Ces chiffres ont été annoncés par Anadolu Dr Boulaye Keita, conseiller technique chargé des questions migratoires au ministère des Maliens établis à l’extérieur et l’intégration africaine. Les personnes refoulées étaient en situation irrégulière et sans carte de séjour.
Le Mali a enregistré l’un des rares bilans de ses ressortissants refoulés par la Mauritanie voisine. Selon le conseiller technique chargé des questions migratoires au ministère des Maliens établis à l’extérieur et l’intégration africaine, Dr Boulaye Keïta, environ 528 migrants maliens en situation irrégulière et sans carte de séjour ont été refoulés par la Mauritanie vers la localité de Gogui. « Ce sont au total 528 de nos compatriotes qui sont arrivés et qui bénéficient de l’assistance des plus hautes autorités de notre pays », a ajouté ce cadre du ministère des Maliens. La plupart de ces personnes expulsées par les autorités mauritaniennes sont en partance pour l’Europe. La Mauritanie étant devenue un passage obligatoire pour accéder aux routes maritimes irrégulières. Selon le conseiller technique, c’est le 2 mars passé que les opérations de refoulement ont commencé. Ces rapatriements forcés des migrants en situation irrégulière est une nouvelle doctrine des autorités mauritaniennes qui ont adopté une certaine fermeté face à la migration irrégulière.
Le conseiller technique du ministre, qui parle d’une décision souveraine de la Mauritanie face à la migration irrégulière, explique que ce pays a invité les migrants à se faire identifier à travers une opération spéciale d’enrôlement où ils disposeront de titres de séjour. « Tous ceux qui ne seraient pas en règle sont souvent expulsés vers leur pays d’origine », a regretté le ministère, qui souligne que les ressortissants maliens ne sont pas les seuls concernés par cette mesure d’expulsion forcée.
Par ailleurs, il faut souligner que les opérations de refoulement visant des ressortissants de nombre de pays de la région d’Afrique de l’Ouest ont été critiquées. Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent l’ampleur du calvaire vécu par nos concitoyens. « Nous sommes restés pendants des jours dans les conditions de détention difficile sans manger », rapporte un migrant malien se trouvant bloqué dans la frontière entre les deux pays.
Face aux critiques, le ministère des Affaires étrangères de la Mauritanie s’en défend soulignant que « la migration irrégulière a pris des proportions qui ne servent ni le pays de transit ni le pays d’accueil final, encore moins le pays source ». Toujours dans ce communiqué, le gouvernement évoque une question de sécurité en déclarant que « la migration porte, et dissimule, souvent, sous son flanc, d’autres défis sécuritaires, de trafics de toutes sortes, y compris humains. Tout comme elle affecte et complique le bon fonctionnement de la migration régulière ». Et s’agissant de conditions difficiles évoquées par de nombreux migrants pour avoir les documents de séjour, le ministère mauritanien des Affaires étrangères rétorque. A l’en croire, la Mauritanie a déployé un effort important pour permettre, à titre d’exemple, aux ressortissants ouest-africains de régulariser leur situation de séjour par l’obtention de cartes de résidents suivant des procédures simplifiées. Le pays regrette que le renouvellement annuel de cartes de séjour ne s’est pas toujours fait par une grande partie des migrants, les exposant, de facto, à une situation d’illégalité.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net