Construit sur une superficie de 1 650 hectares, ce gigantesque projet est une vision du Roi Mohammed VI pour favoriser l'accès des pays du Sahel notamment le Mali, le Niger et le Burkina à l'océan Atlantique. Coût global d'investissement : 1 milliard d'euros, soit 665 milliards de nos francs. Et les travaux sont réalisés grâce à des compétences 100 % marocaines.
A la fin des travaux de la 2e Conférence politique, organisée par la Coalition pour l'autonomie au Sahara, le 29 avril 2025 à Dakhla dont le thème portait sur les "nouvelles réalités du Sahara marocain", les panelistes ont visité le lendemain, mercredi 30 avril, le nouveau Port atlantique de la ville.
A bord de deux bus, ils ont été impressionnés par le développement prodigieux de cette province du Sud du Maroc sur tout le trajet. Des chantiers sont visibles partout avec le drapeau marocain. "Vraiment, Dakhla est une ville d'avenir pour le Maroc. Cette ville est en train de changer de visage avec des projets structurants de développement. Dans quelques années, Dakhla sera l'une des meilleures villes au monde. Cela grâce à la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI", nous a confié avec fierté l'un membre de la Coalition pour l'autonomie du Sahara (Ausaco).
Situé à N'Tireft, à quelque 60 km au nord de Dakhla, il suffit de 30 minutes pour rallier cette infrastructure portuaire, qui va sûrement renforcer la position du Sahara marocain en tant qu'hub maritime atlantique et surtout un pôle économique intégré aux national et régional.
Tous les ingrédients étaient réunis par la directrice de l'aménagement et du suivi de la réalisation du Port atlantique, Mme Nisrine Iouzzi et son équipe pour cette visite guidée. Ce fut d'abord une rencontre dans la salle de réunion pour mieux expliquer cette vision royale aux hôtes du jour, venus de différents pays à travers le monde. Cela à travers une présentation de ce gigantesque projet.
Il ressort que les travaux sont aujourd'hui réalisés à 36 %. Cela avec un rythme de progression conforme au calendrier initial. "Si tout va bien, la fin des travaux est prévue en 2028. Et le Port sera opérationnel en 2029. Pour le moment, les travaux avancent normalement, malgré quelques difficultés. Nous avons terminé la partie infrastructure du viaduc dont le taux d'exécution des travaux est estimé à près de 90 %. Il ne reste plus qu'à installer les équipements avant de passer à la phase d'exploitation". Paroles de l'un des responsables du port.
Aux dires de la directrice Nisrine louzzi, le Port atlantique de Dakhla est un investissement d'un milliard d'euros, soit 665 milliards de nos francs, pour la 1re phase du projet puisque ce même montant est prévu pour la partie privée.
"Pour la petite histoire, ce nouveau port est réalisé à 100 % par des Marocains. Aujourd'hui, près de 2000 emplois (cadres et ouvriers) sont créés à travers ce projet. Et il faut compter près de 25 à 50 000 emplois, quand le port sera opérationnel", nous a soufflé la directrice du port.
Notons que le Port atlantique de Dakhla s'inscrit en droite ligne du Nouveau modèle de développement des provinces du Sud, qui a été lancé par le Roi Mohammed VI à Laâyoune en 2015. Il s'agira de positionner cette région comme un pôle économique intégré et un carrefour logistique entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique.
"En plus de son rôle géostratégique, le Port de Dakhla prévoit des infrastructures commerciales modernes : quais multi-usagers de 600 mètres de long et 16 mètres de profondeur, une station pétrolière, un quai de services de 100 mètres et une plateforme logistique de 24,6 hectares. Le volet halieutique est également ambitieux, prévoyant des quais spécialisés de 1650 mètres de long et 12 mètres de profondeur, des zones industrielles occupant 28,8 hectares, des installations pour la réparation navale s'étendant sur 200 mètres de long et 12 mètres de profondeur ainsi que 8,6 hectares de terre-plein", précise l'un des responsables du Port.
En quoi le Port de Dakhla va profiter les pays du Sahel ? Nisrine louzzi répond : "Comme vous le savez, ce Port s'inscrit dans le cœur de la vision royale pour l'Atlantique. Il servira au renforcement de la connectivité avec les pays de l'Afrique de l'Ouest et sera un point de connectivité pour les pays du Sahel qui ne disposent pas de façade atlantique. Il va servir également en termes de massification de flux pour augmenter la compétivité portuaire de l'Afrique et du Maroc".
De l'avis des participants à la 2e Conférence pour l'autonomie du Sahara, ce méga projet contribuera de manière concrète à la réalisation du plan d'action de l'Initiative Royale Atlantique visant à ouvrir de nouvelles perspectives aux pays sahélo-sahariens et surtout à impulser une dynamique économique régionale durable. Raison pour laquelle, ils n'ont cessé de saluer les efforts consentis par le Royaume du Maroc en matière de développement des provinces du Sud ainsi que la portée continentale de l'Initiative Royale Atlantique. El Hadj A.B. HAIDARA, envoyé spécial à Dakhla