Mais pourquoi donc ne serait-on pas en «safe space» au travail ?!

Mieux communiquer, mieux vivre… Je vous avoue que lorsque j’ai entendu parler pour la première fois de cette notion de «safe space ou safe place» professionnelle, tout naïvement je me suis demandée : Mais pourquoi donc ne serait-on pas en «safe space» au travail ?! Par naïveté ou plus exactement par héritage bien cumulé qui m’a […]

Mais pourquoi donc ne serait-on pas en «safe space» au travail ?!
   aujourdhui.ma
Mieux communiquer, mieux vivre… Il ne suffit pas de proclamer qu’une entreprise est une «safe place», encore faut-il prendre des actions concrètes pour instaurer un environnement véritablement respectueux et inclusif. Je vous avoue que lorsque j’ai entendu parler pour la première fois de cette notion de «safe space ou safe place» professionnelle, tout naïvement je me suis demandée : Mais pourquoi donc ne serait-on pas en «safe space» au travail ?! Par naïveté ou plus exactement par héritage bien cumulé qui m’a inculqué et bien intégré dans mon esprit que mes priorités étaient d’abord et avant tout d’avoir un job, c’est-à-dire un statut professionnel et donc social, que je devais être indépendante financièrement et que je n’avais pas fait d’études pour rien… et que le reste c’était accessoire, voire inabordable psychologiquement, émotionnellement et pas de place à mes besoins en bien-être au travail. Je réfléchissais de la sorte il y a bien longtemps heureusement ! Enfin pour ne pas vous raconter d’histoires et surtout pour que vous, chères lectrices et chers lecteurs, vous vous sentiez en «safe chronique» ici, je vais être «cash» avec vous, ça ne fait pas vraiment si longtemps que je me suis réveillée de cet héritage peu sécure ou plus exactement de ces croyances «menottantes» bien héritées ! Je me suis enfin réveillée pour réaliser que j’avais des droits, des besoins, des priorités d’une autre nature, et qu’un travail ça se paye mais pas que… et nous devons tous nous réveiller… Ah oui j’oubliais la notion de «Hchouma», honteux de quitter son boulot, d’abandonner son statut, son bon salaire, sa haute responsabilité, tellement honteux et douloureux pour certains de celles et ceux qui prennent votre vie pour la leur, que vous vous voyez obligé de dissimuler vos décisions de recherche de sécurité professionnelle ! Cette notion de honteux culturel et social vient se rajouter à votre insécurité ! Oui, oui, oser faire ça ! Oser changer de boulot dans l’espoir d’une «safe space pro» c’est irresponsable, fou, affreusement égoïste et dévergondé… ! Comment ciel se séparer d’autant de sécurité matérielle et sociale pour aller trouver le complément bien-être, et psychologique car c’est de cela que nous parlons aujourd’hui ! Comment oui oser alors que nos aïeux, eux, ont trimé pour cette espace bureau tant convoité… et n’oublions pas nos aïeules qui, elles, étaient totalement exclues de l’espace professionnel, sécure ou «insécure» était-il !!!! On vient de loin, je vous le dis ! Cela ne nous empêchera guère d’aller loin très loin… Et d’exiger cette «safety» au travail. Oui exiger, car c’est un droit, et que soyons réalistes, à l’heure où la société semble de plus en plus préoccupée par le bien-être de ses membres, et également au travail, il est surprenant de continuer à voir et à croiser de nombreux environnements professionnels n’ayant pas encore adopté pleinement ce concept de «safe place» pour leurs employés. Voilà pourquoi, se réveiller et exiger ! Pour espérer et participer au changement positif et faire de cette notion un principe fondamental dans nos entreprises marocaines ! Ce terme de «safe place» désigne plus exactement un espace où l’on peut s’exprimer librement et se sentir respecté, où l’inclusion et la diversité sont fortement présentes et respectées et où on se sent en sécurité, tant sur le plan physique que psychologique. Ce concept a été largement développé dans des milieux éducatifs et activistes, notamment dans le cadre de la lutte contre les discriminations et pour l’inclusion. Dans un tel espace, chacun est libre d’être soi-même, sans crainte d’être jugé, discriminé ou harcelé. Pareil au travail. Cela signifie un environnement professionnel où les employés peuvent être ouverts sur leurs difficultés, où ils peuvent poser des questions sans crainte de ridicule ou de dénigrement et où leur identité est respectée et valorisée. Une «safe place» au travail, c’est avant tout un lieu de soutien et de bienveillance où la santé mentale et le bien-être sont des priorités. Il est crucial de comprendre définitivement que c’est un droit et les entreprises se doivent de créer cette «safe place» pour leurs collaborateurs. C’est un win-win à 100% ! Un employé se sentant en «safe space» est plus motivé, plus productif, plus innovant, plus stable, plus présent, plus fiable, plus et plus… Ce principe permet aux entreprises qui l’adoptent de lutter contre le harcèlement et la discrimination, d’encourager la diversité et l’inclusion, de prévenir le burnout, d’améliorer la santé mentale, de favoriser la collaboration et l’innovation. Que veut le peuple ? Ou, plutôt ,que veulent les employeurs, car les employés eux veulent… Bon, on va maintenant énumérer quelques-uns des outils de mise en place de cette belle notion, que j’ai enfin assimilée et revendique grâce à mon travail sur moi-même et sur l’idée totalement erronée que j’avais du travail ! Comment donc la mettre en place au travail ?! Tout d’abord il ne suffit pas de proclamer qu’une entreprise est une «safe place», encore faut-il prendre des actions concrètes pour instaurer un environnement véritablement respectueux et inclusif. Parmi elles, former les managers et les responsables RH qui jouent un rôle clé dans sa création. Il est essentiel de les former à reconnaître les signes de harcèlement, à comprendre les enjeux de la diversité et à gérer les conflits de manière constructive. Un leadership bienveillant et inclusif est la base d’un environnement de travail sûr. Mettre en place des mécanismes de soutien. Une «safe place» ne se limite pas à un concept abstrait : il doit être accompagné de mesures concrètes pour soutenir les employés, comme des espaces dédiés à la parole, par exemple des séances de coaching, des groupes de soutien ou des espaces de médiation, et des cellules d’écoute anonymes. Permettre et encourager l’expression des émotions et des difficultés. Créer des moments de partage ou d’écoute active comme des «check-ins» réguliers, des séances de feedback ou des ateliers de bien-être aident les employés à se sentir plus à l’aise pour exprimer leurs préoccupations, autrement dit un espace où on peut mieux communiquer et mieux vivre ! L’instauration d’une culture du respect et de la bienveillance, base essentielle à cet édifice de mise en place de «safe place pro». Pour qu’elle soit effective, la bienveillance et le respect mutuel doivent être des valeurs fondamentales partagées par tous, à tous les niveaux. Une «safe space» professionnelle, c’est aussi un environnement où l’on peut tomber, se relever et continuer d’avancer, sans avoir à craindre d’être jugé ou rejeté. L’idée est de créer un espace où l’échec est perçu comme une étape d’apprentissage et non comme une raison d’être mis à l’écart. Alors, pourquoi se priver de cette «safe place» au travail ?! Un espace sécurisé où tout le monde peut être soi-même n’est pas qu’un idéal, c’est un investissement pour l’avenir, celui d’une entreprise plus performante et plus humaine.