Maroc-UE. Le commissaire chargé du voisinage et de l’élargissement, Olivér Várhelyi, s’est rendu au Maroc lundi pour une visite officielle, qui témoigne de la forte volonté de l’Union européenne d’approfondir davantage son partenariat stratégique et de solidarité avec le pays. Les détails.
Les relations entre le Maroc et l’Union européenne sont au beau fixe. Dans ce sens, le commissaire chargé du voisinage et de l’élargissement, Olivér Várhelyi, a rencontré le ministre des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, la ministre de l’économie et des finances, Nadia Fettah, et le directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, Mohamed Benchaâboun. Un point de presse conjoint a eu lieu entre le commissaire Várhelyi et le ministre Bourita en marge de leur rencontre. Durant la visite, le commissaire a procédé avec le ministre délégué chargé du budget, Fouzi Lekjaa, à la signature d’un accord de financement de 190 millions d’euros alloués à un programme intégré de reconstruction et de mise à niveau général des zones sinistrées par le séisme de septembre 2023. Ce programme d’une valeur totale de 225 millions d’euros porte sur le soutien des populations affectées par le séisme, ainsi que la relance des services publics essentiels et la revitalisation de l’économie locale. En fin de journée, le commissaire Várhelyi devait visiter le centre de traitement des eaux usées d’El Menzeh de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), qui fait partie du soutien fourni par l’Union européenne et l’équipe Europe au Plan national d’assainissement marocain dans le cadre du Plan économique et d’investissement pour le voisinage Sud. Ce plan accompagne depuis 2020 les efforts de réformes prioritaires du Royaume par des programmes d’appui dans plusieurs secteurs, entre autres le partenariat vert, l’agriculture, la protection sociale, l’emploi, l’éducation et la migration.
Financement
L’UE est le principal partenaire commercial du Maroc et le Royaume est le premier partenaire commercial de l’UE parmi les pays du voisinage Sud, représentant 25 % du total des échanges de marchandises de l’UE avec la région. En 2021, près de la moitié (49 %) des importations totales du Maroc provenaient de l’UE, tandis que 59 % des exportations marocaines étaient destinées à l’UE. Le volume total des échanges de marchandises entre l’UE et le Maroc s’est élevé à 44 milliards d’euros. L’UE est également le premier investisseur étranger au Maroc, représentant plus de la moitié des investissements directs étrangers (IDE) du pays. L’Instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (IVCDCI) – Europe dans le monde est le principal instrument de coopération de l’UE avec les partenaires extérieurs, dont le Maroc, pour la période 2021-2027. L’allocation bilatérale indicative de l’UE (subventions) au Maroc pour cette période s’élève à 1,6 milliard d’euros. Elle sera complétée par d’autres programmes régionaux et thématiques ainsi que par des financements sous la forme de prêts et de garanties. Au cours de la période précédente (2014-2020), le Maroc a bénéficié de 1,4 milliard d’euros au titre du précédent instrument européen de voisinage. Des projets ont été mis en place au Maroc au titre du volet « Afrique du Nord » du Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique (Fonds pour l’Afrique) pour un montant total de 214 millions d’euros afin d’améliorer la réponse aux défis liés à la migration et de soutenir la stratégie nationale en matière de migration et d’asile. L’UE soutient la promotion des droits de l’Homme et de la démocratie au Maroc. Depuis 2011, environ 22 millions d’euros ont été accordés sous forme de subventions aux organisations de la société civile pour soutenir des projets concrets au Maroc, notamment par l’intermédiaire de l’Instrument européen pour la démocratie et les droits de l’Homme (IEDDH) et des programmes thématiques en faveur des Organisations de la société civile et des autorités locales (OSC-AL).
