En visite à la Maison de la presse, ce jeudi 12 décembre, le premier ministre, ministre de l’Administration territoriale, le général de division Abdoulaye Maïga a rétorqué à son prédécesseur sans citer son nom sur les accusations selon lesquelles 100 partis politiques ont été créés pendant la transition. Selon lui, c’est plutôt 66 partis politiques qui ont été créés dans la période de 2020-2024.
Le nouveau Chef du gouvernement de la transition a été reçu par la presse dans le cadre des visites qu’il a entrepris auprès des organisations professionnelles depuis sa nomination à la primature. Une démarche que le premier ministre lui-même place sous le signe de «l’union sacrée » des maliens autour des défis du moment. « L’Union sacrée est une nécessité », a insisté le général de division Abdoulaye Maïga tout au long de son intervention évoquant comme cause de cette union « la période de guerre » que le pays traverse. « Je suis en face des Maliens qui ont chacun un membre de leur famille dans l’armée. L’armée fait partie du peuple malien, Plus nous sommes divisés, plus on fera l’affaire des terroristes », a déclaré le chef du gouvernement, qui, insistant tellement sur la quête de l’union, a été obligé d’apporter des réponses à certaines accusations à l’endroit des autorités de la transition.
Dans la foulée des réponses, il a cité nommément l’ancien président de l’Assemblée nationale, Aliou Nouhoun Diallo, qui, selon les propos du premier ministre, aurait déclaré que « les militaires s’apprêtent à créer leur parti politique ». Cette affirmation n’est pas passée inaperçu au sein de l’armée. Le général de division Abdoulaye Maïga, qui se fait le porte-parole de ses frères d’armes, estime que « l’institution de l’armée n’a pas vocation de créer un parti politique ».
Ajoutant que « ces propos contribuent à la polarisation de la situation politique et sociale », dont il s’est engagé, depuis sa nomination, à « apaiser ». Et le premier ministre de poursuivre toujours dans le même registre en dévoilant « de 2020 à 2024, 66 partis nouveaux politiques ont été créés, dont six formations politiques seulement après les Assises Nationales de la Refondation ». Il dira que les Maliens ne verront aucun militaire chef de l’un de ces partis politiques. « Il n’y a pas des militaires à part et des partis politiques à part. Nous sommes tous des maliens », a insisté le premier ministre, dont la réplique contraste avec la déclaration de son prédécesseur qui l’accuse d’avoir attribué 100 récépissés de création de parts politiques pendant la transition à des agents acquis à la cause des militaires en violation des recommandations des ANR.
Vers la levée de la suspension de « Joliba TVNEWS »
Outre, la question de la sécurité et l’aide de la presse ainsi que la suspension de la chaine privée Joliba TVNEWS se sont également invités au cœur des débats avec le premier ministre. Le président de la Maïson de la presse, Bandiougou Danté, dresse un tableau sombre de la liberté d’expression au Mali. Laquelle, selon lui, est marquée par les « cas d’enlèvements, d’assassinats, la suspension de la chaine Joliba et l’absence de relecture des textes devant régir la presse ». Bandiougou Danté d’égrener d’autres difficultés auxquelles la presse fait face : « l’aide de la presse souffre, la presse souffre de l’accès à l’électricité, au problème de fiscalité ». La presse, dans son entièreté, a émis le vœu de voir le premier ministre créer les conditions favorables à l’exercice du métier de la presse. Mais, le premier ministre reste campé sur la position selon laquelle la priorité c’est d’abord la question de la sécurité meme si cela ne veut pas dire que les autres secteurs vitaux du pays sont oubliés.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net