Le ministre israélien de la Défense affirme que le Hezbollah ne s'est pas retiré au-delà du fleuve Litani, dans le sud du Liban. De son côté, Naïm Qassem, avait affirmé, samedi, que son mouvement était prêt à répondre aux "violations" du cessez-le-feu par Israël, plus d'un mois après l'entrée en vigueur de l'accord de trêve fragile.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a menacé, dimanche, de rompre l'accord de cessez-le-feu avec le Liban si le Hezbollah ne se retire pas du sud du Liban. «Si le Hezbollah ne se retire pas au-delà du fleuve Litani, l'accord sera caduc», a déclaré Katz, à l'occasion de la visite d'une base de l'armée israélienne dans le nord du pays. Katz a déclaré que l'accord de cessez-le-feu stipulait le retrait des forces du Hezbollah du Sud-Liban et le démantèlement de ses armes. «Si cette condition n'est pas remplie, l'accord sera caduc et Israël sera contraint d'agir de manière indépendante pour assurer le retour en toute sécurité des habitants du nord dans leurs foyers», a-t-il ajouté. Citant des sources sous couvert d’anonymat, le radiodiffuseur public israélien KAN a déclaré, dimanche, que Tel-Aviv se préparait à rester au Liban bien au-delà de la période de 60 jours stipulée dans l'accord de cessez-le-feu. L'accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 27 novembre, vise à mettre fin à plus de 14 mois de combats entre l'armée israélienne et le Hezbollah. Les autorités libanaises ont quant à elles signalé plus de 380 violations israéliennes, ayant entraîné la mort de 32 personnes et blessé 39 autres, depuis la fin du mois de novembre. La patience se limite à 60 jours Le secrétaire général du Hezbollah libanais, Naïm Qassem, a affirmé samedi que son mouvement était prêt à répondre aux "violations" du cessez-le-feu par Israël, plus d'un mois après l'entrée en vigueur de l'accord de trêve fragile. En vertu du texte, l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU doivent se déployer dans le sud du Liban et l'armée israélienne s'en retirer sous 60 jours. Il prévoit aussi le retrait du Hezbollah jusqu'à environ 30 km de la frontière israélienne dans le sud du Liban. Depuis le début du cessez-le-feu, les deux camps s'accusent mutuellement de violations répétées. "Nous avons dit que nous allons patienter et donner une chance pour que les violations israéliennes cessent et pour mettre en œuvre l'accord. Mais cela ne signifie pas que nous serons patients pendant soixante jours", a-t-il dit en allusion à la durée de l'accord. "Nous pouvons perdre patience avant les soixante jours et nous pouvons être patients jusqu'à" l'expiration de l'accord, a ajouté Qassem dans un discours pré-enregistré diffusé via la chaîne Telegram du Hezbollah. "Cela sera décidé par la direction du mouvement". On ignore où se trouve M. Qassem, qui a succédé à Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne fin septembre dans la banlieue sud de Beyrouth. De son côté, la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul) a accusé l'armée israélienne d'avoir "délibérément détruit un baril sur la ligne bleue", la ligne de démarcation fixée par l'ONU entre Israël et le Liban, au niveau de la localité de Labbouné, et d'une "tour d'observation de l'armée libanaise" près d'une zone où la Finul est présente.
Fragilité des frontières syro-libanaises
Un incident armé a éclaté entre l’armée libanaise et un groupe armé syrien. L’affrontement a débuté lorsque des militaires libanais ont tenté de fermer un passage frontalier illégal utilisé pour la contrebande de marchandises. Lors de cette opération, une pelleteuse, conduite par des individus syriens, a tenté de rouvrir le passage, entraînant des tirs d’avertissement de la part des soldats libanais. Ces avertissements ont été suivis par des échanges de tirs nourris, causant la blessure d’un soldat libanais. En réponse à l’escalade, l’armée libanaise a mobilisé des renforts, notamment des unités spécialisées du régiment aéroporté. L’utilisation de tirs d’artillerie a été rapportée pour repousser les assaillants, qui seraient affiliés à Hay’at Tahrir al-Sham (HTS), une organisation armée active dans la région. L’engagement militaire s’est poursuivi pendant plusieurs heures, aboutissant à un retrait des groupes armés vers des zones syriennes proches de la frontière. Deir al-Achayer, un site stratégique sur la frontière syro-libanaise, est considéré comme un point névralgique pour la contrebande. Utilisée comme un corridor pour des activités illégales, cette zone est connue pour les trafics de carburant, d’armes et parfois même de combattants. Selon des estimations, près de 25% de la contrebande transfrontalière passe par cette région en raison de son accès difficile pour les autorités libanaises. Ces passages illégaux posent un défi constant à l’armée, qui doit composer avec des ressources limitées face à une géographie complexe.