Plan économique
En 2021, l’UE a lancé le Plan économique et d’investissement en faveur du voisinage méridional afin de soutenir le développement humain, de renforcer la résilience et la prospérité et d’accroître les échanges commerciaux et les investissements dans la région. Au cours de la période 2021-2022, l’UE a alloué au Maroc plus de 500 millions d’euros en vue de la réalisation d’investissements concrets en faveur de l’enseignement supérieur (46 millions d’euros), des économies inclusives (191 millions d’euros), de la transition énergétique (50 millions d’euros) et de l’agriculture durable (115 millions d’euros). Dans le cadre du Partenariat vert conclu récemment, les travaux de l’UE et du Maroc s’articuleront autour de trois axes thématiques: le climat et l’énergie; l’environnement, y compris les questions marines et maritimes; et l’économie verte. Les deux premiers programmes, dotés d’un budget de 165 millions d’euros, permettront de soutenir le développement des énergies vertes ainsi que le développement écologique, inclusif et innovant des secteurs agricole et forestier marocains. A noter enfin que le commissaire européen à l’élargissement et à la politique européenne de voisinage avait effectué une visite de travail au Maroc en mars 2023. Il avait alors eu des entretiens avec le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. A cette occasion, le Chef du gouvernement et le responsable européen avaient salué la dynamique qui a marqué les relations entre le Maroc et la Commission européenne au cours des trois dernières années, ayant abouti à la signature d’une série de conventions qui s’inscrivent dans le cadre des recommandations du Nouveau modèle de développement du Royaume et répondent aux priorités arrêtées par SM le Roi Mohammed VI, mises en œuvre par le gouvernement, notamment dans les domaines de la protection sociale, de la mobilisation des ressources en eau, et du développement de l’agriculture.
C’est le titre de la boiteLes détails de la convention Financement.
Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du budget, et Olivér Varhelyi, Commissaire européen au voisinage et à l’élargissement, ont procédé à la signature d’une convention de financement du programme intégré de reconstruction et mise à niveau des zones sinistrées (2024-2028), d’un montant de 190 millions d’euros (environ 2,052 milliards de dirhams) dont la première tranche de 100 millions d’euros sera décaissée cette année. Ce financement est destiné à soutenir les efforts de reconstruction dans les régions touchées par le tremblement de terre du 8 septembre 2023. La signature de cette convention s’inscrit dans les efforts liés à la mobilisation des ressources nécessaires pour la réhabilitation des infrastructures essentielles et des services de base dans la région. Ce programme s’étalant sur deux ans (2024-2025) vise à : Soutenir les individus identifiés comme affectés par le séisme afin qu’ils accèdent à une habitation réhabilitée ou reconstruite, Contribuer au redémarrage des services publics (santé et éducation) dans des bâtiments fonctionnels, contribuer à la relance et au dynamisme de l’activité économique et à la cohésion territoriale dans les zones touchées par le tremblement de terre. Il est à rappeler à ce titre que grâce aux efforts du gouvernement marocain, des résultats significatifs ont été atteints. Plus de 63.800 ménages touchés par le séisme ont déjà reçu une aide d’urgence, témoignant de l’engagement du gouvernement marocain à répondre aux besoins essentiels de la population.
Relations bilatérales
Accord. L’accord euro-méditerranéen d’association Maroc-UE entré en vigueur en 2000 encadre les relations entre l’UE et le Maroc. La politique européenne de voisinage en 2003 est venue compléter et renforcer ce partenariat, en rendant le dialogue entre les deux parties permanent et mieux structuré. Des comités techniques réunissant des experts des institutions européennes et de l’administration marocaine se tiennent régulièrement sur des thèmes tels que le dialogue politique, la justice et la sécurité ou les droits de l’Homme. La signature de la feuille de route sur le statut avancé en 2008 a notamment permis de renforcer le dialogue et la coopération sur les plans politique et sécuritaire ; l’intégration progressive du Maroc dans le marché intérieur de l’UE via la convergence législative et réglementaire ; et l’élargissement du partenariat à de nouveaux acteurs, dont le Parlement, le Conseil économique social et environnemental, ainsi que la société civile. La déclaration conjointe pour un partenariat pour la mobilité en 2013, suivie du plan d’action pour la mise en œuvre du statut avancé en 2015 marquent des étapes importantes du rapprochement politique, humain, technique et financier entre les deux parties. La déclaration conjointe de 2019 pour un partenariat euro-marocain de prospérité partagée est le point culminant de cette relation, adoptée lors du Conseil d’Association, puisqu’elle met en exergue les espaces de valeurs partagées entre les deux partenaires et leurs ambitions communes.