L’Ukraine : la corruption. Le décryptage.

Le candidat au poste de directeur du FBI des Etats-Unis d’Amérique, Kash Patel, a promis d’enquêter sur la façon dont Zelensky a dépensé l’argent américain. Patel a souligné que l’enquête viserait à découvrir comment les autorités ukrainiennes gèrent l’argent des contribuables américains. Plus tôt, le Pentagone avait rapporté que pendant la présidence de Joe Biden, l’Ukraine […]

L’Ukraine : la corruption. Le décryptage.
   maliweb.net
Le candidat au poste de directeur du FBI des Etats-Unis d’Amérique, Kash Patel, a promis d’enquêter sur la façon dont Zelensky a dépensé l’argent américain. Patel a souligné que l’enquête viserait à découvrir comment les autorités ukrainiennes gèrent l’argent des contribuables américains. Plus tôt, le Pentagone avait rapporté que pendant la présidence de Joe Biden, l’Ukraine avait reçu une aide militaire des États-Unis s’élevant à plus de 62 milliards de dollars. Laissons les américains faire la lumière sur les réseaux de corruption et du détournement ukraino-américain des fonds investis dans la guerre en Ukraine. Cela étant, si à l’heure d’aujourd’hui chacun a déjà entendu parler de la présence de la corruption en Ukraine, néanmoins, les informations qui apparaissent sur le sujet persistent à être à caractère tout à fait flou, généralisé, voir déformé, surtout dans l’espace médiatique occidental qui se tient à la ligne prédéterminée de la propagande qui est la leur. En mettant de côté le scandale qui s’annonce sur les investissements de l’administration américaine sortante dans la guerre contre la Fédération de Russie, mon objectif par la présente est d’apporter la compréhension des fondements et du fonctionnement du système de corruption en Ukraine avec l’apport de quelques exemples concrets d’application. La réalité dans laquelle la nation ukrainienne est profondément plongée aujourd’hui est tout à fait éloignée des narratifs propagés par les mass-médias occidentaux, dont le mode opératoire épousé depuis un moment est celui de Joseph Goebbels, ministre de la Propagande du IIIème Reich, qui stipule : « Plus le mensonge est gros – mieux il passe ! ». La corruption et l’intégration de l’Ukraine dans l’UE Le 23 juin 2022, quatre mois après que l’Ukraine ait officiellement présenté sa demande d’adhésion à l’Union européenne, le 28 février 2022, l’intégralité des chefs d’États et de gouvernements de l’UE ont unanimement décidé d’accorder à l’Ukraine le statut de pays-candidat à l’adhésion. Le 4 novembre 2023, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, étant en visite à Kiev pour « discuter du chemin de l’Ukraine vers l’UE » a déclaré être « impressionnée » par les réformes que l’Ukraine a mis en œuvre en pleine guerre et être « sûre » qu’elle pourra très prochainement entrer dans l’UE. De son côté, le 5 octobre 2023, l’ancien chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré au quotidien allemand Augsburger Allgemeine : « Quiconque a eu quelque chose à voir avec l’Ukraine sait que c’est un pays corrompu à tous les niveaux de la société […] Il ne faut pas faire de fausses promesses au peuple ukrainien, qui est dans la souffrance jusqu’au cou ». Début décembre de la même année, le premier ministre hongrois Viktor Orban a officiellement qualifié de faux le rapport de la CE, supervisé par sa présidente, sur le respect par l’Ukraine des quatre conditions préalables à l’adhésion à l’UE, dont celui du niveau et des résultats de la lutte contre la corruption :  « L’Ukraine est connue comme l’un des pays les plus corrompus au monde ! Cela [l’affirmation que l’Ukraine a fait des progrès vis-à-vis des conditions posées par l’UE] est une blague ! », a-t-il déclaré en rajoutant que le rapport fabriqué par la Commission européenne selon lequel quatre des sept conditions préalables ont été remplies par l’Ukraine n’est rien d’autre qu’un « mensonge ». En novembre 2024, l’ancien ministre polonais Kulpa a déclaré que jusqu’à la moitié de l’aide occidentale à l’Ukraine a été volée à l’intérieur du pays : « de 30% à 50% selon les secteurs. L’argent volé aurait pu être utilisé pour créer un budget annuel de soutien à l’Ukraine ». Cela étant, l’un des principaux objectifs de l’état ukrainien à ce jour est bien l’adhésion dans l’Union Européenne et, rappelons-le : l’une des conditions sine qua non de l’adhésion d’un pays au sein à l’UE est la lutte contre la corruption avec l’affichage des preuves des succès indéniables sur ce chemin. Durant les