L’icône de la chanson marocaine, Naima Samih, nous a quittés à l’âge de 72 ans. Son timbre inimitable, unique et inoubliable, a marqué des générations. Ses œuvres restent immortelles, racontant aux générations futures l’histoire d’une artiste qui a donné un esprit et un sens à l’art.
Sa voix immédiatement identifiable traduisait une émotion brute qui touchait directement au cœur. C’est un don divin, plutôt une exception qui ne se répétera pas. Naima Samih, la diva de la chanson marocaine, nous a quittés à l’âge de 72 ans. L’annonce de son décès a suscité une pluie d’hommages dans les médias et sur les réseaux sociaux de la part de plusieurs personnalités culturelles et médiatiques. Attristée par sa disparition, la chanteuse Latifa Raafat était l’une des premières artistes à réagir sur les réseaux sociaux pour saluer la mémoire de Naima Samih. Elle a partagé sur son compte officiel Facebook une photo avec la défunte accompagnée d’un message émouvant. Elle écrit : «Adieu, chère icône, adieu, chère légende. Tu demeures vivante dans nos cœurs. Adieu, ma chère sœur. Les Marocains ne t’oublieront jamais». Rachid El Ouali a lui aussi exprimé son immense tristesse. Sur son compte, il écrit : «Mes condoléances à sa petite famille et à tous les Marocains, en particulier à la génération qui a vécu en écoutant ses merveilleuses chansons, «Yak Jarhi», et des dizaines de chansons qui ont résonné dans le monde arabe. Que Dieu ait pitié de vous, grande dame, et nous continuerons à écouter vos chansons chaque fois que nous nous sentirons nostalgiques du beau passé».
Le cinéaste Driss Mrini qui a réalisé le premier enregistrement de sa merveilleuse chanson «Yak Ya Jarhi» pour la télévision marocaine a fait part de sa peine immense. Il témoigne à son égard: «De par mon travail à la Télévision marocaine à l’époque, j’ai eu la chance de collaborer avec un grand nombre d’intellectuels, d’hommes politiques et d’artistes de premier plan, dont la grande artiste Naima Samih. En 1980, j’ai eu l’occasion de réaliser sa nouvelle chanson «Yak a Jarhi», qu’elle a interprétée avec toute sa sensibilité et sa sincérité, au point qu’elle a perdu connaissance après l’enregistrement et a été transférée à l’hôpital… Que Dieu ait pitié de cette merveilleuse artiste, dotée de cet enrouement caractéristique, qui était aimé de tous».
La diva Samira Said a quant à elle exprimé son chagrin. Elle écrit sur sa page Instagram : «Aujourd’hui, j’ai perdu une amie d’enfance, une grande partie de mes souvenirs et un visage toujours lumineux de vie et de spontanéité. Naima n’était pas seulement une voix exceptionnelle, mais c’était une personne chaleureuse, généreuse dans ses sentiments, remplissant le monde de son rire et de sa gentillesse. Depuis notre enfance, je suis l’enfant coquine qui agit avec une spontanéité rare. Sa proximité avec ma famille l’a fait faire partie de ma vie et son amour restera gravé dans mon cœur. Vous êtes parti, mais votre présence ne sera jamais oubliée».
La comédienne Hanane El Fadili a salué aussi la mémoire de la grande dame de la chanson marocaine. Elle écrit : «Naima Samih n’était pas seulement une artiste à la voix exceptionnelle, mais elle avait un cœur grand et généreux, portant la gentillesse et l’humanité qui la rendaient proche du cœur des gens. Avec sa voix chaleureuse et ses chansons intemporelles, elle a semé la joie et l’amour dans le cœur des générations. Son décès est une grande perte, mais son héritage restera vibrant dans la mémoire des Marocains et de tous les amateurs d’art authentique».
Un parcours exceptionnel
Répertoire diversifié Naima Samih est née en 1954 dans le quartier populaire du Derb Soltane à Casablanca et a grandi dans une famille conservatrice. Elle n’a pas terminé ses études, puisqu’elle les a arrêtées à la fin de l’école primaire, et l’art a été sa première passion depuis son enfance. Elle découvre très tôt sa passion pour la musique et entre officiellement dans le monde de l’art alors qu’elle n’a que 16 ans. Elle fait ses débuts grâce à l’émission «Mawaheb» à la Télévision marocaine au début des années 1970, présentée par Abdelnabi Al-Jirari. Malgré l’opposition de sa famille au début, ce moment a été son tremplin vers le succès et la gloire. La carrière artistique de la diva de la chanson marocaine a été marquée par la diversité de son répertoire qui comprend des chansons sentimentales, patriotiques et religieuses. La défunte a collaboré avec des compositeurs et des poètes de renom, dont notamment Abdelkader Rachdi, Ahmed Alaoui, Ahmed Tayeb El Alj et Ali Haddani. Parmi les chansons les plus célèbres de la regrettée figurent «Yak A Jarhi», «Kif Lmaani» et «LBhara», ainsi que d’autres titres ayant connu un grand succès populaire et qui ont été repris par des artistes arabes. Feue Naïma Samih fut aussi la plus jeune chanteuse arabe, la première chanteuse marocaine et la troisième artiste arabe à livrer un concert au célèbre «Olympia» de Paris, après les grandes Oum Kalthoum et Fairouz. Naima Samih restera gravée dans nos mémoires, sa voix reste éternelle et son archive demeure.