Rapport annuel 2023 de l’OCLEI : Une «tromperie» sur la marchandise !

De l'”auto-saisine suite à des dénonciations”, une fausse route Dans sa volonté manifeste de transformer l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei) en machine à broyer le cadre malien, Moumouni Guindo ne lésine sur aucun moyen pourvu que l’honneur et la considération de ceux qui mouillent véritablement le maillot pour le Mali soient jetés […]

Rapport annuel 2023 de l’OCLEI : Une «tromperie» sur la marchandise !
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De l'”auto-saisine suite à des dénonciations”, une fausse route Dans sa volonté manifeste de transformer l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei) en machine à broyer le cadre malien, Moumouni Guindo ne lésine sur aucun moyen pourvu que l’honneur et la considération de ceux qui mouillent véritablement le maillot pour le Mali soient jetés aux chiens. En deux pièces, le vendredi 29 novembre 2024, Moumouni Guindo, le président de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei), a remis au chef de l’Etat, le rapport annuel d’activités de son institution de la façon la plus solennelle. Dans la foulée, il a également remis au chef de l’Etat “le rapport d’analyse des contrats liés à l’assainissement de la ville de Bamako par la mairie du district de 2014 à 2022”. En réalité, une lecture fine et critique permet de mettre à jour le vide abyssal qu’il y a dans ce spectacle. Il y a un parfum de dol, mais notre sagesse populaire dit que “la parole a été dite devant des personnes sensées”. Avec emphase, Moumouni Guindo, “PhD, MBA, DPAI, officier de l’Ordre national” a parlé fièrement de ses réalisations qui se résument lapidairement à la sensibilisation d’environ 1000 personnes et la transmission à la justice de six dossiers d’agents publics, supposés, jusqu’à preuve du contraire, innocents mais dont le sort paraît scellé déjà. Un bilan assez éloquent pour qu’il demande au chef de l’Etat de doter son institution d’un siège à la hauteur de ses ambitions. C’était sous les lambris dorés de Koulouba. Il faut “rentrer” dans le rapport édité pour se rendre compte de la «tromperie sur la marchandise». Déjà, l’esprit inattentif retiendra que les dossiers à contentieux ne sont pas au nombre de six mais 23 ! Ce n’est pas tout, il s’agit d’un cumul qui va de 2019 à 2023 “pour un montant présumé de 25,460 milliards de F CFA”. On le lit clairement dans le résumé du rapport. En réalité, les six dossiers communiqués à la justice pour 2023 ne font que 1 541 704 779 misérables FCFA. C’est bien ce qu’on lit à la page 61 du document avec la précision que “les 6 dossiers transmis sont consécutifs à des enquêtes ouvertes par le Conseil de l’Oclei sur auto-saisine suite à des dénonciations”. Sur “auto-saisine suite à des dénonciations” ! Les puristes aviseront. Sur le cas des deux agents (douane et impôts) il s’agit bien des mouvements dans leur compte. Et ce qu’il faut savoir, c’est que les agents de la douane et des impôts bénéficient légalement d’autres avantages dans le cadre de leur fonction (primes et surtout en cas de contentieux). Et pourquoi ces deux agents réputés être les plus intègres parmi tant d’autres ? On ne sait pas trop. Les conclusions du document sont édifiantes. L’Oclei, à son corps défendant, constate que “la baisse continue des déclarations de biens, depuis 2018 est préoccupante” (point 318). Il s’empresse d’ajouter également que “la lenteur constatée dans le traitement des dossiers transmis à la justice impacte négativement l’Oclei et affecte la perception de l’opinion sur le bien-fondé de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Sur l’ensemble des dossiers transmis à la justice par l’Oclei, de 2018 à 2023, aucun n’a encore fait l’objet d’un jugement”. (point 319). “L’analyse des contrats liés à l’assainissement de la ville de Bamako par la mairie du district de 2014 à 2022” laisse perplexe le lecteur. Car s’il y a détournement et mauvaise gestion pour des montants faramineux aucun lien n’a été établi avec des responsabilités individuelles qui ont eu à s’enrichir de façon illicite. Dans le fond, il s’agit d’un rapport de vérification. La rédaction