Les groupes de la majorité parlementaire ont affirmé, vendredi à la Chambre des représentants, que le projet de loi de finances (PLF) de l’année 2025 se caractérise par le réalisme, l’ambition et la crédibilité, dans un contexte marqué par la persistance des défis extérieurs et intérieurs, ainsi que par l’incertitude économique et géopolitique.
Intervenant lors d’une réunion de la Commission des finances et du développement économique consacrée à la discussion générale du PLF 2025, ces groupes ont souligné que ce projet s’inspire des grandes orientations dans lesquelles le Royaume s’est engagé sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, visant à poursuivre le parcours de développement inclusif pour réaliser le progrès économique et social.
A cette occasion, le président du groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI) à la Chambre des représentants, Mohamed Chaouki, a indiqué que le PLF, qui est sérieux, ambitieux et crédible, crée des opportunités et réorganise les priorités en réponse à la demande sociale, notamment dans le domaine de l’emploi.
Compte tenu de ses hypothèses et ses priorités, ce projet de loi a pour objectif de renforcer les piliers de l’État social, de consolider les grandes réformes structurelles, d’améliorer le climat des affaires et de poursuivre la mise en œuvre des projets d’investissement stratégiques dans les domaines de l’eau, des énergies renouvelables, de la digitalisation, de l’économie verte et de la sécurité alimentaire, ainsi que de se préparer aux événements continentaux et mondiaux que le Maroc accueillera, a-t-il ajouté. Et de rappeler que le taux de croissance économique prévu dans le cadre de projet de loi de finances (4,6% en 2025) se veut ambitieux par rapport au taux mondial situé à 3,2%.
Dans ce sens, M. Chaouki a relevé que l’hypothèse de croissance économique sur laquelle repose le PLF est « réaliste », compte tenu des acquis réalisés, de la diversité des sources de l’économie nationale, de la forte demande mondiale pour les exportations marocaines et de l’amélioration des finances publiques.
Il a également fait part de la satisfaction de son groupe quant à la détermination du gouvernement à ramener le déficit budgétaire à 3,5% en 2025 et à 3% en 2026, appelant à intensifier les efforts en particulier au niveau des secteurs vitaux générateurs d’emplois.
Pour sa part, le président du groupe Authenticité et Modernité, Ahmed Touizi, a fait remarquer que l’économie nationale, malgré les contraintes et la conjoncture complexe tant au niveau national qu’international, a fait preuve d’une forte résilience et a réalisé des avancées significatives sur le terrain par rapport aux indicateurs de croissance, d’inflation et d’endettement enregistrés sur les plans continental et international.
M. Touizi a indiqué que la croissance économique mondiale pourrait ne pas dépasser 3,2% au cours de 2024 et 2025 et dans la zone Euro 0,9% et 1,3% durant les mêmes années. Il a, parallèlement, noté que la croissance au Maroc a atteint 3,5% en 2023 et devrait s’établir à 3,3% en 2024.
Le président du groupe Authenticité et Modernité a aussi mis l’accent sur la réduction du déficit budgétaire, passant de 7,1% du produit intérieur brut (PIB) en 2020 à 4% prévu à la fin de 2024, puis à 3,5% en 2025.
De même, il a fait état de la baisse de la dette de 72,2% en 2020 à 69,5% en 2024, ainsi que de l’augmentation des exportations des secteurs de l’automobile, des phosphates et dérivés, et des ventes de ciment, tout en saluant les efforts et les réalisations de l’Exécutif, notamment sur le plan social, avec la généralisation de la protection sociale, l’aide sociale directe et l’augmentation des salaires.
Par ailleurs, la députée Khadija Ezzoumi a mis en avant, dans une intervention au nom du groupe Istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme, les priorités du PLF 2025 qui consistent à poursuivre de renforcer les piliers de l’État social, à consolider la dynamique de l’investissement et de la création d’emplois, à poursuivre la mise en œuvre des réformes structurelles et à préserver la soutenabilité des finances publiques.
Elle, à cet égard, appelé à continuer de consolider les mécanismes liés au chantier de l’État social, notamment à travers la mise en œuvre de la loi-cadre relative à la protection sociale, et à surmonter les difficultés et contraintes qui y sont liées, en plus d’élargir l’adhésion aux régimes de retraite, de généraliser l’indemnisation de la perte d’emploi et de faciliter l’accès au soutien pour l’acquisition de logements.
Mme Ezzoumi a également loué les efforts du gouvernement en matière de poursuite des grandes réformes structurelles et des priorités exigées par les besoins de la phase actuelle, en harmonie avec les Hautes Orientations Royales et le programme gouvernemental, insistant sur la nécessité de renforcer l’équilibre économique, social et financier, « sans que cela ne se fasse au détriment des entreprises et des citoyens par le biais d’une pression fiscale excessive ».
En outre, la députée a salué la mesure introduite par le PLF visant à augmenter la part des collectivités territoriales dans la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 30% à 32%, afin d’améliorer leurs ressources financières à même de leur permettre de remplir leurs missions comme il se doit.
A noter que la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, avait affirmé, samedi dernier lors de la présentation des grandes lignes du PLF 2025 devant les deux Chambres du Parlement, que ce projet s’articule autour de priorités réalistes et complémentaires visant à répondre aux différents défis économiques et sociaux et ce, à la base des résultats et acquis obtenus durant la première moitié du mandat gouvernemental, et conformément à des orientations garantissant la continuité, afin de poursuivre le renforcement des piliers de l’État social et du modèle économique et financier national.