Les énergies renouvelables constituent une base essentielle pour que le Maroc améliore les conditions d’emploi des jeunes et des femmes grâce à l’écosystème énergétique vert, selon Middle East Institute.
Le Maroc est un leader dans le développement des énergies renouvelables dans la région MENA (MoyenOrient et Afrique du Nord). Dans une nouvelle étude sur les « Energies renouvelables et écosystème des énergies vertes au Maroc », publiée le 22 octobre, le Middle East Institute (MEI) indique que la particularité du secteur des énergies renouvelables au Maroc est que sa croissance accélérée se produit grâce au développement d’un écosystème dynamique d’énergie verte dans lequel l’énergie renouvelable commence à être intégrée dans les principaux secteurs de l’économie. Bien plus, le think tank américain souligne que les énergies renouvelables et l’écosystème de l’énergie verte ont le potentiel d’élargir les opportunités d’emploi pour les femmes, les jeunes et les populations rurales. L’expansion de la fabrication industrielle verte et de la production agricole au Maroc pourrait devenir le moteur d’un développement humain durable plus large, indique le MEI, basé à Washington. Il rappelle, au passage, que le Royaume s’est classé, en 2022, comme le marché des énergies renouvelables le plus attractif au monde pour l’investissement, selon l’indice d’attractivité des pays en matière d’énergies renouvelables publié par le cabinet d’audit international Ernst & Young. En 2023, poursuit la même source, le Maroc a conservé son score mais a été classé deuxième marché le plus attractif, suite aux avancées juridiques du Danemark concernant l’utilisation de l’hydrogène vert. Le MEI rappelle aussi que l’énergie renouvelable représentait 38% de la capacité de production d’électricité installée du pays en 2022, dépassant de loin les autres nations de la région. Les énergies solaire et éolienne représentaient, pour leur part, ensemble 21,3% de la capacité totale installée du Royaume en 2022, l’énergie hydroélectrique représentant 16,7%. « Le programme de développement de l’énergie solaire du Maroc consiste en un groupe de projets d’énergie solaire « Noor » répartis dans tout le pays, avec ses installations phares Noor I, II et III qui devraient avoir une capacité installée combinée de 1,6 MW. Le programme éolien du Maroc est réparti sur neuf projets à travers le pays. En mettant l’accent sur le développement de l’énergie solaire, le Maroc prévoit d’ajouter environ 6,5 GW d’énergie solaire et éolienne d’ici 2027. Cet effort de construction de 5,6 milliards de dollars aidera le Maroc à atteindre son objectif de 2030, à savoir que les énergies renouvelables représentent 52% de sa capacité de production d’électricité », fait savoir le MEI. Selon ce think tank US, le succès du Maroc dans le développement des infrastructures de production, de stockage et de transport d’énergie renouvelable est le résultat de son écosystème énergétique vert émergent et multiforme qui donne naissance à des chaînes d’approvisionnement internationales d’exportation d’énergie renouvelable basées sur la production d’hydrogène vert, sous forme d’ammoniac vert, ainsi que de phosphates, d’autres minéraux et métaux, d’engrais, de produits agroalimentaires et de véhicules électriques. Technologies et innovations vertes Le MEI note, en outre, que les technologies vertes et respectueuses du climat émergent comme fondement de l’écosystème d’innovation de Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME). Cet écosystème d’innovation a constitué l’avant-garde des opportunités pour cette catégorie d’entreprises dans le cadre de l’accent national croissant mis sur le développement durable, ajoute le think tank US. Bien que l’écosystème de l’innovation joue un rôle important dans l’écosystème de l’énergie verte au Maroc, le MEI révèle, par ailleurs, que la majorité des opportunités d’emploi se trouvent dans la fabrication industrielle verte et dans les secteurs adjacents des services de vente et de détail. « Au-delà de fournir des opportunités d’emploi, les TPME de ces segments de l’écosystème de l’énergie verte peuvent également fournir et perfectionner des compétences générales qui sont de plus en plus vitales pour l’emploi à long terme dans la transition du Maroc vers les énergies renouvelables et la durabilité », souligne le think tank. D’après lui, le développement des infrastructures de production et de stockage d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables au Maroc s’inscrit dans le cadre des efforts déployés pour développer une production industrielle et agricole durable et à forte valeur ajoutée. Dessalement de l’eau et production d’énergie Le MEI affirme, en outre, que Rabat, compte tenu de l’ampleur des défis auxquels le Maroc est confronté pour faire face à un stress hydrique extrême, a donné la priorité au dessalement de l’eau, créant ainsi une plus grande impulsion pour le déploiement d’infrastructures de production d’énergie renouvelable. « L’agriculture représentant plus de 88% de la consommation d’eau au Maroc, la mise en place des écosystèmes d’énergie verte est née des efforts visant à utiliser les énergies renouvelables pour assurer la résilience de la production agroalimentaire. Pour garantir une quantité suffisante d’eau pour l’agriculture et la consommation humaine face au stress hydrique croissant dû au changement climatique, le Maroc a adopté un Plan national de l’eau 2020-2050 de 40 milliards de dollars qui comprend la construction de nouvelles usines de dessalement. Ces usines supplémentaires nécessiteront à terme de nouvelles capacités de production d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables (ou éventuellement d’électricité). En 2024, l’OCP a entrepris une initiative visant à développer et à déployer des usines de dessalement modulaires pour alimenter ses opérations et fournir de l’eau potable aux populations locales », explique le think tank. Conclusion De manière générale, le MEI conclut que le secteur des énergies renouvelables constitue une base essentielle pour que le Maroc améliore les conditions d’emploi des jeunes et des femmes grâce à l’écosystème énergétique vert. Au sein de cet écosystème, la fabrication industrielle verte impliquant ou liée à la production d’énergie renouvelable apparaît comme un moteur important de l’expansion des opportunités d’emploi dans les zones urbaines du Maroc. Le MEI conclut également que la production agricole verte utilisant de l’eau dessalée et des engrais verts à base d’ammoniac produits à partir d’énergie renouvelable deviendra un moteur important de l’expansion des opportunités d’emploi dans les régions rurales. « Ces opportunités se multiplient à mesure que l’écosystème énergétique vert du Maroc développe des chaînes d’approvisionnement internationales d’exportation d’énergie renouvelable basées sur la production et l’exportation d’hydrogène vert et d’ammoniac vert ainsi que de carburant marin, de phosphates, d’engrais, de minéraux et de métaux, d’acier, de véhicules électriques et de produits agroalimentaires, dont la production sera de plus en plus alimentée, en partie ou en totalité, par des ressources énergétiques renouvelables », lit-on.
« Le Maroc peut jouer un rôle important dans la transition énergétique de l’Europe »
Le Maroc, qui a réussi à développer un solide écosystème d’énergie verte, peut jouer un rôle important dans la transition énergétique de l’Europe, souligne l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed). Dans une récente étude sur « Les énergies renouvelables et les mégaprojets d’interconnexion électrique en Afrique du Nord », réalisée avec l’appui de l’Union Européenne, le think tank relève que dans toute la région, le Maroc a particulièrement réussi à développer un solide écosystème d’énergie verte, intégrant la production d’énergie renouvelable, l’ammoniac vert et bientôt la fabrication de batteries pour véhicules électriques. « Des projets comme les centrales solaires de Noor jouent un rôle central dans cet écosystème », indique l’Institut, notant que les futures exportations du Maroc en énergies renouvelables, en particulier l’hydrogène vert et l’ammoniac vert, devraient jouer un rôle important dans la transition énergétique de l’Europe actuelle et future.