Ramadan et Santé
Ouardirhi Abdelaziz
Le mois sacré de Ramadan, est un mois de prières, un mois ou chaque fidèle se rapproche de Dieu. Le principe de ce mois si particulier ne consiste pas uniquement à jeuner du levier au coucher du soleil, à se priver de nourriture, ne pas manger, ne pas boire, mais le principe consiste à se purifier le corps et l’esprit.
S’agissant des malades qui doivent suivre des traitement a heures fixes , il n’est pas toujours aisé de concilier jeûne et prise des médicaments pendant le Ramadan .
Le coran et lesexonérations du jeûne
Si le jeune du mois sacré de Ramadan est très bénéfique pour une personne bien portante , dans certains cas, la pratique du jeune prolongée (12 heures et plus) , peut avoir des conséquences sur l’état de santé de certains patients atteints de maladies chroniques , et qui doivent suivre des traitements médicaux prescrits par leurs médecins traitants a heures fixes .
C’est notamment le cas des malades diabétiques sous insuline, des malades cardiaques, des insuffisantsrénaux, cancer , même pour une femme enceinte ou une personne âgée….
Bien que le Coran préconise l’exonération du jeûne en cas de maladie, certains patients s’obstinent à le pratiquer. On se trouve là devant un grand problème de santé publique , car nombreux sont ceux qui souffrent de maladies chroniques, qui courent un risque vital pour leur santé.
Il ne fait aucun doute que chaque fidèle est très attaché au jeune du mois sacré de Ramadan , et que certains malades ne veulent rien entendre même s’ils exposent leur vie à un danger réel.
A l’hôpital de nombreux malades âgés qui sont hospitalisés , sous traitements pour diverses maladies chroniques ne veulent rien savoir , comprendre dés lors qu’il s’agit de respecter le jeun de ramadan .
Dieu le très haut, Dieu le tout puissant a dit :Celui qui est malade ou qui voyage jeunera ensuite un nombre de jours équivalent. Dieu veut la facilité pour vous, Il ne veut pas vous mettre dans la difficulté (Al-Baqarah, verset 185).Il est clair que la pratique du jeune du Ramadan tel qu’il a été prescrit dans l’Islam ne concerne que les personnes en bonne santé. Les malades ne sont pas censés pratiquer le jeune, quand la pratique du jeune représente un réel risque pour la santé du malade.
Concilier jeûne et prise des médicaments pendant le Ramadan n’est pas toujours chose évidente tant pour le médecin qui prescrit le traitement, que pour le malade qui doit suivre scrupuleusement les consignes de son médecin traitant.
Si en temps normal beaucoup de malades arrivent plus ou moins à bien respecter ces consignes concernant la posologie, les horaires de prises des médicaments, la durée du traitement, il n’en est pas de même au cours du jeûne de ramadan.
Aucun changement thérapeutique sans l’avis du médecin traitant
Il est très utile de rappeler ici et de mentionner en gras ,que les changements dans le rythme alimentaire et dans le rythme de vie d’une manière générale provoquent des changements d’ordre thérapeutique pendant le Ramadan. En effet, certains médicaments doivent être pris la nuit ,alors qu’ils l’étaient jusqu’alors au cours de la journée. Ces conditions peuvent changer d’efficacité ou la tolérance du médicament et de par leur effet, peuvent entraîner des effets gênants pour le jeûneur.
Il convient tout de suite d’insister pour dire qu’un malade dont l’état de santé nécessite une prise régulière de médicament ne doit pas jeûner sans l’avis de son médecin traitant. D’une manière générale, il est déconseillé de changer quoi que ce soit (horaire, posologie, nombre de prises) dans un traitement médicamenteux sans l’avis de son médecin traitant.
Changer un médicament par un autre qui peut être administré en une seule prise par jour , changer la forme de la prise, pour donner une prise autorisée à la place d’une prise non autorisée sachant que la religion autorise un certain nombre de voies d’administration du médicament pendant le jeun sans pour autant le rompre. Cette décision est du ressort , de la seule responsabilité du médecin traitant , c’ est une approche thérapeutique souhaitée, mais il faut tout de même savoir que ce n’est pas une règle générale.
Des conséquences parfois dramatiques
Tout au long de mes nombreuses années de travail au sein des hôpitaux et cliniques , dans des services chauds ( urgence- réanimation..) j’au relevé , j’ai noté que chaque année au mois de ramadan , le nombre depatientsatteints de maladies chroniques, qui sont admis dans un état de santé critique enregistrait un courbe exponentielle. La cause principale de ces situations parfois dramatiques est inhérente au non respect du traitement prescrit par le médecin traitant .
Les conseils du médecin traitant sont de ce fait forts utiles, doivent être suivis et respectés par le malade. En outre si le malade observe un quelconque changement ou effet secondaire, il doit immédiatement en référer à son médecin traitant qui pourra prendre toutes les mesures qui s’imposent en pareille situation.En conclusion, il faut savoir que la religion musulmane est une religion de tolérance et que l’Islam autorise les musulmans malades, et les personnes dont le jeûne peut engendrer ou aggraver l’état de santé à ne pas jeûner.«Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours». (Coran, 2 :184) et le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) dit : «Certes, Allah aime à ce que l’on emploie ses dispenses comme il désapprouve qu’on lui désobéit». Une autre version dit : «Comme Il aime qu’on exécute Ses prescriptions obligatoires».Si la personne est malade «Allah cherche à vous faciliter l’accomplissement de la règle. Il ne cherche pas à vous la rendre difficile» (Sourate 2, verset 185 de Coran).Nous espérons et nous souhaitons que tous ceux qui sont maladespuissent retrouver un meilleur état de santé.
L’article Qui des médicaments ? est apparu en premier sur ALBAYANE.