Attendons pour voir…
Nabil EL Bousaadi
L’ancien régime syrien des al-Assad, père et fils, qui a présidé aux destinées du pays durant cinq décennies, a, très souvent, été accusé d’avoir eu recours à l’arme chimique pour faire taire ses détracteurs.
Mais s’il est vrai que, depuis l’éviction, le 8 décembre dernier, de Bachar al-Assad, qui a été reconnu coupable d’y avoir eu recours, à de nombreuses reprises, durant les 13 dernières années de « guerre civile » en dépit de la ratification, plus de 10 années auparavant, de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, le sort du stock de ces armes suscite de vives inquiétudes, il n’en demeure pas moins vrai, toutefois, que la chute du dictateur offre l’opportunité historique de procéder à sa destruction.
Aussi, en déplorant le fait que, même en ayant permis, en Octobre 2013, à l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OIAC), basée à La Haye, de détruire quelques 1.300 tonnes d’ « armes chimiques » – gaz sarin et chlore notamment – pour lui épargner des frappes occidentales à la suite des multiples attaques chimiques qu’il avait menées dans la Ghouta, proche de Damas, le régime syrien d’alors, avait caché une grande partie de son arsenal chimique, l’actuel ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a promis, mercredi dernier, de coopérer avec l’organisation précitée en détruisant les stocks que dissimulait le régime d’al-Assad.
Ainsi, bien que ce soit là un « immense défi », le chef de la diplomatie syrienne a tenu à préciser que nouveau régime syrien s’engage à « démanteler » ce qu’il reste des armes chimiques de l’ancien régime « afin de mettre un terme à ce douloureux héritage (et) de reconstruire l’avenir de la Syrie sur la base de la transparence, de la justice et de la coopération avec la communauté internationale ».
Et si, après avoir estimé que la chute du dictateur syrien offre une « opportunité nouvelle et historique » de documenter et de détruire le stock d’armes chimiques dissimulé en Syrie, le directeur général de l’Organisation pour l’Interdiction des Armes chimiques, Fernando Arias, a décidé de dépêcher, dans les prochains jours, une équipe de l’OIAC à Damas pour commencer ce « désarmement », le chef de la diplomatie syrienne a tenu à préciser, pour sa part, qu’« aller de l’avant avec quelque chose » dont le nouveau régime « n’est pas responsable, n’est pas une tâche facile » car « la nature secrète du programme, l’effondrement du régime Assad et les frappes qui ont suivi, et qui ont été perpétrées par Israël le 9 décembre – soit un jour après la chute de Bachar al-Assad – ont créé des difficultés supplémentaires sur les plans logistique, technique et pratique » qui font que « l’incertitude demeure quant aux armes chimiques qui pourraient encore exister en Syrie ».
Mais si, comme a tenu à le rappeler le chef de la diplomatie syrienne, « le programme d’armes chimiques du régime des al-Assad représente l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de la Syrie et du monde », est-il permis de croire que celui-ci va relever, désormais, d’un passé révolu ?
Attendons pour voir…
L’article Le nouveau régime syrien s’engage à détruire l’arsenal chimique d’al-Assad est apparu en premier sur ALBAYANE.