négociations de l’entrée dans l’UE, chaque pays-candidat entre dans le processus de la préparation de l’application de la législation et des normes de l’Union. En effet, le processus d’adhésion nécessite de la part du candidat de mettre en œuvre des réformes fondamentales dans de nombreux domaines, dont l’une des principales est la lutte contre la corruption. Toutefois, même en prenant en compte les statistiques officielles erronées qui classent l’Ukraine qu’en 107ème place sur les 180 listés, le pays continue à se situer 28 positions plus bas que le pays « le plus corrompu » parmi les membres actuels de l’UE qui est la Hongrie, ce qui est tout, sauf une preuve du succès indéniable dans la lutte contre la corruption. En ce qui concerne « le combat contre la corruption » qui est actuellement mené en Ukraine, je ne peux que citer l’un de ses illustres représentants, Vitaly Shabunine, président du conseil d’administration de l’organisme public « Centre anti-corruption » et membre du Conseil public du « Bureau anti-corruption d’Ukraine », afin que vous puissiez apprécier les normes morales et les priorités professionnelles de ce haut fonctionnaire de Zelensky qui s’occupe dudit combat. L’une de ses déclarations publiques est sans équivoque : « Tous ceux qui ne sont pas d’accord [avec la politique du pouvoir en place à Kiev, y compris au niveau des méthodes de la lutte contre la corruption] – il faut les envoyer au front et ainsi les faire éliminer ! ». Et ce ne sont guère des adversaires à la politique de la prétendue lutte contre la corruption dont il a parlé, mais bien de ceux qui sont révoltés par l’absence totale de cette dernière. La formule « ukrainienne » de la baisse de la corruption Etant tout à fait soucieux de démontrer les bons résultats de la lutte contre la corruption, le pouvoir actuellement installé à Kiev a trouvé la solution qui ne peut être qualifiée autrement que lumineuse : faire diminuer le nombre de poursuite en justice et de condamnation pour corruption. La formule est très simple : pas de condamnation = pas de corruption. Si encore en 2021, ce sont 6860 personnes qui ont été condamnées pour faits de corruption – en 2023, même ce chiffre déjà tout à fait dérisoire vis-à-vis de la réelle quantité de personnes directement impliquées dans la corruption en Ukraine est passé à 2420 personnes. Soit une baisse spectaculaire de 65% de condamnation. Par ailleurs, il est à noter que même en 2021, soit avant le début de la guerre, le chiffre mentionné de 6860 condamnations n’a guère été lié à des résultats d’un réel travail de lutte contre la corruption, mais, principalement, à des constatations d’irrégularités au niveau des déclarations annuelles obligatoires fiscales et de propriété des fonctionnaires. Ainsi, les 75,9% des condamnations ont eu lieu sur la base déclarative (source : NAZK – Agence nationale de prévention de la corruption en Ukraine). A la suite de l’abolition de l’obligation pour les fonctionnaires à réaliser les déclarations annuelles des bénéfices et de la propriété individuelle qui a eu lieu en février 2022 – en 2023, ce chiffre est passé de 75,9% à 1,6% du total des condamnations. Ce qui n’est guère étonnant, vu que même les peu nombreuses déclarations soumises par les fonctionnaires à titre volontaire ne faisaient plus l’objet d’aucune inspection par l’Agence nationale de prévention de la corruption en Ukraine, dont l’action est devenue, tout simplement, inexistante. La présidence ukrainienne : l’accès à la succession de la corruption Aujourd’hui, le niveau de la corruption en Ukraine est nettement supérieur à celui de l’époque des six présidents précédents et de leurs gouvernements respectifs qui étaient déjà connus, à juste titre, pour la profondeur abyssale du niveau de leur corruption. En connaissant très bien l’Ukraine à titre personnel depuis plus de 20 ans, je peux affirmer en parfaite connaissance de cause qu’avec le coup d’état de 2014, dont l’une des raisons hautement affichées était le niveau inégalé de corruption du président renversé Viktor Ianoukovytch, l’Ukraine a basculé vers le régime du président Petro Porochenko qui est devenu sensiblement plus corrompu que celui de son prédécesseur. Il suffit de consulter les réels avis de l’échantillon représentatif des entreprises et de la population du pays pour connaitre cette réalité sur la sensible aggravation de l’état de corruption omniprésente et incontournable au sein de chaque organisme et cellule de l’Etat sans