La Cour d’assises spéciale de Bamako a entamé, mardi dernier, l’examen d’une affaire retentissante qui a secoué le pays : celle de l’achat controversé de l’avion présidentiel. Ce procès marque un tournant décisif dans la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance au Mali, un pays où de nombreux citoyens réclament plus de transparence et de responsabilité de la part de leurs dirigeants.
L’affaire remonte à 2014, lorsqu’il a été révélé que le gouvernement avait acquis un avion pour les déplacements du chef de l’Etat à un coût jugé par certains d’exorbitant. La transaction, estimée à plus de 20 milliards de F CFA, avait suscité de vives critiques, tant au niveau national qu’international, en raison des soupçons de « détournement de fonds » et de « surfacturation ». La situation avait conduit à des enquêtes menées par les organes de contrôle et les autorités judiciaires du pays.
Les principaux accusés dans cette affaire, dont d’anciens hauts responsables du gouvernement et des opérateurs économiques, sont appelés à répondre des charges de détournement de deniers publics, de corruption et de complicité de ces infractions.
Il faut dire que ce procès est un test crucial pour le système judiciaire malien, souvent critiqué pour son inefficacité et sa lenteur à traiter les affaires de corruption impliquant des personnalités influentes. La tenue de cette audience en cour d’assises spéciale témoigne-t-il de la volonté des autorités de renforcer l’intégrité et la transparence des institutions publiques ? Les citoyens, quant à eux, attendent que le droit soit dit. Autrement dit, c’est l’image de la justice malienne qu’il s’agit. Pour beaucoup d’observateurs, la Cour d’assises spéciale de Bamako a une lourde responsabilité : celle de faire la lumière sur une affaire qui a profondément soulever des questionnements. Le verdict de ce procès aura un impact considérable, non seulement sur les personnes directement impliquées, mais aussi sur l’ensemble du système de gouvernance du pays. En rendant la justice avec rigueur et impartialité, la cour pourra démontrer que nul n’est au-dessus de la loi et que le Mali est résolument engagé sur la voie de la justice et de la transparence. Gageons que le droit soit dit, pour le bien de la nation et qu’on n’assiste pas à un procès téléguidé.
Djibril Diallo
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