Dans ce monde hyper connecté, la désinformation fait partie du quotidien des citoyens. Même le vital secteur sanitaire n’est pas épargné par la propagation des rumeurs et des fakes.
Par Alioune Badara CISS – Un atelier pour renforcer les journalistes face aux rumeurs sur l’allaitement maternel et la planification familiale se tient depuis hier à Thiès. Organisé par le ministère de la Santé et de l’action social à travers la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme), en partenariat avec l’Association des journalistes en santé et développement (Ajspd), cet atelier vise à combattre les rumeurs nuisibles à la santé publique, notamment en matière d’allaitement maternel exclusif et de planification familiale.
D’ailleurs, Dr Amadou Doucouré, Dsme, a souligné l’urgence de la situation. «Le taux d’allaitement maternel exclusif est passé de 40% en 2019 à 34% en 2023. Or, notre objectif est d’atteindre 50% d’ici 2028. L’un des facteurs identifiés est la présence de croyances et de rumeurs qui dissuadent certaines mères d’allaiter jusqu’à six mois», a-t-il expliqué. Cette baisse met en danger la santé des nourrissons et nécessite une sensibilisation accrue.
Ainsi, les journalistes, issus de régions comme Dakar, Thiès, Kaolack, Diourbel, Saint-Louis, Kolda et Sédhiou, seront formés durant trois jours pour relayer des informations exactes et lutter contre ces idées fausses. «Nous voulons que les journalistes posent les bonnes questions, apportent des réponses précises et aident à sensibiliser les populations», a ajouté Dr Doucouré.
L’atelier met aussi en avant les défis de la planification familiale, confrontée aux préjugés et à la désinformation. «La planification familiale est un outil essentiel pour réduire la mortalité maternelle et néonatale, mais elle est freinée par de nombreuses rumeurs sur ses effets secondaires», a indiqué Dr Doucouré. Il rappelle que tout médicament a des effets secondaires, mais que cela ne doit pas être un frein à l’utilisation des méthodes contraceptives.
Eugène Kaly, président de l’Association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd), estime que ces formations sont indispensables. «Nous avons besoin de renforcement de capacités pour être à peu près au même niveau que les médecins en matière de compréhension des enjeux sanitaires.» Il a également souligné que «les femmes se plaignent souvent d’effets indésirables comme la prise de poids ou des problèmes cutanés, sans être bien informées sur les alternatives disponibles», ajoute-t-il.
Le Sénégal affiche une prévalence contraceptive de 25, 1% en 2024, avec 880 mille nouvelles utilisatrices, ce qui a déjà permis d’éviter 1300 décès maternels. Mais, l’objectif est d’atteindre 46% d’ici 2028, ce qui nécessite une intensification des efforts de sensibilisation et d’offre de services.
Pour cela, l’Ajspd prévoit d’organiser des descentes sur le terrain, notamment dans le Sud du pays, pour mettre en pratique les enseignements de l’atelier. «Nous allons utiliser ces nouvelles compétences pour informer les femmes sur les meilleures méthodes contraceptives adaptées à leur corps», a déclaré E. Kaly.
En donnant aux journalistes les moyens d’améliorer la qualité de l’information, cet atelier vise à lutter contre la désinformation et à renforcer l’accès des populations à des soins de qualité.
abciss@lequotidien.sn
L’article #Mbour – Promotion de l’allaitement maternel et planification familiale : Lutte contre les «infox» est apparu en premier sur Lequotidien - Journal d'information Générale.