Le projet d’aménagement hydraulique du bassin versant du Nianija Bolong dont a hérité le régime actuel, est à mettre à l’actif du régime sortant. C’est une précision que l’ancien ministre, Pape Malick Ndour, a tenu à faire pour, dit-il, couper court à toute «manipulation», qui chercherait à verser ce projet dans le Référentiel 2050.
Par Amadou MBODJI – Le projet d’aménagement hydraulique du bassin versant du Nianija Bolong n’est pas «une initiative récente», selon Pape Malick Ndour, pour dire que c’est le régime du Président Macky Sall qui en est «l’initiateur».
«Ces derniers jours, on entend beaucoup parler du projet d’aménagement hydraulique du bassin versant du Nianija Bolong comme si c’était une initiative récente, portée par l’actuel gouvernement. La manipulation est tellement grosse que la propagande «pastéfienne» présente le projet comme dispositif du référentiel 2050 avec à la carte la création de 30 000 emplois sur fond de souveraineté alimentaire. Ce projet n’est pas une nouveauté. Il résulte de longues années de réflexion, d’étude et de démarches entamées bien avant le régime en place, grâce à l’Office des lacs et cours d’eau (Olac)», tient à recadrer l’ancien ministre sous l’ancien régime.
Ce projet remonte à 2021 selon lui.
«Dès janvier 2021, les premières étapes officielles ont été lancées, avec un appel à manifestation d’intérêt pour des études environnementales. Le financement a ensuite été obtenu auprès de la Banque islamique de développement (BIsD) pour plus de 50 millions d’euros, le 2 juin 2022. L’attribution du marché au groupement Incatéma/Bdtp, le 1 avril 2024, marque l’aboutissement de ce projet», affirme M. Ndour. La continuité de l’Etat est de mise, selon lui, mais il faudrait que les autorités actuelles reconnaissent au régime sortant ses réalisations. Cela relève, d’après M. Ndour, de «l’honnêteté».
«Ce qui est important ici, c’est de rappeler que l’Etat est une continuité. Les projets structurants prennent du temps et ne dépendent pas des mandats politiques. Mais, il est essentiel d’être loyal et honnête lorsqu’il s’agit de s’approprier les résultats de la dette publique. Si certains veulent aujourd’hui récolter les fruits de ces projets, il serait plus juste qu’ils assument également la dette qui, elle, est l’un des éléments déclencheurs de ces réalisations», mentionne l’ancien ministre de la Jeunesse.
Les gouvernants actuels doivent accepter le legs laissé par leurs prédécesseurs, y compris la dette, à en croire Pape Malick Ndour
«Ne laissons pas certains réécrire l’Histoire en s’appropriant des succès sans reconnaître les efforts passés et les conséquences de choix économiques collectifs. Il est temps d’accepter cette continuité et d’assumer l’ensemble du processus, y compris les défis liés à la dette publique», indique-t-il. Avant de poursuivre en ces termes : «Comme je l’avais annoncé lors de mon émission avec Maïmouna Ndour Faye, je m’attends à ce qu’ils vous parlent dans les jours à venir du Preferlo et de la renégociation du projet de dessalement d’eau de mer avec les Saoudiens que le nouveau gouvernement avait bloqué pour des soupçons de corruption, je reviendrai sur chaque point le moment venu.»
Le pouvoir et l’opposition ne se ménagent pas. Une bataille de l’opinion s’est installée entre les deux camps, et celle-ci s’est davantage accentuée depuis la publication du rapport de la Cour des comptes des Finances publiques de 2019 au 31 mars 2024 sous l’ancien régime.
ambodji@lequotidien.sn
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