Dans une nouvelle escalade qui viole l'accord de cessez-le-feu, l'armée israélienne a lancé un raid de drones sur la ville de Beit Lev dans le district de Bint Jbeil, suivi de tirs d'obus et de mitrailleuse vers la ville de Majdal Zun dans le secteur ouest. Un drone a également visé la périphérie de la ville de Deir Siryan.
Selon la chaine Al-Manar « un éleveur de bétail dans la région de Jan'am, dans la ville de Shebaa, a été tué lors d’une frappe de drone et un vol d'avions de guerre ennemis dans l'espace aérien du sud ». La même source rapporte qu'« un char ennemi Merkava a effectué une brèche par incursion depuis Tal al-Nahhas, au nord de Kafr Kila, vers les environs du carrefour Burj al-Muluk-Khiyam ». Pour sa part, le ministère de la Santé a rapporté dans un communiqué que le raid israélien sur la ville de Haris a entraîné la mort de six personnes et deux autres ont été blessées. Par ailleurs, l’armée libanaise s’est déployée massivement dans les quartiers et les rues de la ville de Tyr, marquant le début de son redéploiement vers le sud, notamment dans les villages frontaliers. Dans les districts de Tyr et de Bint Jbeil, les avions militaires israéliens ont mené pendant la nuit une série d'attaques visant plusieurs villages et villes. Bien que l'armée israélienne ait annoncé la fin de ses opérations avant minuit, elle est revenue avant l'aube pour lancer des fusées éclairantes et des ballons thermiques au-dessus de la ville d'Aita al-Shaab. Après minuit, les avions israéliens ont également attaqué la zone située entre les villes de Sajad et Malikh à Iqlim al-Tuffah, ciblant de nouveaux sites dans le cadre d'une escalade continue. Plusieurs vidéos ont été diffusées sur les sites de réseaux sociaux documentant les raids israéliens, notamment celui qui a visé Kafr Malki dans le district de Sidon, et les effets de la destruction survenue dans un immeuble résidentiel de la ville de Haris, au sud du Liban, et les dégâts importants causés par le bombardement de la ville d'Arnoun, dans le district de Nabatieh. Plus de 192 morts en une journée Dans la ville de Tyr, les équipes de la défense civile et des ambulances de l'Autorité islamique de la santé ont commencé à transporter les corps des victimes, en préparation de leurs funérailles. Selon le médecin-chef du district de Tyr, Dr Wissam Ghazal, le nombre de victimes a atteint 192 personnes. De son côté, l'agence de presse officielle libanaise (ANI) a rapporté qu'au huitième jour du cessez-le-feu, un obus d'artillerie israélien était tombé sur le district de Marjayoun dans le gouvernorat de Nabatieh, au sud du pays. L’ANI poursuit qu’au matin du mercredi, Israël a également fait exploser des maisons et des bâtiments dans la ville de Khiam, dans le district de Marjayoun, ajoutant que des explosions ont été entendues dans tout le sud. La même source indique qu'Israël avait mené des opérations de ratissage avec des mitrailleuses lourdes et moyennes dans les villes de Khiam et Kafr Kila, en plus des bombardements de l’artillerie sur la frontière de Kafr Kila. Un correspondant de l’agence Anadolu a rapporté avoir entendu des bruits d'avions militaires israéliens survolant l'espace aérien de la capitale, Beyrouth, tandis que des avions militaires volaient à basse altitude dans certaines zones du sud du pays. Mardi, l’armée israélienne a commis 117 violations du cessez-le-feu, faisant 14 morts et 13 blessés, selon un bilan basé sur les données du ministère de la Santé et des annonces de l'Agence de presse libanaise. Les violations israéliennes variaient entre les bombardements d’artillerie, les raids, les survols d’avions militaires et de drones, les tirs de mitrailleuses, les incursions et les tirs de fusées éclairantes. Ces violations ont poussé le Hezbollah à réagir lundi, pour la première fois depuis l'entrée en vigueur de l'accord, par une frappe de missile préventive visant le site militaire de Ruwaisat al-Alam, dans les collines libanaises occupées de Kafr Shuba.
Israël menace de cibler l’État libanais
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a déclaré mardi que si le cessez-le-feu conclu la semaine dernière venait à s’effondrer, Israël adopterait une stratégie plus agressive et viserait directement l’État libanais. « Si nous revenons à la guerre, nous agirons avec une plus grande force, pénétrerons plus profondément et… il n’y aura plus d’immunité pour l’État du Liban », a-t-il affirmé lors d’une visite à la frontière nord d’Israël. Jusqu’à présent, Israël avait opéré une distinction entre le Liban et le Hezbollah, concentrant ses frappes sur les infrastructures et les membres de l’organisation soutenue par l’Iran. Mais Katz a averti que cette distinction prendrait fin en cas de reprise des hostilités. Ces déclarations interviennent après une vague de frappes israéliennes qui ont tué près d’une douzaine de personnes. Depuis l’entrée en vigueur de l’accord, Israël a mené plusieurs frappes. Avant les projectiles tirés lundi par le Hezbollah, Israël avait effectué au moins quatre frappes aériennes et des tirs d’artillerie dans le sud du Liban, selon des sources locales. Une frappe de drone a tué un motocycliste, et une autre a causé la mort d’un caporal des services de sécurité libanais. Le cessez-le-feu, négocié par les États-Unis et la France, prévoit une période de 60 jours pour qu’Israël retire ses troupes du Liban et que le Hezbollah relocalise ses infrastructures militaires au nord du fleuve Litani. Une zone tampon sera ensuite sécurisée par l’armée libanaise et des casques bleus de l’ONU. Jusqu’à présent, cependant, la mise en œuvre de ces dispositions est compromise par des accusations mutuelles de violations.