Le Maroc veut investir dans une flotte marchande durable

Réunion d’une task force gouvernementale avec le cabinet d’étude international Boston Consulting Group (BCG) Transport : Le Royaume compte accélérer en 2025 le chantier de la mise en place d’une flotte de marine marchande nationale suite aux Hautes orientations royales. Plusieurs départements ministériels sont impliqués dans ce chantier. Les détails. La future flotte de marine marchande […]

Le Maroc veut investir dans une flotte marchande durable
   aujourdhui.ma
Réunion d’une task force gouvernementale avec le cabinet d’étude international Boston Consulting Group (BCG) Transport : Le Royaume compte accélérer en 2025 le chantier de la mise en place d’une flotte de marine marchande nationale suite aux Hautes orientations royales. Plusieurs départements ministériels sont impliqués dans ce chantier. Les détails. La future flotte de marine marchande marocaine se positionne dans le domaine de la durabilité. C’est ce qui ressort d’une réunion qui vient d’avoir lieu sur le sujet récemment à Rabat. Dans ce sens, Abdessamad Kayouh, ministre du transport et de la logistique, a présidé au siège du ministère une réunion sur l’étude relative au développement de la flotte de marine marchande. Ce chantier implique plusieurs départements ministériels. Ont pris part à cette réunion Nizar Baraka, ministre de l’équipement et de l’eau, Ryad Mezzour, ministre de l’industrie et du commerce, Leila Benali, ministre de la transition énergétique et du développement durable, Karim Zidane, ministre délégué chargé de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, et les représentants du Boston Consulting Group (BCG), le bureau d’études en charge de ladite étude, ainsi qu’un nombre de hauts responsables du ministère du transport et de la logistique et des départements gouvernementaux concernés. Un appel a été lancé pour élargir les concertations avec les départements concernés. Au cours de cette réunion, le bureau d’études a présenté un exposé sur l’avancement de cette étude qui s’inscrit dans le cadre des Hautes orientations royales déclinées dans le discours royal à l’occasion du 48ème anniversaire de la Marche Verte, appelant à la nécessité de construire une flotte maritime commerciale nationale forte et compétitive. Ensuite, les ministres ont interagi avec cette présentation en exprimant un nombre d’observations visant à garantir la réussite de cette étude. Un appel a été lancé pour élargir les concertations avec les départements concernés et prendre en considération les observations formulées par les ministres pour assurer le succès de ce chantier qui concerne bon nombre de secteurs économiques. Une chose est sûre en tout cas. Le Maroc veut relever le pari de la durabilité dans ce chantier. Lors de cette réunion, la ministre de la transition énergétique et du développement durable a souligné la nécessité d’assurer la pérennité de la flotte et son respect de la vision du Royaume dans les secteurs de la transition énergétique et du développement durable, en mise en œuvre des Hautes directives royales, pour un investissement optimal dans les infrastructures portuaires, notamment le port de Tanger Med, le port de Nador West Med, ainsi que le port de Dakhla Atlantique. Premières pistes En attendant les résultats définitifs de l’étude, Aujourd’hui Le Maroc avait publié les premières pistes identifiées (aujourdhui.ma). En effet, la tutelle avait confirmé la volonté d’explorer le recours à des pavillons dits de complaisance pour constituer facilement une flotte nationale très compétitive. La future flotte marocaine comptera bien évidemment des navires battant pavillon marocain mais les bateaux qui seront opérés par des nationaux ou bien ceux qui sont propriété d’intérêts nationaux feront également partie de ladite flotte. L’étude en cours propose également d’harmoniser le fonctionnement du futur système avec les standards internationaux. Les mesures prioritaires proposées englobent notamment des incitations fiscales puisque tous les pays opérant des flottes de marine marchande ont supprimé l’impôt sur la société pour le remplacer par une taxe au tonnage forfaitaire dépendant de la taille des navires. Il sera également question pour les responsables de subventionner le secteur à l’instar de ce qui se fait également pour d’autres domaines d’activités dans le cadre de la Charte nationale de l’investissement. L’accent a été mis sur la nécessité d’assurer le respect de la vision du Royaume en matière de développement durable. De même, certaines règles seront allégées dans le cadre de la future stratégie, notamment l’obligation d’avoir à bord du navire un quota minimum de personnel navigant de nationalité marocaine. Parmi les pistes proposées également par les responsables, la nécessité de transformer la direction du transport maritime pour