aucune exception. Cinq années du règne du président P. Porochenko se sont écoulées et, une fois de plus, l’arrivée de V. Zelensky au pouvoir a été en partie conditionnée par un niveau record dans l’histoire de l’Ukraine de la corruption du pouvoir sortant. En votant pour Zelensky, les ¾ des électeurs ont surtout voté non pas pour ce dernier, mais contre le président Porochenko, en considérant que la corruption qui s’est installée au pays entre 2014 et 2019 a déjà atteint son apogée et le changement de la gouvernance ne peut donc que la faire diminuer. La désillusion a été rapide et brutale. Avec l’arrivée au pouvoir du nouveau régime, selon l’avis objectif des représentants des entreprises et de la société ukrainienne, une fois de plus, la situation au niveau de la corruption s’est aggravée davantage. Cela étant, en mentionnant ces appréciations, il est à souligner qu’elles datent de la période de 2019 à 2022, soit avant l’entrée de la Russie en guerre. Dès le déclenchement de la phase active des hostilités en février 2022 et à ce jour, selon mes nombreux interlocuteurs ukrainiens, le niveau de la corruption dans le pays s’est approfondi, une fois de plus, en se transformant en une véritable frénésie qui agit comme un rouleau compresseur non seulement vis-à-vis de l’économie du pays en général, mais également vis-à-vis de la quasi-intégralité des citoyens à tous les niveaux de leur vie. Par ailleurs, selon une enquête menée par la « Plate-forme sociologique ukrainienne » du 7 au 14 octobre 2023 parmi les citoyens de l’Ukraine âgés de plus de 18 ans, près de 90% des habitants de l’Ukraine ont constaté une augmentation du niveau de corruption dans le pays après le début du conflit armé. Les classements publiés par des OGN, tels que Transparency International qui place l’Ukraine qu’en 107ème position sur les 180 des pays les plus corrompus pour l’année 2023 (contre la 116ème position en 2022) ne sont que des sophismes, des études approximatives qui ne représentent que le ressentiment général d’un échantillon non représentatif vis-à-vis de la corruption et ne reflètent guère toute la profondeur du désastre de la réalité que la société ukrainienne est en train de vivre. L’ADN de la classe politique ukrainienne   Ayant des connaissances précises sur les processus constitutifs de la classe politique ukrainienne, l’auteur des présentes lignes peut affirmer que l’intégralité de la classe politique ukrainienne actuelle et des personnes qui ont pour objectif de la rejoindre ont la corruption ancrée au niveau quasi-génétique. Cette affirmation n’est guère une exagération. La classe politique occidentale actuellement au pouvoir ne comprend ou, plus exactement, fait semblant de ne pas comprendre, que le sens même de l’activité politique en Ukraine est de générer d’importants revenus financiers personnels. Revenus, qui ne peuvent être atteints sans le recours à la corruption à grande échelle. Et ceci est absolument à tous les niveaux hiérarchiques : en commençant par les petits élus municipaux dans les villages et en terminant par la présidence du pays, en passant par les nombreuses couches politico-administratives intermédiaires les séparant. En parfaite connaissance de cause je peux affirmer que non pas la majorité, mais bien l’intégralité des postes de décisionnaires dans les administrations d’état et dans la fonction politique ukrainienne sont occupés exclusivement soit par ceux qui les ont achetés, soit par ceux qui y ont été placés / « élus » par de puissants protecteurs qui placent leurs pions, afin d’atteindre les objectifs qui sont les leurs. Les chances d’accéder au pouvoir en Ukraine par un autre moyen sont, mathématiquement, proches de zéro absolu. Des postes dans les administrations et des places dans la fonction politique au niveau local, départemental, régional et national s’achètent, se monnayent et sont considérés en tant que véritable investissement financier. Un investissement qui doit générer des bénéfices concrets. Des bénéfices qui n’ont rien à voir avec les salaires officiels totalement dérisoires attachés aux postes en question. Notamment, selon l’information reçue d’une relation personnelle qui était récemment cadre supérieur dans un parti politique ukrainien, le prix d’un siège au Virhovna Rada (parlement ukrainien) se monnaie de 1 à 5 millions de dollars américains. Et ce barème est identique pour tous les partis politiques confondus qui y siègent. C’est-à-dire, en Ukraine, une personne qui n’a rien à