Point de vue : Le Maroc, un partenaire de choix pour la France

Le royaume a toujours agi de bonne foi pour assainir ses relations avec l’Algérie, que ce soit sous le règne de feu Hassan II ou encore sous celui de SM Mohammed VI. Géopolitique : Beaucoup d’encre a coulé dans les médias nationaux, français et étrangers au sujet du soutien de Paris concernant la souveraineté marocaine […]

Point de vue : Le Maroc, un partenaire de choix pour la France
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Le royaume a toujours agi de bonne foi pour assainir ses relations avec l’Algérie, que ce soit sous le règne de feu Hassan II ou encore sous celui de SM Mohammed VI. Géopolitique : Beaucoup d’encre a coulé dans les médias nationaux, français et étrangers au sujet du soutien de Paris concernant la souveraineté marocaine sur le Sahara. Cela a été annoncé par la plus haute autorité de la république française et même été acté par écrit (lettre de M. Emmanuel Macron adressée à SM le Roi Mohammed VI). C’est sans aucun doute une bonne chose pour l’avenir des deux nations ; Puis les liens entre le Maroc et la France sont profonds. Par Yassir Lahrach (*) Finalement, pas mal d’analystes ne cessaient de regarder dans leur boule de cristal pour prédire que cela n’allait jamais se produire, du moins, sous la présidence de Macron. Ils se sont alors trompés car ils n’ont pas cru que Rabat a incontestablement accru son audience et son influence dans le processus décisionnel mondial. De plus et il ne faut pas l’oublier : la France a réalisé que les relations avec Rabat doivent s’éclaircir et se renforcer davantage sinon d’autres puissances étrangères se placeront dans les tous premiers rangs. Au bout du compte, être beaucoup plus proche du Maroc que de l’Algérie est l’équation gagnante, à moyen et long terme, pour la France. Bien entendu, l’idéal pour le palais de l’Elysée serait de maintenir – avec ses deux partenaires maghrébins privilégiés – des relations de confiance qui fonctionnent avec succès. Autrement dit, le défi pour la France consiste à gérer et à approfondir les relations avec ses deux amis africains, de manière durable et équilibrée. Pour ce faire, la France aurait dû anticiper et jouer un rôle crucial dans le dégel des relations diplomatiques entre Rabat et Alger. Effectivement, le président français n’y avait pas, semble-t-il, vraiment réfléchi. Pousser le régime algérien à revenir à la raison pour soutenir le plan marocain d’autonomie du Sahara aurait pourtant servi toutes les parties. En tous les cas et dans les circonstances actuelles, il est recommandé, voir même préférable pour l’Algérie – pour son développement économique, social, scientifique et technologique – de suivre la tendance mondiale au lieu d’y aller à contre-courant. Au passage, il est cependant utile de relever que 165 sur 193 membres des Nations Unies (plus de 85 % de la communauté internationale, voir même bien plus si l’on note la politique de neutralité de certains Etats) soutiennent la proposition marocaine et que les 23 dernières résolutions onusiennes (décisions du conseil de sécurité) – adoptées depuis l’année 2007 – sont en faveur de Rabat. Il est aussi important de souligner que la première puissance mondiale (USA) et la majeure-partie des membres de l’Union européenne (Espagne, Belgique, Pays Bas, Allemagne, Finlande,…) se sont alignées sur la position marocaine. Il est également prédit que dans les jours à venir, la Grande Bretagne suivra. D’ailleurs, il y a à peine trois mois, des parlementaires britanniques s’étaient prononcés sur cette question en annonçant que « le plan marocain d’autonomie est la meilleure option pour l’avenir de la région ». Puis, le Maroc, sur Hautes Orientations Royales, ouvre plusieurs chantiers titanesques : préparatifs de la coupe du monde 2030, lancement de projets de grande envergure dans différents secteurs stratégiques (Eau, Energie, Climat, Santé, Réseaux routier, ferroviaire et