Baisse de la mortalité maternelle, augmentation de la capacité litière des hôpitaux, modernisation de l’offre de soins… Le ministre de la santé dresse le bilan
Santé. Une nouvelle ère s’ouvre pour le système de santé. Amin Tahraoui, ministre de la santé et de la protection sociale, a mis en avant lors d’une séance parlementaire les efforts du ministère pour réformer le système national de santé et améliorer l’offre de soins dans le cadre des Hautes orientations royales.
Les détails.
Le système de santé revigoré. En effet, le ministre de la santé et de la protection sociale a fait le point sur la réforme au Parlement. Dans ce sens, le ministre a souligné que la loi-cadre n°06-22 relative au système national de santé, adoptée en 2022, constitue la base de cette réforme, notant qu’elle repose sur quatre axes principaux visant à renforcer l’efficacité du système de santé. La même source a fait savoir que la mise à niveau de l’offre de soins constitue la base fondamentale pour parvenir à la répartition équitable des services de santé et garantir leur qualité. Il a expliqué que le ministère a lancé de grands projets englobant l’exploitation de nouvelles infrastructures hospitalières et l’augmentation de leur capacité, soit un total de 2.100 lits au cours des années 2023 et 2024.
De même, 78 établissements hospitaliers sont en cours de construction et de réhabilitation, dont des centres hospitaliers universitaires, régionaux et provinciaux ainsi que des centres de proximité, pour un coût de 42 milliards de dirhams, ce qui contribuera à porter la capacité litière à 11.468 nouveaux lits. Concernant l’amélioration des services de soins de santé primaire, M. Tahraoui a expliqué que le programme de réhabilitation de 1.400 centres de santé à travers le Royaume, doté d’un budget de 6,4 milliards de dirhams, se déroule selon le calendrier fixé et sera achevé d’ici 2025. Il a ajouté que le ministère travaille à achever la construction de cinq grands hôpitaux universitaires dans les villes d’Agadir, Laâyoune, Guelmim, Errachidia et Tanger, avec une capacité allant jusqu’à 3.000 lits, afin de renforcer la capacité opérationnelle et d’améliorer la répartition géographique des services de santé.
Séisme d’Al Haouz
Le ministre a évoqué les mesures prises pour faire face aux répercussions du séisme d’Al Haouz, avec l’intégration de 195 établissements de santé dans un programme d’urgence de restauration, incluant des projets structurants d’un coût total de 1,17 milliard de dirhams, avec l’objectif d’améliorer les services de santé dans les zones touchées.
Le ministre de la santé et de la protection sociale a affirmé devant les membres de la Chambre des représentants que le ministère œuvre chaque année à réserver d’importantes allocations financières dans le cadre du programme de réhabilitation des infrastructures et équipements de santé. Le ministre a révélé qu’un total de 850 millions de dirhams ont été alloués au cours de l’année 2024, dont 523,32 millions de dirhams pour les fournitures et équipements, en vue d’améliorer l’attractivité des hôpitaux publics et les conditions de prise en charge des patients.
Le ministre a expliqué que toutes les structures médicales bénéficient annuellement de ce programme, afin de réhabiliter les infrastructures hospitalières et de couvrir les besoins requis en équipements médicaux et biomédicaux, indiquant que pour mettre en œuvre ce programme dans son volet relatif aux équipements, le ministère a étudié les besoins des établissements de santé via une plate-forme numérique, pour l’acquisition du matériel médical prioritaire dans la limite des moyens financiers disponibles.
