par Mustapha Labraimi
Dans une zone étendue de la planète, connue par ses richesses et l’opulence dans laquelle vit une partie de sa population mais aussi par ses massacres et l’usage des armes de toute sorte depuis le temps de sa probable découverte par un légendaire Doukkali, un éléphant rouge et un âne bleu se succédaient sur son gouvernement. Vers la fin des quatre années de la présidence de l’un ou de l’autre, ils s’adonnaient à une série de moussems pour vanter à leurs semblables leurs capacités à gérer les affaires de ce vaste pays devenu hégémonique par la guerre et le billet vert qu’il imprime selon ses besoins.
Cette campagne époustouflante était suivie à travers les nombreux médias pour savoir qui de l’âne ou de l’éléphant allait emporter la victoire. Les commentaires allaient bon train et se faisaient en fonction des intérêts de ceux qui les produisaient à travers le monde. C’est dire aussi combien ce dernier est régi par les décisions du vainqueur dans le cadre d’une géopolitique fragmentée et où son arsenal de guerre lui confère une position de gendarme.
On sut à l’aube du mercredi 6 novembre 2024 que l’éléphant triomphait, apparaissant dans tous les écrans pour barrir sa victoire ; alors que l’âne disparut, ne laissant sur la place que des tapis bleus et un pupitre caché par une bâche aux objectifs des caméras.
Dans l’attente du 20 janvier 2025, date où le 47ème président étasunien exercera ses prérogatives constitutionnelles, et de ce qui adviendra alors ; certains tirent leçons de l’élection de Trump face à Kamala Harris.
Trump aurait incarné un besoin de changement et semble avoir apporter des réponses aux préoccupations d’une partie de la population fatiguée et désappointée par les attentes et par l’affirmation, de la part de la candidate concurrente, d’un credo itératif sur un ton altier et déconnecté de la réalité vécue. L’usage des réseaux sociaux dans la stratégie électorale du républicain, populiste à dessein, consolidait les annonces du candidat à la cravate rouge en recourant à la désinformation et les demi-vérités, excitant l’émotion et attisant les peurs, les rancœurs et les attaques personnelles. La base du parti de l’éléphant a été mobilisée, depuis l’échec du candidat Trump à l’élection de 2020, en pratiquant une politique de proximité et en s’assurant des mécanismes du processus électoral au niveau local. L’érosion de la confiance aidant, suite aux promesses électorales non tenues, l’abstention a pesée sur le résultat final. A cela s’ajoute le vote sanction des étasuniens n’ayant pas apprécié le rôle du gouvernement démocrate dans le génocide perpétré contre le peuple palestinien.
Comment l’éléphant va-t-il se comporter dans le magasin de porcelaine qu’est devenue la scène internationale ? Les scenarii à ce sujet meublent la transition présidentielle étasunienne. Ils se basent sur la personnalité du président Trump, business man et show man qu’il est ; sur sa préférence à « America First », de nombreuses fois affirmée lors de sa campagne électorale.
Deux conflits préoccupent l’attention et se trouvent sur le registre présidentiel en priorité, celui en Ukraine et la guerre génocidaire menée contre le peuple palestinien.
Sous notre latitude, le président Trump avait déjà reconnu la souveraineté marocaine sur ses territoires sahariens. Clore définitivement ce dossier permettrait au Maghreb de tourner la page de ce conflit artificiel qui ne fait que plomber le développement régional.
L’élection de Trump suscite à travers le monde une prémonition de rupture. Les nominations des membres de son équipe gouvernementale préfigurent la continuité des préférences annoncées lors de la campagne. Quoiqu’il en soit, il reste que l’ensemble du monde est dans l’attente pour savoir dans quelles mesures, les Etats Unis d’Amérique vont-ils changer et qu’en sera-t-il de l’ordre international qui s’en suivra ? L’avenir le dira, pour le second quart du siècle présent.
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