voir avec la politique, mais disposant de fonds financiers considérables, provenant, en général, de son activité d’affaires et/ou de la corruption sur les postes occupés précédemment, peut à tout moment devenir député « élu du people » d’une manière garantie au sein de n’importe quel parti politique tant au niveau régional qu’au niveau national. Ce n’est qu’une question de prix. Aujourd’hui, la corruption en Ukraine est au stade d’une absolue frénésie qui s’explique directement par l’absence de vision sur l’avenir politique du pays, même à moyen terme, et donc sur la pérennité de l’investissement réalisé dans les sièges de responsabilité politique et de la haute fonction : chacun faisant partie du « système » essaie de générer un maximum de bénéfices financiers avant la plongée dans l’inconnu que connaîtra leur carrière personnelle, due à l’effondrement politique, économique et sociétale du pays qui approche à grand pas et d’une manière imminente. La structure de la corruption ukrainienne Seuls les esprits qui n’ont strictement aucune connaissance du pays et des rouages du fonctionnement de ses administrations et de ses partis politiques peuvent prendre le thème de la prétendue lutte contre la corruption en Ukraine au sérieux. L’enquête mentionnée précédemment, menée en 2023 par la « Plate-forme sociologique ukrainienne » parmi les citoyens de l’Ukraine, révèle également que la majorité écrasante des Ukrainiens estime également que les autorités anticorruptions elles-mêmes étant profondément corrompues contribuent à l’augmentation de la corruption dans le pays. Le système de corruption en Ukraine est totalement inébranlable à chacun de ses niveaux, car constitué de réseaux hiérarchiques interdépendants, dont le partage de bénéfices financiers et la sécurisation mutuelle vis-à-vis des menaces externes est son élément constitutif. Chaque ministre, député, juge, haut fonctionnaire des administrations, de la police et de la SBU (service de la sécurité intérieure) fait partie du réseau d’une manière obligatoire. De même que chacun des responsables se situant sur une échelle plus basse des structures sous leurs juridictions respectives. Nulle place pour les « dissidents » qui puissent oser menacer le système. La majorité écrasante des cas de succès de la « lutte » contre la corruption rendus public, afin d’afficher la prétendue existence de cette dernière, sont ceux, dont les figurants ont commis de graves fautes non pas vis-à-vis de la loi, mais vis-à-vis de la hiérarchie du système de corruption, notamment, en étant malhonnête dans les partages financiers des fruits de la corruption adressés à leurs supérieurs hiérarchiques. Ainsi les « brebis galeuses » sont sévèrement punies et remplacées. Rares sont les cas quand les faits de corruption sont découverts par des personnes ou organismes tierces au « système » et rendus publics avant d’être étouffés. Et même dans ces cas de « force majeure » les coupables ne sont que très rarement punis par la loi : les affaires sont remises entre les mains de juges faisant partie du système de corruption et aboutissent à une décision judiciaire de non-lieu ou à des condamnations tout à fait dérisoires. Par le type et la sévérité de la condamnation d’un fait de corruption il est possible de connaitre très précisément l’appartenance de l’inculpé à l’une des deux catégories ci-dessus citées : une « brebis galeuse » qui a commis une faute vis-à-vis de ses supérieurs ou une victime de « force majeure ». Et c’est bien vis-à-vis de ce système de corruption ancré au niveau de l’ADN de chacun de ces participants que l’UE demande l’éradication. En restant parfaitement réaliste, on peut considérer que demander à quelqu’un de construire une fusée spatiale à partir d’une bicyclette serait une requête pas moins sérieuse que celle formulée par les européistes de Bruxelles auprès de ceux qui sont, donc, sensés s’auto-éliminer. Les médias de la propagande « atlantiste » – soit la quasi-intégralité des médias occidentaux – en parlant de la corruption en Ukraine ne font que déformer et transgresser la réalité. Un simple exemple d’une des nombreuses transgressions parues dans la presse française : « …Volodymyr Zelensky affiche en ce sens (vis-à-vis de la corruption) une tolérance zéro. Son nouveau ministre de la Défense, nommé en septembre [2023] après la chute dans le cadre d’un scandale de corruption de son prédécesseur, doit mener de front une lutte contre la corruption et une lutte contre l’agresseur