Les soliloques d’Angèle : Le piège de la société de consommation

On mangeait bien mieux avant et à satiété. Oui n’ayons pas peur de le reconnaître. Manger des produits naturels, bios et sains c’est encore possible, il faut juste ouvrir les yeux et changer de comportement alimentaire. Les supermarchés, et boutiques regorgent de produits en conservation alors que nous pouvons les trouver frais et moins chers. […]

Les soliloques d’Angèle : Le piège de la société de consommation
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On mangeait bien mieux avant et à satiété. Oui n’ayons pas peur de le reconnaître. Manger des produits naturels, bios et sains c’est encore possible, il faut juste ouvrir les yeux et changer de comportement alimentaire. Les supermarchés, et boutiques regorgent de produits en conservation alors que nous pouvons les trouver frais et moins chers. La quantité de légumes précuits et surgelés vendus augmentent de plus en plus, les conservent de toutes sortent se retrouvent dans les rayons et étagères. Tout est à portée de main avec la guerre des prix que se livrent les producteurs. A l’origine les boîtes de conserve servaient à garder des aliments de saison longtemps pour en disposer lorsqu’il n’y en avait plus. De nos jours, les raisons sont très différentes : gagner en temps de préparation et de cuisson, effet de mode… On achetait quand c’était nécessaire, plus maintenant car les publicités nous incitent à acheter pour stocker et certaines personnes vont même au supermarché quotidiennement attirées par le système de promotion permanente. Selon la Canned Food Alliance (association américaine regroupant les entreprises actives dans l’alimentation des fabricants de boîtes de conserves et des producteurs d’aciers), une conserve est consommable deux ans après sa date d’achat sous réserve de conditions de stockage correcte (température inférieure à 23° C) ; sous d’autres cieux en Europe, c’est dix-huit mois. De quoi faire peur quand on connaît notre climat et n’ayant aucun moyen de savoir les conditions de stockage de certaines denrées. Amusons-nous à chercher l’indicateur de température sur les congélateurs et rayonnages froids. Si tant est que la chaine de froid n’a pas connu de rupture lors de l’acheminement des produits venant surtout de l’international. Pour autant tout n’est pas mauvais, par exemple la tomate concentrée en basse saison, les pâtes (spaghetti, macaroni…) sachant que beaucoup ne savent pas en faire des fraîches ; mais pourquoi acheter des frites surgelées alors que c’est la haute saison des pommes de terre ; des jus de gingembre, bissap, mangue, en bouteille alors que nous pouvons en faire à domicile. Pourquoi acheter du poisson congelé alors que le fleuve en donne ; la pisciculture se développe de plus en plus et reste le meilleur moyen de compenser le manque pour les pays qui n’ont pas la mer. Le secret de polichinelle, c’est de s’adapter et manger ce qui est de saison. Savoir observer la nature et suivre les producteurs, le marché du naturel. Nous devons devenir des adeptes de la consommation locale (les amateurs de fromages, de poulets congelés et de salades importées, je vous demande pardon !) Nous pouvons aussi planter dans nos cours ou en pot des légumes, des arbres fruitiers (un oranger, un papayer, un manguier etc…ce n’est pas si compliqué il faut juste arroser). Plus sérieusement, pourquoi faut-il consommer local ? Pour plusieurs raisons : pour la santé car c’est l’assurance de manger un produit frais, pour l’environnement car nous réduisons le taux de co2 émis lors du transport, pour nos emplois car nous faisons travailler des personnes autour de nous, pour le pays car l’activité professionnelle génère des impôts qui sont des ressources pour l’Etat, pour nos agriculteurs et producteurs qui se nourrissent de leurs métiers et surtout pour nos poches car c’est moins cher. Prenons le temps de cuisiner des produits frais, choisissons d’acheter ce qui est nécessaire et la juste quantité, pensons à acheter avec les amis, parents, collègues qui ont des fermes en soutient, développons des réseaux de consommateurs avisés et éduquons les plus jeunes dans ce sens. Parce que c’est notre Mali.  Muriel Jules