Une approche participative a également été adoptée, impliquant le personnel médical et infirmier, ainsi que les ingénieurs et techniciens biomédicaux de toutes les entités, dans le processus de programmation. Et pour garantir une meilleure répartition géographique des ressources humaines, le ministre a dévoilé un ensemble de mesures sur lesquelles travaille son département, à travers le renforcement de la formation et du développement professionnel du personnel de santé, à travers la signature d’un accord-cadre pour l’année 2022, relatif à la mise en œuvre du programme de densification des professionnels du secteur de la santé à l’horizon 2030, avec un coût supérieur à 3 milliards de dirhams, soulignant que la mise en œuvre de ce programme permettra d’atteindre 45 professionnels de santé pour 10.000 habitants d’ici 2030, conformément aux normes de l’Organisation mondiale de la santé. Le responsable a également révélé d’autres mesures, notamment l’augmentation du nombre de postes financiers alloués à l’emploi du personnel de santé avec 6.500 postes prévus en 2025.
Mortalité maternelle
Par ailleurs, la même source a annoncé que le taux de mortalité maternelle a enregistré une baisse de 70% au cours des deux dernières décennies. Ce taux est passé de 244 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2000 à 72 décès en 2020, «grâce aux efforts déployés par le Maroc en matière d’encadrement médical, notamment en gynécologie-obstétrique». Dans le cadre de la consolidation de ces acquis, le ministère redouble d’efforts afin d’assurer un encadrement médical adéquat dans ce domaine, a indiqué le responsable gouvernemental. Il a, à cet effet, fait remarquer que des postes sont ouverts en vue de former des médecins spécialistes à titre contractuel, à la faveur de concours de résidanat organisés annuellement. S’agissant du Programme national de lutte contre le tabac qui ne cesse de se renforcer et de se restructurer, notamment depuis le lancement du plan national de prévention et de contrôle du cancer 2010-2019, qui place la lutte contre le tabagisme en tête de ses priorités, a souligné, Amine Tahraoui.
En réponse à une question du groupe constitutionnel démocratique et social, le ministre a relevé que le deuxième plan de prévention et de contrôle du cancer 2020-2029 prévoit quatre mesures pour compléter et consolider les acquis réalisés au cours des dernières années, notant que la stratégie nationale multisectorielle de prévention et de contrôle des maladies non transmissibles 2019-2029 a fixé parmi ses objectifs de limiter la consommation de tabac chez les populations âgées de plus de 15 ans à environ 20% d’ici 2029.
La stratégie du ministère, a-t-il poursuivi, repose principalement sur le renforcement de la prise de conscience et la sensibilisation aux effets néfastes du tabagisme, notamment à travers la mise en œuvre d’un plan national de communication et l’organisation de campagnes sur le tabagisme au profit de tous les citoyens, en plus de célébrer chaque année, à l’instar des autres pays du globe, la journée mondiale sans tabac, par la tenue de séminaires et sessions de travail sur les dangers du tabac, les méthodes de sevrage et la diffusion de messages audiovisuels sur ses effets nocifs.
Tabagisme
Pathologies. Selon des données présentées par le ministre, le tabagisme est à l’origine de 8% des décès au Maroc, 75% des décès dus au cancer des poumons et de 10% des décès liés aux pathologies du système respiratoire. Sur la base des résultats d’une évaluation réalisée par le ministère de la santé et de la protection sociale sur l’impact épidémiologique et économique du tabagisme au Maroc au titre de l’année 2021, le ministre a fait savoir qu’en 2019, le tabac a été responsable de 74.000 cas de maladies cardiovasculaires et 4.227 nouveaux cas annuels de cancer des poumons, alors que le nombre de décès prématurés liés au tabac a atteint 12.800 cas. Cette évaluation a également révélé que le coût économique annuel du tabac au Maroc dépasse les cinq milliards de dirhams et représente 8,5% du total des dépenses médicales, 0,45% du produit intérieur brut (PIB), répartis entre les coûts médicaux directs (60,9%), les coûts causées par les décès (33%) et la perte de la productivité due à la maladie (6,1%). Le responsable gouvernemental a assuré que le tabagisme constitue un véritable danger pour la santé, soulignant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le tabagisme fait partie des causes de mortalité évitables, qui provoque le décès de près de 8 millions de personnes chaque année à travers le monde.