Nucléaire iranien : Téhéran opposée à des négociations directes avec Washington

Nabil EL BOUSAADI Attendons pour voir… Si le contenu de la correspondance qui avait été transmise, par Donald Trump, à son homologue iranien, le 12 mars dernier, par l’intermédiaire d’un émissaire émirati, n’avait pas été rendu public, le président américain a finalement déclaré avoir invité, dans ce courrier, la République islamique iranienne à engager des discussions visant la conclusion d’un nouvel accord ; faute de quoi Washington serait prête à recourir à une action militaire. Mais, alors que le 20 mars, le président américain avait annoncé avoir donné deux mois à l’Iran pour signer un accord sur le nucléaire et menacé de lancer, à son encontre, des « bombardements d’une ampleur jamais vue auparavant », son homologue iranien, Massoud Pezechkian, a officiellement, rejeté, ce dimanche, toute idée de négociations directes avec les Etats-Unis. Pour rappel, c’était lors du premier mandat présidentiel de Donald Trump, et à l’initiative de ce dernier, que les Etats-Unis s’étaient unilatéralement retirés, en Août 2018, de l’Accord de Vienne qui encadrait les programmes balistique et nucléaire iranien. Mais en agissant ainsi, l’administration américaine avait mis Téhéran au-devant de l’obligation de se désengager des obligations qui lui étaient imposées par l’accord précité en contrepartie de la levée des sanctions économiques qui lui étaient imposées. Et, comme il fallait s’y attendre, en permettant à la République des Mollahs d’accélérer sa production d’uranium hautement enrichi bien qu’elle persiste à affirmer la nature pacifique de son programme en dépit des déclarations de plus en plus belliqueuses de certains responsables, ce désengagement a permis, à Téhéran, de se rapprocher inexorablement de la fabrication d’une bombe atomique. Ce résultat ayant été confirmé par le rapport de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) élaboré en Février dernier, le président Donald Trump, qui est fermement déterminé à empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique, n’a pas eu d’autre alternative que celle de menacer d’extermination le régime iranien. Ainsi, lors d’une réunion de son gouvernement, le premier ministre iranien, Massoud Pezechkian, a tenu à préciser que, bien qu’elle décline toute perspective de discussions directes du moment que les précédentes négociations bilatérales n’avaient jamais été fructueuses du fait notamment des promesses non tenues de la part des Etats-Unis, la République iranienne « n’a jamais  fermé la porte à (la tenue) de négociations indirectes » dès lors qu’elle reste convaincue qu’elles sont nécessaires au rétablissement de la confiance entre les deux pays. Or, pour le dirigeant iranien, l’approche de Téhéran et la poursuite des négociations restent, incontestablement, tributaires de la conduite de Washington. Aussi, bien qu’il ait assuré, de son côté, que les négociations « indirectes » se poursuivraient comme par le passé,  le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a tenu à préciser que, dans sa réponse à l’administration américaine, transmise jeudi par l’entremise d’un émissaire omanais, son département a réitéré le refus de la partie iranienne de participer à des négociations directes à cause notamment de la « pression maximale » exercée par la partie américaine et des menaces militaires brandies par Washington. En considérant, enfin, que les tensions qui persistent entre l’Iran et les Etats-Unis s’inscrivent dans le contexte de la poursuite des « sanctions américaines » contre Téhéran et de la reprise, par l’armée d’occupation israélienne, de sa campagne génocidaire dans la bande de Gaza avec le soutien claire et sans équivoque de l’administration Trump, attendons pour voir… L’article Nucléaire iranien : Téhéran opposée à des négociations directes avec Washington est apparu en premier sur ALBAYANE.