Au Fouladou, la planification familiale est mal perçue par les populations du fait des pesanteurs socioculturelles et des effets secondaires. Les acteurs de la santé s’activent à relever le défi.
Par Aladji BADJILANG – A l’heure actuelle, la région de Kolda est à un peu plus de 23% par rapport au planning familial. Un taux jugé très faible par les acteurs de la santé qui peinent à atteindre les 40%. Les pesanteurs socioculturelles sont des barrières qui empêchent la progression rapide du phénomène dans le Fouladou. Ici, nombreuses sont les populations qui n’adhèrent pas à cette politique de natalité pouvant sauver des vies, surtout du côté des femmes et des enfants. La Direction régionale de la santé de Kolda a tenu un panel pour diagnostiquer le mal et mettre en place des solutions capables de booster la pratique de la planification famille chez les jeunes et les adultes. A en croire Dr Yaya Baldé, Directeur régional de la santé, des considérations culturelles basées sur les us et coutumes sont un frein à l’atteinte des objectifs. Malgré cela, le premier responsable de la santé dans la région se satisfait du pourcentage actuel de la progression de la planification familiale par l’espacement des naissances. Jusqu’ici, certaines femmes, de concert avec leurs maris, font des pratiques d’espacement des naissances sur la base de faits culturels et coutumiers. Au centre de référence et autres lieux de pratique de la planification familiale, ce sont des jeunes filles, surtout élèves, et des femmes mariées dont les maris sont ailleurs, qui acceptent cette pratique dans la discrétion. Imam Zoubairou Ba n’a pas caché son sentiment de désolation face au refus de certains de faire la planification. Pour le religieux, «il n’y a aucun hadith authentique qui rejette cette pratique». L’imam invite donc les populations à cette pratique pour sauver des vies.
Lors de la rencontre, les différents panélistes ont échangé pour lever les barrières qui étouffent la montée en puissance de la planification familiale. Hormis les pesanteurs socioculturelles, l’absence de routes praticables en toute saison, l’éloignement de certaines structures sanitaires, mais surtout les coûts des produits et les effets secondaires sont également des obstacles à l’adhésion des populations à cette pratique. Certains affirment qu’avec la planification familiale, on espace les naissances mais on ne se protège pas des maladies sexuellement transmissibles. D’où l’autre combat chez les jeunes qui s’adonnent au sexe après avoir fait la planification familiale. D’ailleurs, dans sa communication, Dr Cheikh Sarr, Directeur exécutif de l’Agence de développement du marketing social, a affirmé son engagement à combattre le Vih par des mécanismes liés au planning familial.
Les émissions de radio, les écoles avec les clubs de jeunes filles, les prêches d’imams et prêtres, tout entre en jeu pour montrer les bienfaits de la planification familiale aux populations, surtout les couples mariés.
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