portuaire, …). Ce qui veut dire que le Maroc ouvre la voie à d’importantes opportunités d’investissement stratégiques, uniques et sans précédent, avec une facilité d’ouverture sur le marché africain. Le soutien de Paris à Rabat est un calcul intelligent Quoique l’on dise, Macron n’est pas dupe pour comprendre qu’entre Rabat et Alger, l’intérêt pour la France, c’est de s’orienter, prioritairement, vers le Maroc. Cela ne veut pas non plus dire que Paris est prête de s’éloigner de l’Algérie. Au fait, la raison c’est de soutenir la bonne cause. Il s’agit là d’une question d’intérêts communs et à l’heure actuelle, le Maroc s’est imposé dans l’échiquier des relations internationales comme une pièce maitresse avec laquelle toute nation gagnerait à composer. Après un quart de siècle de règne brillant, SM le roi Mohammed VI a fait du Maroc l’incontournable porte d’entrée de l’Afrique, le principal médiateur des pays arabes et l’un des membres influents dans la sphère de gouvernance mondiale. L’on ne peut pas réussir, par exemple, ses investissements en Afrique sans se concerter au préalable avec Rabat. L’avenir de l’Algérie passe par Rabat La source originelle de tous les vices est l’orgueil, défini comme « un appétit désordonné d’excellence ». L’orgueil d’Alger est donc à mettre dans le placard. Il est temps que le pouvoir dirigeant algérien se rende compte que l’avenir de l’Algérie passe par Rabat. L’affaire fictive du Sahara, construite de toutes pièces, est à classer définitivement puisque c’est une question qui est aujourd’hui tranchée, avec un soutien de la première puissance mondiale et de la quasi-majorité des Etats, avec une reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara par la France et l’Espagne, deux ex-colonisateurs fins connaisseurs de la question du tracé historique des frontières en Afrique du Nord. Pour ceux qui ont oublié et pour ceux qui ne savent pas, historiquement, « l’empire chérifien s’étendait jusqu’au Sénégal et au Niger, englobant également les régions de Béchar et de Tindouf, ainsi que la Mauritanie. » Ainsi, devant l’ONU, il s’agira là de deux témoins de premier ordre et non des moindres qui détiennent des informations déterminantes au sujet des événements survenus dans cette zone géographique. A rappeler que le royaume a toujours agi de bonne foi pour assainir ses relations avec l’Algérie, que ce soit sous le règne de feu Hassan II ou encore sous celui de SM Mohammed VI. Si Alger avait accueilli comme un cataclysme la reconnaissance américaine et espagnole de la souveraineté marocaine sur le Sahara, son ressenti visà- vis de la nouvelle position de la France dans ce dossier n’aurait pas été facile à digérer. En vain, malgré l’importance des intérêts commerciaux en jeu avec ces trois partenaires économiques de premier ordre (près de la moitié des investissements en Algérie opérés par les USA (29 %), la France (10 %) et l’Espagne (7 %)), ceux-ci se sont tout de même rangés du côté de Rabat. Cela veut beaucoup dire et devrait mettre la puce à l’oreille à M. Abdelmajid Tebboune pour revenir à la raison. En effet, nul ne nierait qu’une ouverture des frontières terrestres et maritimes entre le Maroc et l’Algérie faciliteraient les échanges dans la région du Maghreb, compte tenu du potentiel économique quasiment inexploité et profiterait pleinement à Alger. Aujourd’hui, il est attendu de la France d’intervenir auprès de la prochaine (79ème) session de l’Assemblée générale de l’ONU qui s’ouvrira à partir du 10 septembre 2024 pour appuyer le plan marocain d’autonomie du Sahara et faire son maximum pour une issue de ce faux différend. L’idéal est de se mettre à table, dès à présent, dans le cadre d’une réunion quadripartite (Maroc-France-Espagne-Algérie) de haut niveau pour trouver une sortie définitive à ce faux conflit du Sahara. Yassir Lahrach Docteur en droit/Expert en Intelligence économique Analyste en Stratégie internationale/ Auteur du concept d’Intelligence diplomatique