les circuits du commerce intérieur. Que les mouvements sociaux de revendication se multiplient, il usera de la répression et manœuvre pour limiter le droit de grève en l’encadrant par un carcan de conditions préalables. Paroles, paroles sur « l’état social » sans que les filets sociaux ne soient au moins mis en œuvre pratiquement pour diminuer l’impact des inégalités sociales qui se creusent. Au fait, plus qu’un jeu de chaises, le gouvernement a besoin d’opter pour une véritable dynamique de développement social, économique et culturel qui s’impose pour consolider les acquis et relever les défis d’une émergence possible et souhaitée.       L’article Le jeu de la chaise musicale est apparu en premier sur ALBAYANE.