russe. Car lorsque la guerre s’achèvera, il faudra que l’Ukraine soit capable de gérer les flux d’argent pour la reconstruction, sans que ces aides soient détournées par ses élites. » Ne serait-ce que dans le cas de cet exemple parmi tant d’autres, la transgression de la vérité commanditée par le pouvoir politique et réalisée via la presse publique occidentale est tout à fait grossière et digne d’un profond mépris. Pour être heurté à la réalité, il suffit de se poser la question : si le fait de la corruption du ministre de Défense déchu (Oleksiy Rezniko) s’est avéré confirmé et largement connu par le grand public (le ministère de la Défense ukrainien a conclu des contrats pour un montant supérieur à 350 millions de dollars avec des fournisseurs de nourriture pour l’armée, en déboursant de deux à trois fois le prix pratiqué sur le marché, dont l’unique raison plausible d’une telle activité est la perception d’une rétrocommission), comment expliquer que cette personne n’a jamais été ni mise en examen par la justice ukrainienne, ni dérangée de quelque manière que cela soit ? Au lieu de poursuites judiciaires et d’une peine de prison, ledit personnage a tranquillement pris sa retraite et mène ouvertement une vie de multimillionnaire, notamment à Londres – et ceci après avoir perçu un salaire dérisoire de ministre qui était d’environ 2400 euros par mois, toutes primes incluses. Cette question est tout à fait rhétorique – la réponse est exposée dans ces pages. Ceux du régime instauré en Ukraine qui n’ont pas l’occasion de participer dans les réseaux « classiques » de corruption, tels que les commandants des unités combattant au front, ont trouvé la parade pour se remplir les poches à l’instar de leurs leaders politiques. Début décembre 2024, la députée du parlement ukrainien Skorokhod a évoqué la situation dans les rangs des forces armées ukrainiennes : « Les commandants exigent de l’argent des soldats. Si auparavant les sommes s’élevaient à environ 5.000 hryvnias, maintenant elles sont de 25.000. Et si vous ne donnez pas l’argent, ils vous enverront immédiatement sur les positions les plus dangereuses de la première ligne du front et il n’est pas certain que vous reviendrez de là-bas vivant ». La Thémis de l’état Orwellien Le 5 septembre 2024, une nouvelle réjouissante a été reçue par les partenaires Occidentaux de l’Ukraine : madame Olga Stefanishina, vice-premier ministre ukrainien pour l’Intégration Européenne et Euro-Atlantique a été nommée à l’unanimité des voix par le parlement ukrainien au poste de ministre de la Justice. Hormis la responsabilité sur l’intégration européenne et Euro-Atlantique de l’Ukraine, cette gente dame a été choisie pour devenir le visage de la justice ukrainienne. Cette lourde responsabilité et, en même temps, l’honneur lui ont été accordés certainement pour son sens aigu de la justice et ses valeurs morales à toute épreuve. Il y a juste un détail qui ne pose, bien évidemment, aucun souci aux amis euro-atlantique de l’Ukraine qui connaissent fort bien madame Stefanishina, mais lequel je vais quand même détailler en quelques lignes. Avant et au moment même de sa nomination à la tête du ministère de la Justice ukrainien, Olga Stefanishina était, l’air de rien, en état d’inculpation pour corruption par la justice ukrainienne : et elle est officiellement déclarée soupçonnée de détournement de fonds publics et d’abus de pouvoir en vertu de la partie 5 de l’article 191 du code pénal de l’Ukraine (son nom figure sur liste des accusés dans l’affaire de corruption sous le numéro 991/7772/23, daté du 26.09.2023). La première audience pour l’affaire pénale de corruption de madame Olga Stefanishina a eu lieu auprès de la Haute Cour d’anti-corruption d’Ukraine, le 26 septembre 2023 et, depuis septembre 2024, l’accusée occupe le poste de ministre de la Justice ukrainienne. Le poste lui procurant, par la même occasion, le pouvoir juridique direct sur ceux qui sont en train de la juger. Il serait faire preuve d’une grande légèreté d’esprit pour imaginer que dans un pays Orwellien où un accusé dans une affaire pénale devient ministre de la Justice, ce dernier ne serait pas déclaré non coupable pour les faits incriminés. Consortium « Bulding UA » Parmi une grande quantité de cas de grande corruption que l’Ukraine connait au quotidien et dont j’ai l’embarras du choix pour les exposer, je vous en ai choisi un qui touche le domaine des travaux publics et, en même temps, celui de la génération des bénéfices