L’Humeur : Influenceurs, boot camps et patatras

Et voilà le travail ! « Les influenceurs marocains ont désormais leur propre résidence. Le 11 décembre, le Maroc sera témoin du lancement de la Moroccan Influence House, un événement révolutionnaire qui marque le début d’une nouvelle ère pour la scène digitale du royaume », nous annonce-t-on, la fierté en bandoulière. Révolutionnaire ! De quoi s’agit-il ? D’un raout regroupant plus de deux-cents personnes conviées à un bal masqué suivi de séances de Boot Camps « créatifs » dans plusieurs villes. On s’y perd. Dans le langage militaire, le boot camp désigne des entrainements extrêmes « dont le but est de pousser les recrues à atteindre leurs limites personnelles ». Et patatras ! Pour les gentils influenceurs, cela se traduit par des efforts physiques ou intellectuels, si on ose employer ce dernier terme ? Pour l’agence à l’origine de cette idée lumineuse, « la Moroccan Influence House n’est pas juste un événement, c’est une véritable immersion dans un univers créatif où les meilleurs influenceurs du Maroc vont être formés lors de Boot Camp créatifs. » Ils sont les meilleurs mais cela ne suffit pas. Ils manquent de formation mais à quel prix ? Poursuivons : « Le Maroc est à l’aube d’un grand changement. La Moroccan Influence House est bien plus qu’une résidence, c’est un mouvement, une plateforme de renouveau où les influenceurs marocains vont redéfinir les règles du jeu digital et montrer à la scène internationale ce que le Maroc a à offrir. » Sérieux ? « Chaque session sera un moment clé pour les créateurs afin de renforcer leur impact digital, tout en mettant en valeur la diversité culturelle et les paysages du Maroc. » Prenons maintenant une besace et bourrons-la : « Un grand changement. Une plateforme de renouveau. Redéfinir les règles du jeu digital. Montrer à la scène internationale ce que le Maroc a à offrir. Diversité culturelle et paysages. » Il ne manque rien ? Voyons… Encore un effort, histoire d’inclure la vie secrète des animaux sauvages.