Les Soliloques d’Angèle : L’autre côté du miroir

Les difficultés que rencontrent certaines personnes de mon entourage ont touché une corde sensible en moi qui m’a poussé à sortir des sentiers battus de mes chroniques.  Le temps passe et ne s’arrête pas. Et lorsque nous nous regardons dans un miroir, est-ce que nous aimons ce que nous voyons ? Que sommes-nous devenus avec […]

Les Soliloques d’Angèle : L’autre côté du miroir
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Les difficultés que rencontrent certaines personnes de mon entourage ont touché une corde sensible en moi qui m’a poussé à sortir des sentiers battus de mes chroniques.  Le temps passe et ne s’arrête pas. Et lorsque nous nous regardons dans un miroir, est-ce que nous aimons ce que nous voyons ? Que sommes-nous devenus avec le temps ? J’ai fait un exercice avec 4 personnes de tranche d’âge différentes avec la même question : que vois-tu dans le miroir quand tu te regardes. Grande a été ma surprise de constater des réponses aussi différentes et de niveaux de profondeur variables. Je remercie en passant les personnes qui ont bien voulu se prêter à l’exercice. Une fillette de 10 ans a répondu : “je me vois moi” ; aussi simplement, sans aucune arrière-pensée, témoignage de l’innocence juvénile, pureté de l’âme sans aucun doute. Inconsciente de la dureté de la vie, des inégalités, des combats quotidiens que ses parents mènent. Un jeune homme de 28 ans a répondu : “quelqu’un de différent de mon père” ; réponse très révélatrice de la relation difficile et des blessures profondes, d’une rancune gardée ; et aussi de l’espoir de mieux faire, de réussir pour ne pas avoir de regret. Une dame mature de 47 ans a répondu : “une femme épuisée” ; certainement s’est-elle battue de toutes ces forces pendant des années pour son foyer, son travail et que sais-je encore ! A quel prix ? Sans avoir reçu de reconnaissance ? De mots de réconfort ? Un homme d’âge très avancée a répondu : “quelqu’un qui a échoué, qui aurait dû faire autrement les choses” ; des mots traduisant le peu d’estime de sa personne, du remords, de la lassitude, un sentiment de rejet peut être de la part de personnes chères. Eh oui avec le temps, nous sommes passés par plusieurs étapes de la vie qui nous ont marqués. Mais qu’en avons-nous tiré comme enseignement ? Que ferions-nous mieux si nous avions une deuxième chance ? Si nous avons fait preuve de charité, de justice et d’amour, certainement avons-nous entretenu des relations saines avec notre entourage que nous ayons reçu des “merci” ou pas. Avons-nous apporté la joie, le soulagement, l’aide financière… Si nous sommes restés centrés sur nos besoins, nos priorités, sur nous et nous, égocentrisme prononcé, insensibilité, il n’est pas tard pour ouvrir l’œil et se laisser saisir par la compassion ; car il y a autour de nous des sinistrés avec les inondations de ces temps, des familles endeuillées par la montée des eaux, des familles monoparentales, des personnes qui peinent à scolariser leurs enfants rentrée scolaire oblige, des orphelins et veuves démunis, des chômeurs, des malades sans argent pour se soigner… On dit qu’un franc donné n’est jamais petit, mais le plus important c’est qu’un franc donné n’est jamais perdu. Du réconfort, du temps, des visites nous rendent plus humains ; face à ceux qui en ont besoin. Laissons parler nos cœurs, le monde s’en porterait moins mal autour de nous. Et surtout nous ne baisserons plus la tête, saisis par la honte de n’avoir pas essayé, d’avoir fermé les yeux, d’avoir empêché notre conscience de parler. Autour de nous, nous pouvons faire de notre mieux ; du travail pour les chômeurs, des soins pour un malade, des fournitures, une tenue scolaire pour un enfant, des chaussures pour les petits mendiants… Parce que c’est notre Mali. Muriel Jules