Le SNIPIL sur son pied de guerre : L’État sommé de réagir aux revendications avant une grève imminente !

Le Syndicat national de l’information, de l’informatique, de la presse et de l’industrie du livre (SNIPIL) a tenu une conférence de presse le 15 octobre 2024, au Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM). A ce rendez-vous avec les médias, on a noté la présence de nombreux professionnels du secteur de l’information, de l’informatique […]

Le SNIPIL sur son pied de guerre :  L’État sommé de réagir aux revendications avant une grève imminente !
   maliweb.net
Le Syndicat national de l’information, de l’informatique, de la presse et de l’industrie du livre (SNIPIL) a tenu une conférence de presse le 15 octobre 2024, au Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM). A ce rendez-vous avec les médias, on a noté la présence de nombreux professionnels du secteur de l’information, de l’informatique et de la presse venus s’imprégner des questions d’une importance capitale concernant les difficultés structurelles et les revendications de leur syndicat. Face aux média le 15 octobre 2024, le Secrétaire général du Syndicat national de l’information, de l’informatique, de la presse et de l’industrie du livre (SNIPIL) a dressé le bilan des activités du syndicat depuis son 14e congrès ordinaire, tenu le 25 janvier 2024 à la Maison de la presse (MP) de Bamako. Ce congrès avait abouti à l’élection d’un nouveau bureau et à l’adoption de treize recommandations. Cependant, le SNIPIL regrette le silence persistant des autorités qui n’ont donné aucune suite aux requêtes du SNIPIL. «Notre surprise a été que, de ce jour jusqu’à aujourd’hui, aucun responsable n’a jugé utile d’ouvrir des canaux de discussions avec nous malgré l’urgence des sujets évoqués. Ce qui, à nos yeux, constitue un mépris et un manque cruel d’intérêt pour l’apaisement du climat social», a déclaré M. Bassaro Haïdara. Malgré une lettre adressée au ministère du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social en septembre 2024, demandant l’ouverture de discussions, aucune suite n’a été donnée. Parmi les nombreux défis évoqués, le SNIPIL a mis un accent particulier sur ceux relatifs à l’Assurance maladie obligatoire (AMO) dont de nombreux travailleurs sont injustement privés, bien que leurs cotisations soient prélevées. Ce manque d’accès aux soins et aux allocations familiales affecte gravement les travailleurs, surtout ceux qui sont proches de la retraite. Et malgré un accord sur l’harmonisation des grilles salariales signé en juillet 2021, certaines structures n’ont toujours pas appliqué les décisions prises. Le principal conférencier, M. Haïdara, a aussi évoqué la crise énergétique qui paralyse les activités des structures membres du syndicat. Selon lui, cette situation met ces secteurs en grande difficulté alors qu’on attend toujours une réponse adéquate de la part des autorités publiques. La lenteur dans l’application des procès-verbaux de conciliation, le manque de matériel et de moyens roulants ainsi que les retards de salaire aggravent encore les difficultés au sein du secteur de l’information et de la presse. Le SNIPIL appelle à une réaction immédiate des autorités maliennes pour sauver le secteur de l’information, de l’informatique et de la presse aujourd’hui asphyxié par une crise sociale et économique sans précédent. Cette conférence de presse a aussi été l’occasion pour le SNIPIL de mettre en lumière les nombreux défis auxquels sont confrontés ses membres, tout en réitérant la détermination à ne rien ménager pour que leurs revendications soient enfin prises en compte par les autorités. Pour la circonstance, M. Bassaro Haïdara a clairement indiqué que cette rencontre était un dernier appel adressé à l’État pour qu’il assume ses responsabilités envers les travailleurs du secteur de l’information, de l’informatique et de la presse. Face à l’inaction persistante des autorités, malgré les nombreuses demandes de dialogue, il a averti que si des mesures concrètes ne sont pas prises rapidement pour résoudre les problèmes de cotisations à l’AMO, de retards de salaire et d’injustices sociales, le syndicat n’aura d’autre choix que d’adopter des mesures qui s’imposent. Les propos de M. Haïdara, fermes et sans équivoque, sonnent comme un avertissement clair à l’égard des autorités. Ils ont valeur de préavis de grève implicite, préfigurant un mouvement social si les revendications du syndicat ne sont pas entendues. Lors de cette conférence de presse, un vibrant hommage à été rendu par le secrétaire général du SNIPIL aux victimes de l’insécurité qui sévit au Mali depuis plusieurs années. Ce conflit, qui affecte gravement les populations civiles et les forces de sécurité, a été au centre des premières déclarations du syndicaliste. «Le Mali vit depuis plusieurs années une situation d’insécurité qui a fait tant de victimes aussi bien du côté des civils que des militaires. Avant tout propos, nous tenons à rendre un vibrant hommage à toutes ces victimes, particulièrement aux forces de l’ordre et de sécurité qui ont payé de leur vie leur farouche volonté de défendre notre intégrité territoriale», a déclaré M. Haïdara. Il a naturellement eu une pensée émue pour les victimes des inondations causées par la saison hivernale exceptionnelle de 2024. Une situation qui ne cesse d’aggraver les souffrances de nombreux Maliens. Sory Diakité