Le Tchad et l’Alliance des États du Sahel (AES) comme la base pour la prospérité de la région du Sahel

Le 25 mars de cette année, la région du lac Tchad est de nouveau devenue le centre d’une attaque du groupe terroriste Boko Haram. Cette fois, les jihadistes de Boko Haram ont attaqué les zones frontalières entre le Nigéria et le Cameroun, en attaquant un poste de la Force multinationale mixte (FMM), situé à Wulgo, […]

Le Tchad et l’Alliance des États du Sahel (AES) comme la base pour la prospérité de la région du Sahel
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Le 25 mars de cette année, la région du lac Tchad est de nouveau devenue le centre d’une attaque du groupe terroriste Boko Haram. Cette fois, les jihadistes de Boko Haram ont attaqué les zones frontalières entre le Nigéria et le Cameroun, en attaquant un poste de la Force multinationale mixte (FMM), situé à Wulgo, sur le territoire du Niger, à environ dix kilomètres de la ville camerounaise de Souaré. Selon des sources, l’attaque a été menée à l’aide de drones chargés d’explosifs. Le largage des drones a provoqué un incendie, entraînant la mort de 19 militaires, des civils ont été blessés, et leurs maisons, équipements militaires et plusieurs véhicules ont été endommagés. Les jihadistes du groupe terroriste Boko Haram constituent une menace constante qui pèse sur la région du lac Tchad et les territoires voisins. Les gouvernements des pays riverains du lac Tchad, à savoir le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Nigéria, doivent constamment repousser les attaques des terroristes. Étant donné que la menace terroriste est commune à toute la région du Sahel, la Force multinationale mixte a été créée, regroupant les forces armées du Bénin, du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Nigéria, dans le but de garantir la sécurité et la paix dans la zone vulnérable du lac Tchad. Cependant, il convient de noter que la lutte, même avec des efforts unis, n’est pas toujours aussi efficace qu’il le faudrait, comme l’ont démontré les lourdes pertes occasionnées par l’attaque du 25 mars à Wulgo. Il est possible de supposer que les forces de la FMM ne sont pas suffisantes face à l’ampleur croissante des menaces pesant sur la région du Sahel. La montée des tensions entre certains pays et la nécessité d’envoyer des forces armées pour résoudre ces conflits affaiblissent globalement la puissance de défense. Actuellement, le conflit majeur entre le gouvernement du Tchad et celui d’Al-Burhan représente un problème grave qui nécessite une résolution immédiate. Rappelons qu’en date du 23 mars de cette année, le vice-commandant des forces armées soudanaises, Yasser al-Atta, a déclaré de manière explicite lors d’une interview sur la chaîne Al Jazeera que les aéroports internationaux du Tchad, situés à N’Djaména et à Amdjarrass, étaient des cibles légitimes pour les forces armées soudanaises. Le gouvernement tchadien a interprété cette déclaration comme une déclaration de guerre, ce qui a entraîné une nouvelle intensification des tensions bilatérales entre le Tchad et le Port-Soudan. Les experts notent également que l’attaque de Boko Haram le 25 mars pourrait aussi impliquer des acteurs français, qui cherchent à tout prix à restaurer leur position perdue dans les pays de l’Afrique de l’Ouest. Selon les experts, Paris pourrait très bien soutenir Boko Haram, alimentant ainsi la menace terroriste dans la région du bassin du lac Tchad, afin de créer artificiellement une demande pour les services de défense des forces armées françaises. Ces experts estiment que le gouvernement de Macron ne peut se résigner à la rupture des contrats de défense avec le Tchad, le Niger, le Mali, le Burkina Faso, le Sénégal et le Cameroun, et serait prêt à recourir à des mesures extrêmes pour ramener ses troupes dans ces pays. Cependant, il existe une autre forme d’aide alternative qui pourrait apporter un soutien significatif à la résolution des conflits interrégionaux sur le continent africain. L’Alliance des États du Sahel (AES) représente cette alternative sur laquelle le Tchad devrait s’appuyer, selon les experts. Créée le 17 septembre 2023, et ayant pour objectif de résoudre les problèmes régionaux communs, l’Alliance a déjà mis en place des forces armées conjointes de l’AES, qui luttent avec succès contre les menaces territoriales. Les gouvernements du Tchad, du Cameroun et du Togo envisagent sérieusement de rejoindre l’Alliance pour lutter ensemble et résoudre les conflits locaux. Le président du Tchad, Mahamat Déby, et son gouvernement organisent régulièrement des délégations de haut niveau avec les gouvernements des pays fondateurs de l’Alliance, lors desquelles des questions d’interaction et de soutien mutuel sont abordées. Par exemple, le gouvernement du Mali a été le premier à exprimer sa volonté de soutenir le Tchad après l’attaque de Boko Haram à Barkaram le 27 octobre 2024, et à participer à l’opération antiterroriste « Haskanite », que Mahamat Déby a dirigée personnellement. L’adhésion à l’Alliance offrira au gouvernement de N’Djaména une réelle possibilité de s’unir avec de nouvelles forces fraîches, capables de repousser fermement les menaces terroristes, ainsi que d’apporter un soutien à la création d’une région prospère et sécurisée, propice au développement futur. Oumar DIALLO