A quinze jours de la présidentielle américaine, dans une campagne au ton chaque jour plus virulent, Donald Trump était, lundi, en Caroline du Nord récemment frappée par un ouragan dévastateur, tandis que sa rivale démocrate tentait de convaincre des conservateurs modérés.
La vice-présidente fait une tournée éclair dans trois Etats clés, la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin, dans l'est du pays. Quant à l'ancien président, il est arrivé en Caroline du Nord (sud-est), où il a encore critiqué l'intervention de l'administration Biden pour porter assistance aux sinistrés de cette catastrophe naturelle. Selon des chiffres officiels publiés lundi, l'équipe de campagne de Kamala Harris a dépensé 270 millions de dollars en septembre contre seulement 78 millions pour le camp Trump. Selon le New York Times, la vice-présidente a collecté plus d'un milliard de dollars depuis son entrée en campagne en juillet, après le retrait du président Joe Biden, du jamais vu pour un trimestre de campagne. Mais cet avantage financier ne se traduit pas en capital électoral, si l'on en croit les sondages, qui restent incapables de départager les deux candidats. Dans les sept Etats cruciaux pour l'élection présidentielle, les quatre déjà cités auxquels s'ajoutent l'Arizona, le Nevada et la Géorgie, les derniers pointages publiés lundi par le New York Times continuent à donner les rivaux au coude-à-coude. Même chose dans un sondage réalisé par le Washington Post auprès de 5.000 électeurs dans ces mêmes Etats pendant la première quinzaine d'octobre: 47% ont l'intention de voter pour Kamala Harris et 47% pour Donald Trump. Dans ce contexte, la candidate démocrate cherche à rallier à sa cause des conservateurs modérés en compagnie de l'ancienne parlementaire républicaine Liz Cheney, farouche adversaire de Donald Trump. Cette dernière a expliqué que son soutien à la vice-présidente n'avait pas été un "choix difficile à faire". "Je sais à quelle vitesse les démocraties peuvent s'effondrer", a-t-elle ajouté. Échange de dures invectives Parlant de sa volonté de "tourner la page", Kamala Harris a estimé lundi que la domination de M. Trump sur la politique américaine depuis son élection surprise en 2016 avait conduit les Américains à "se braquer les uns contre les autres" et avait "épuisé" le pays. Au même moment, depuis la Caroline du Nord, le candidat républicain a expliqué que la démocrate n'était pas "qualifiée pour se présenter" estimant même qu'elle était "une menace pour la démocratie". "Il est difficile de croire qu'il y a des électeurs indécis", a-t-il ajouté. Ce dernier est encore monté d'un cran dans la violence verbale ces derniers jours. "Vous devez dire à Kamala Harris que vous en avez assez. (...) Tu es une vice-présidente de merde, la pire, tu es virée. Dégage d'ici", a-t-il lancé à ses partisans samedi en Pennsylvanie. La vice-présidente, qui a fêté ses soixante ans dimanche, a aussi durci le ton contre son rival, dont le comportement "avilit" selon elle la fonction présidentielle. Le milliardaire a courtisé les classes populaires pendant le week-end, posant avec des ouvriers en casque de chantier samedi et jouant les serveurs dans un McDonald's dimanche. AFP