jouer un rôle plus important avec des compétences et prérogatives plus larges. Par ailleurs, la nouvelle stratégie consacre une part importante à la mise en place d’une industrie navale locale mais également et surtout la fourniture de services de maintenance au niveau des chantiers navals marocains pour garantir une certaine indépendance et souveraineté pour la flotte nationale. En outre, l’accent est mis sur l’importance de faciliter la connectivité entre les différentes composantes de la côte atlantique, en mettant à disposition des terminaux de transport et de logistique, afin de promouvoir la mise en place d’une flotte maritime commerciale nationale forte et compétitive. L’objectif est de faire en sorte que d’ici 2040, le Royaume dispose d’une flotte maritime forte et compétitive. L’enjeu est de faciliter une intégration économique régionale notamment au niveau du Sahel. Pour rappel, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait lancé l’Initiative Atlantique en faveur des pays du Sahel, visant à renforcer l’accèmarits des nations sahéliennes à l’océan Atlantique, dans le but de faire de l’Afrique un continent prospère, concrétisant ainsi la coopération Sud-Sud basée sur un partenariat gagnant-gagnant. Cette initiative a été détaillée lors de la réunion ministérielle de coordination sur l’Initiative internationale de SM le Roi Mohammed VI visant à faciliter l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique. Cette réunion s’est tenue le 23 décembre 2023 à Marrakech avec la participation de représentants du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad. La vision Royale Atlantique offrira une nouvelle plate-forme pour favoriser le développement économique tant pour le Maroc que pour les pays participants le long de la façade Atlantique, mettant l’accent sur le développement commun de la région voisine du Maroc, en plus des pays côtiers participant à la réunion de Marrakech. Le compte à rebours est donc enclenché pour la publication de la future étude sur la mise en place d’une marine marchande marocaine. Les prochains mois seront déterminants avec des partenariats internationaux à la clé. C’est le titre de la boite Orientations Royales Souveraineté Le Maroc veut être un acteur majeur du transport maritime dans toute la région. Ainsi, le Souverain avait appelé à renforcer la flotte nationale. «Si, par sa façade méditerranéenne, le Maroc est solidement arrimé à l’Europe, son versant atlantique lui ouvre, quant à lui, un accès complet sur l’Afrique et une fenêtre sur l’espace américain. C’est la raison pour laquelle Nous sommes déterminé à entreprendre une mise à niveau nationale du littoral, incluant la façade Atlantique du Sahara marocain», avait affirmé SM le Roi dans Son discours adressé à la Nation à l’occasion du 48ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte. «Nous sommes également attaché à ce que cet espace géopolitique fasse l’objet d’une structuration de portée africaine», avait souligné le Souverain. «Nous nous attachons à mettre à disposition les moyens de transport et les stations logistiques nécessaires. Cela inclut aussi de réfléchir à la constitution d’une flotte nationale de marine marchande, forte et compétitive», avait poursuivi SM le Roi. Quelques semaines après, le ministre du transport et de la logistique avait annoncé que son département planchait sur la préparation d’une étude stratégique concernant la constitution d’une flotte nationale de commerce maritime forte et compétitive. Au Parlement, le ministre de tutelle avait affirmé que le secteur du transport maritime était fortement lié au développement du secteur portuaire, soulignant que le Maroc a procédé à la transformation d’importants pôles portuaires le long des côtes méditerranéenne et atlantique et veillé à les relier aux réseaux autoroutier et ferroviaire. Il a relevé que cette démarche a permis d’attirer des investissements internationaux dans le secteur du transport maritime et, partant, améliorer l’indice de connectivité maritime du Maroc, classé désormais au 20e rang à l’échelle internationale, grâce à sa connectivité à plus de 184 ports dans 71 pays. Révélations Flotte La tutelle avait confirmé la volonté d’explorer le recours à des pavillons dits de complaisance pour constituer facilement une flotte nationale très compétitive. La future flotte marocaine comptera des bateaux qui seront opérés par des intérêts nationaux. Investissements Il sera également question pour les responsables de subventionner le secteur à l’instar de ce qui se fait également pour d’autres domaines d’activités dans le cadre de la Charte nationale de l’investissement. Personnel navigant Certaines règles seront allégées dans le cadre de la future stratégie, notamment l’obligation d’avoir à bord du navire un quota minimum de personnel navigant de nationalité marocaine.