Le Premier ministre, qui a rencontré les acteurs syndicaux et le patronat, a voulu être franc dans son discours. «Un Etat ne peut pas et ne doit pas vivre au-dessus de ses moyens. Dans le dialogue que nous allons avoir, il faut tout mettre sur la table. S’il faut se limiter à un seul mandat, nous sommes prêts, car nous ne tiendrons que le langage de la vérité», a-t-il déclaré.
Dans ce contexte de morosité économique, Ousmane Sonko insiste sur l’importance de dégager des marges budgétaires et de faire des efforts collectifs. «L’Etat doit vivre conformément à ses capacités. Personne ne peut accepter l’injustice. A court terme, certains points seront satisfaits, de même qu’à long terme. Nous devons nous rappeler que le système de la Fonction publique avait autrefois une cohérence, mais hélas, cela n’existe plus. Il y a trop de déséquilibres dans l’Administration, notamment dans la hiérarchie, avec une déstructuration évidente», enchaîne Sonko. Pour lui, ce dialogue tripartite devait s’appuyer sur une analyse approfondie de la situation de référence pour sortir de la logique des urgences. «On ne peut rien construire sur la base d’urgences. Au Sénégal, nous ne pouvons pas penser que tout doit changer en un éclair. Il nous faut faire preuve de dépassement», a-t-il insisté. Il poursuit : «Nous devons être jugés à travers un pacte. A partir de là, nous pourrons construire un modèle basé sur la franchise et l’altruisme, et c’est ce à quoi nous convions les partenaires sociaux.»
Après avoir passé plus de deux heures à écouter les organisations syndicales et les organisations d’employeurs, le Premier ministre laisse entrevoir une convergence de vues. «La dialogue n’a jamais été rompu avec les organisations syndicales. Et nous voulons dialoguer en toute transparence, main dans la main, avec les partenaires que vous êtes, le patronat, les travailleurs et tout le monde. Il faut aussi savoir que malgré la situation actuelle, le Sénégal est suivi par le monde entier. Et les gens continuent à avoir un appétit pour le Sénégal. On doit donc montrer qu’on est capables d’avoir le sursaut qu’il faut, on est capables de bâtir une unité forte autour de l’essentiel. Les gens nous surveillent, les partenaires nous ont à l’œil. On doit faire bloc autour des atouts qui font la force du Sénégal… Un pays ne peut se construire sous la pression et les urgences. Il faut une planification à long ou moyen terme car tout ne va pas se régler maintenant», assure Sonko.
Le ministre du Travail, de l’emploi et des relations avec les institutions, Abass Fall, rappelle qu’il y a eu un pacte de stabilité sociale qui date de 2014. «Mais il doit évoluer, car les réalités ont changé. Nous avons noté qu’il y a beaucoup d’insuffisances dans l’ancien pacte social. Il faut relever le défi en procédant à des compléments et en entamant des discussions pour aboutir à un nouveau pacte social plus juste et pérenne. Nous invitons tous les acteurs à faire preuve de patriotisme et de responsabilité», appelle-t-il.
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