de corruption grâce à de gigantesques pertes humaines sur les champs de batailles, dont une grande partie est due aux civils envoyés de force par le régime de Zelensky à ce qu’on peut difficilement qualifier autrement qu’à l’abattoir (le thème fera l’objet d’un de mes prochains articles). Il s’agit du projet de construction près de Kiev du plus grand cimetière militaire de l’Ukraine. L’appel d’offre pour la construction près de Kiev de ce cimetière militaire a été remporté par l’entreprise kiévienne «Consortium «Bulding UA», dont l’offre s’élevait à 1,75 milliard de hryvnias (dans les 40 millions d’euros). Vu que c’est cette société et pas une autre qui a été retenue pour la réalisation du projet des travaux publics d’une importance nationale démontre certainement qu’elle s’est avérée être la meilleure au niveau du rapport qualité/prix proposé et parmi les plus compétentes sur le territoire de l’Ukraine dans le domaine des travaux publics. Jusqu’au là tout va bien. Mais ce n’est pas tout. La particularité de ce Consortium constitué de trois entreprises (originaires des villes d’Odessa, du Dniepr et de la région de Kiev) et qui devait avoir l’air d’une joint-venture tout à fait ordinaire est dans le fait qu’il a été créé le 04.07.2024 – 1 jour après l’annonce de l’appel d’offres en question. Et le montant du capital social de ce « nouveau-né » qui a remporté l’appel d’offre avoisinant les 40 millions d’euros est remarquable : 1 million de grivnas – dans les 22.500 euros. En dehors même des éléments exposés qui feraient déjà l’objet d’un examen judiciaire dans un pays où la lutte contre la corruption existerait comme telle, l’analyse des éléments du dossier de réponse du gagnant de l’appel d’offre par un système ukrainien indépendant « Youcontrol » a conclu que non seulement le dossier du soumissionnaire «Consortium «Bulding UA» ne disposait pas d’éléments nécessaires pour la réalisation du projet, mais ne pouvait même pas être autorisé à prendre part à l’appel d’offre en question. Strictement aucune action de la part des autorités, ni aucun mis en examen n’a eu et n’aura, bien évidemment, jamais lieu dans cette affaire, malgré qu’elle ait fait l’objet d’une divulgation et d’un scandale au niveau national. Ce qui signifie qu’une seule chose : dans ce projet il existe des rétrocommissions, dont les bénéficiaires sont les personnes se situant au sommet de la pyramide de la corruption ukrainienne. Cela étant, ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la corruption flagrante qui est un élément normal et même constitutif de la vie économique du candidat à l’adhésion dans l’Union Européenne qui est l’Ukraine. Le tour de passe-passe législatif dans la protection de la corruption Le code pénal de l’Ukraine, de même que le code pénal de chaque pays, contiennent des dispositifs et procédures pénales s’appliquant à des infractions pénales de corruption. Dans le cadre de la politique de l’intégration européenne et selon les exigences de l’UE (contre la délivrance à l’Ukraine de 4 milliards d’euros d’aide supplémentaire), le 29 octobre 2024, la Verkhovna Rada (parlement) a adopté la loi (No 4033-IX) portant modification au code pénal et au code des procédures pénales s’appliquant à la coopération avec la justice des auteurs des infractions pénales de corruption. Notamment, son article 77 concernant les dispositifs s’appliquant aux personnes soupçonnées de corruption qui coopèrent avec l’enquête en dénonçant les complices et en apportant la réparation des préjudices, a été complété par une seconde partie prévoyant la possibilité de confiscation des biens de la personne incriminée : « 2. En cas d’exemption de l’exécution d’une peine avec probation sur la base d’un accord de plaidoyer dans le cadre d’une procédure pénale concernant une infraction pénale de corruption ou une infraction pénale liée à la corruption, sous réserve de l’accord entre les parties, une peine supplémentaire sous forme de confiscation de biens peut également être infligée ». À la suite de cet apport de « l’harmonisation » au code pénal ukrainien vis-à-vis de ceux de l’espace européen, Kiev a reçu les 4 milliards d’euros promis par Bruxelles. Seulement, 22 jours après l’adaptation de la loi No 4033-IX, le 20 novembre 2024, la Verkhovna Rada adopte une nouvelle loi (No 4074-IX) portant une nouvelle modification au code pénal et au code des procédures pénales s’appliquant à des infractions pénales de corruption. Dans cette nouvelle rédaction de