Alioune Tine veut que les «martyrs de la démocratie» ne tombent pas dans l’oubli. C’est ainsi qu’il demande à ce qu’ils aient une «reconnaissance nationale». M. Tine parle de ceux qui ont perdu la vie lors des évènements politiques du 23 juin 2011 et lors des manifestations politiques de 2021-2024.
Par Amadou MBODJI – Alioune Tine veut que les «martyrs de la démocratie» aient «une reconnaissance nationale». Il leur rend un vibrant hommage en rappelant «le sacrifice de ceux qui ont perdu la vie», qui «ont été emprisonnés ou contraints à l’exil pour la défense des valeurs républicaines et des libertés fondamentales».
«Le Sénégal est un pays où les gens meurent pour la démocratie, vont en prison et en exil pour la démocratie, la défense des valeurs de la République, des droits humains et des libertés fondamentales. Ces jeunes et ces martyrs qui sont morts ont besoin d’une reconnaissance nationale. Leur geste auguste doit être gravé éternellement et en lettres d’or sur nos murs pour qu’on se rappelle toujours jusqu’où ne pas aller dans la conservation ou la conquête du pouvoir», soutient Alioune Tine.
Parlant des martyrs des évènements du 23 juin et des événements tragiques des années 2021-2024, Alioune Tine estime que ceux qui y ont perdu la vie «doivent être gravés sur du marbre avec la mention «Morts pour la démocratie, la République et les libertés»». «Surtout pour qu’on se rappelle, pour qu’on oublie jamais ce qui s’est passé, pour bannir le refoulement et l’amnésie qui sont les sources profondes de la répétition des actes mortifères tragiques. Pour dire et répéter que la vie est sacrée. Oui, ne pas oublier pour ne pas recommencer, pour ne pas répéter l’inacceptable», affirme-t-il.
Plus de dix ans après, le Sénégal se souvient de la journée du 21 juin 2011 où il y avait eu des manifestations contre la modification de la Constitution instituant le «ticket de l’élection simultanée au suffrage universel du Président et du vice-président de la République». Une triste journée ponctuée par la mort de l’étudiant Mamadou Diop qui, dans une vidéo prise le même jour, déclarait être prêt à se sacrifier au nom de son Peuple. C’est un an après, plus précisément en 2012, que le Sénégal connaît sa deuxième alternance avec l’avènement au pouvoir du Président Macky Sall. Ancien ministre sous Wade, ce dernier remportait la Présidentielle de 2012 aux dépens de celui qui est considéré comme son maître en politique. Après avoir connu deux mandats à la tête du pouvoir, le Président Macky Sall se heurte à une farouche opposition contre sa volonté de briguer une troisième candidature après avoir déclaré qu’il se limiterait au préalable à deux mandats. Mais avant cela, le Président sortant avait fait face à une tension politique marquée par des manifestations de l’opposition apportant leur soutien à l’actuel Pm Ousmane Sonko, en l’accusant de chercher à «éliminer» le leader de Pastef qui demandait à ses partisans de défendre le «Projet». Des morts, il y en a eu lors des nombreuses manifestations, et une vague d’arrestations des militants de Pastef, avec à leur tête le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et le Pm Ousmane Sonko. Ne pouvant pas se présenter à cause d’une candidature invalidée du fait d’une condamnation en Justice, le Pm Ousmane Sonko finit par parrainer la candidature de Bassirou Diomaye Diakhar Faye. De la prison où ils séjournaient avant d’être libérés et de battre campagne, ces deux «amis» se retrouvent au sommet de l’Etat. Bassirou Diomaye Diakhar Faye est élu 5ème Président du Sénégal et Ousmane Sonko devient le chef du gouvernement.
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