Projet d'instauration d'un régime autoritaire : Des partis politiques exigent la fin effective de la transition au plus tard le 31 décembre 2025

Empêchés par quelques badauds de tenir leur meeting prévu, le samedi 3 mars 2025, au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba, les partis politiques du Mali ont rendu publiques deux déclarations dans lesquelles ils dénoncent cette pratique digne d'une autre époque.

Projet d'instauration d'un régime autoritaire : Des partis politiques exigent la fin effective de la transition au plus tard le 31 décembre 2025
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Aussi, ils exigent la fin effective de la Transition au plus tard le 31 décembre 2025 et appellent à la mise en place d'un calendrier rapide et consensuel pour un retour rapide à l'ordre constitutionnel. Selon la déclaration, à l'annonce de la grande réunion du 3 avril 2025 des partis politiques du Mali, des loubards et autres nervis, conduits par un membre du Conseil national de transition ont bloqué l'entrée principale du Palais de la culture Amadou Hampaté Ba dans la nuit du 2 au 3 mai, proféré des menaces et des insultes et promis d'empêcher par la force la tenue de la réunion du lendemain. Et de poursuivre que le jour de la réunion, les mêmes personnes, épaulées par d'autres jeunes se disant soutiens de la Transition, ont fait irruption dans l'enceinte du Palais de la culture avec des haut-parleurs et des effigies du président de la Transition, violenté certains participants avant de les faire évacuer des lieux sur injonction de la police. Ces manœuvres provocatrices appellent trois observations majeures : les partis politiques du Mali, qui attendaient au moins 10 000 personnes contre le petit millier de participants difficilement mobilisés par le gouvernement à la clôture des prétendues consultations, ont fait la preuve de leur représentativité, de leur capacité de mobilisation et de l'adhésion des Maliens à leurs idéaux ; le piège de la provocation pour déclencher la machine répressive et le dessein de les présenter en ennemi de la nation ont été magistralement évités par le respect par leurs militants de leurs mots d'ordre de retenue contre les agresseurs et de courtoisie et le respect envers les forces de l'ordre massivement déployées. Des manœuvres pour étouffer les messages pour la défense de la Constitution Pour les partis politiques, les manœuvres pour étouffer leur message pour la défense de la Constitution, de la démocratie et de la République et leur démarche pacifique ne prospéreront pas. Par ailleurs, les présidents des partis du Mali ont saisi l'occasion pour remercier les citoyens maliens et militants pour leur mobilisation massive, leur discipline, leur sens des responsabilités et les invitent à rester attentifs aux mots d'ordre. Par conséquent, les partis politiques ont condamné fermement toute tentative de restriction des activités politiques, de suspension ou de dissolution des partis politiques, qui constitueraient des atteintes graves et directes à la Constitution, à la Charte de la transition et à la souveraineté du peuple malien. Aussi, ils rejettent avec force les conclusions issues de la récente "consultation des forces vives de la nation", tenues sans représentativité réelle et les considèrent comme nulles et non avenues. Avant d'exiger la fin effective de la Transition au plus tard le 31 décembre 2025 et d'appeler à la mise en place d'un calendrier rapide et consensuel pour un retour rapide à l'ordre constitutionnel. Sans surprise, ils disent ne reconnaitre aucun président de la République ni aucun mandat non issu d'élections libres, transparentes et démocratiques et dénonçons la suspension de toute perspective d'élections pour une durée indéfinie jusqu'à la pacification du pays. Des poursuites judiciaires contre des fonctionnaires agents publics "Nous exigeons la libération immédiate de tous les détenus d'opinion, ainsi que le retour sans condition des exilés politiques, conformément aux principes de justice et de réconciliation nationale. Nous nous réservons le droit d'engager des poursuites judiciaires contre tout fonctionnaire ou agent public qui s'est rendu ou se rendrait complice de la manipulation de la Constitution ou de l'organisation de mécanismes illégaux de dissolution des partis politiques et d'atteinte aux libertés des citoyens maliens", peut-on lire dans la déclaration. Elle indique également que les partis politiques condamnent l'instrumentalisation à outrance de l'administration publique censée être neutre et au service de l'ensemble de la population malienne. Ils envisagent de saisir les juridictions compétentes, suprêmes et constitutionnelles, pour annuler tout acte inconstitutionnel ou vicié par excès de pouvoirs en invitant les procureurs et les juges, en ces moments chargés de valeurs pour notre pays, à exercer leur mission avec conscience et probité, à respecter et faire respecter les lois sans aucune pression ou influence extérieure. "Nous alertons sur le fait que les légitimités coutumières et traditionnelles du pays ne doivent pas être instrumentalisées et utilisées contre une partie du peuple ; elles doivent rester au-dessus de la mêlée, et demeurer des médiateurs sociaux impartiaux au-dessus de tout soupçon. Nous appelons à une mobilisation nationale et républicaine des partis politiques, des syndicats, des organisations de la société civile, des légitimités traditionnelles et religieuses, des magistrats, des étudiants, des universitaires et de toutes les forces républicaines, pour défendre ensemble la Constitution, les libertés et l'Etat de droit", mentionne la déclaration. Créer les conditions d'un retour rapide à l'ordre constitutionnel Pour finir, les partis politiques rejettent catégoriquement toute tentative d'instaurer un cautionnement financier pour la création de partis politiques, ou toute autre forme de sélection par l'argent pour l'accès à la vie politique. Cette logique de suffrage censitaire viole l'égalité des citoyens devant la loi et menace directement la démocratie malienne. Car, la citoyenneté ne se monnaye pas. Aussi, ils prennent à témoin l'opinion nationale et internationale face au risque d'exacerbation de l'instabilité socio-politique dans notre pays et, en appellent aux Autorités en place de renoncer au projet d'instauration d'un régime autoritaire, en créant les conditions d'un retour rapide à l'ordre constitutionnel. "Nous disons que le Mali a besoin de démocratie, de dialogue, de justice, de non-répression et de verrouillage. Nous concluons en rappelant que l'Histoire ne pardonnera pas à ceux qui veulent éteindre les libertés conquises au prix du sang et de nombreux sacrifices, ni à ceux qui se taisent, valident ou applaudissent", conclut la déclaration.                                                                     Boubacar Païtao