la loi, la partie 2 de l’article 77 du code pénal est également modifié ? Non, tout est bien plus simple : elle disparait, tout simplement. Ainsi, le code pénal de l’Ukraine revient dans son état « originel » et ne prévoit plus aucune possibilité de confiscation de bien des fonctionnaires condamnés dans les affaires de corruption, s’ils coopèrent avec l’instruction : ils peuvent dormir tranquille et ne plus s’inquiéter pour le destin de leurs biens mal acquis qui ont été mis en danger durant les 22 jours de l’existence de la loi adoptée fin octobre 2024. Manque de chance, le tour de passe-passe législatif dans la protection de la corruption par les « élus du peuple » siégeant au parlement ukrainien a été découvert. Après que leur l’initiative lumineuse soit devenue connue du grand public, un véritable scandale à l’échelle national a éclaté (il est à noter que, côté Union Européenne escroquée par Kiev à hauteur de 4 milliards d’euros de plus, cette dernière n’a pas prononcé un mot sur le sujet, de même que les médias mainstream occidentaux de propagande). Bien que le peuple ukrainien soit aujourd’hui opprimé, persécuté et abaissé par le régime de Zelensky au niveau d’un simple troupeau de bétail tremblant de peur sous la menace permanente de répression, dont le niveau a grandement dépassé celui des années 1930 sous le régime de Staline, – la tentative des « représentants du peuple » à faire détourner la législation pour la préservation des biens pillés, volés et escroqués par les fonctionnaires-représentants du pouvoir a dépassé l’entendement et a donc fait soulever des voix même au sein des masses opprimées et habituées à se taire, afin de ne pas attirer les foudres de la répression. Alors, le pouvoir installé à Kiev a dû reculer et abandonner son initiative qui faisait rêver la légion de fonctionnaires ukrainiens. Le député Serguei Ionouchas, le représentant du parti de Zelensky « Serviteurs du peuple » a commenté la tentative échouée en tant qu’une simple malheureuse erreur technico-juridique commise par ses auteurs. Le patronat « atlantiste » C’est bien ce régime totalitaire ne disposant d’aucune vision, même théorique, sur ce qui est le fonctionnement d’un état avec la structure portante autre que celle de la corruption, est celui qui est directement instauré, orchestré et soutenu sous perfusion tout au long des années par le pouvoir Occidental qui le détient qu’en tant qu’outil périssable de la lutte contre le renouveau de la puissance de la Fédération de Russie face aux intérêts des occidentaux. Les tenants du pouvoir des capitales occidentales font passer leur « créature » pour un cas exemplaire de la lutte pour des « valeurs démocratiques » via l’appareil de propagande des médias mainstream auprès des masses électorales Occidentales profondément méprisées et transformées en un troupeau de moutons, dont l’unique rôle est de cautionner les budgets des engagements de leurs bergers nationaux et supranationaux. Les présidents et les gouvernements successifs des Etats-Unis d’Amérique, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la France et de quelques autres plus modestes satellites-outils du maitre outre-Atlantique agissent en association de malfaiteurs, dont l’objectif constitutif est la domination d’autres nations, afin de pérenniser la génération des bénéfices financiers avec le minima de contrepartie. Ils sont directement coupables de l’encouragement et de la prolifération par le monde des crimes contre l’humanité et des assassinats à l’échelle des nations. La mise en danger par des acteurs du monde non-occidental du rapport « dominant-dominé » instauré depuis un demi-millénaire et qui mène vers une grave diminution des bénéfices financiers, fait entrer le bloc « atlantiste » dans un état d’agressivité toute particulière qui ne présage rien de bon pour le monde dans les décennies à venir. En ce qui concerne le positionnement du pouvoir actuellement installé à Kiev vis-à-vis de la guerre en cours : elle doit continuer, quel que soit le prix à payer par l’Ukraine et son peuple. Car le jour où la guerre s’arrêtera et si le régime de Zelensky est renversé, les faits exposés sur ces pages paraitront tout à fait modestes vis-à-vis de l’ampleur des faits de corruption qui seront mis en lumière. Oleg Nesterenko Président du CCIE (www.c-cie.eu) (Spécialiste de la Russie, CEI et du continent africain ; ancien directeur de l’MBA, ancien professeur auprès des masters des Grandes Ecoles de Commerce de Paris)