Il existe désormais une tension dans le paysage sociopolitique nationale, suite à l’annonce de l’intention de dissoudre les partis politiques. Il s’est agi pour les formations politiques et les associations et mouvements œuvrant dans ce domaine, d’afficher une offensive d’instinct de survie. Car, pour nombre de ces organisations, leur existence n’a aucun impact négatif sur les défis de cette période transitoire. Ceux-ci ont pour noms, la crise sécuritaire, la vie chère, la pénurie d’électricité, etc. «La pléthore des partis politiques n’explique pas les difficultés de la gouvernance du Général d’Armée Assimi Goïta. Focalisons-nous sur les défis essentiels de la Transition, au lieu de nous divertir. . Et c’est cette révolte, ajoutée aux mécontentements de nombreux déçus de la Transition, a failli occasionner des troubles à l’ordre public. Puisque, aux manifestations annoncées des acteurs politiques défenseurs de la démocratie, devraient s’opposer contre manifestants défenseur des autorités de la Transition.
Cet épisode d’affrontements a été évité de justesse le week-end des 3 et 4 mai 2025. Mais cela a émis de l’électricité dans l’air, qui s’est poursuivi avec la tentative de réédition du vendredi 9 mai. Et c’est à travers la décision du chef de l’Etat suspendant les activités politiques, que le meeting des « opposants » a été évité. Surtout que ce meeting au Boulevard de l’indépendance pouvait aussi essuyer une contre-manifestation des partisans du pouvoir. Tout cela a généré une atmosphère de menaces, d’invectives qui plombent désormais le climat de relative confiance entre les forces vives du pays. C’est au point que les acteurs politiques, désormais revigorés ou blessés dans leur instinct protecteur des valeurs démocratiques, montent d’un cran dans l’exigence du retour à l’ordre constitutionnel. Ils estiment dorénavant que le pouvoir militaire doit mettre le cap sur l’organisation de l’élection présidentielle, dans un bref délai.
La question se pose alors de savoir comment le chef de la Transition va pouvoir manœuvrer pour calmer les ardeurs revanchardes de la classe politique et de tous ces mécontents de cette transition. Ceux-ci ne menacent-ils pas déjà d’obtenir, par voie judiciaire, l’annulation du décret suspendant les activités politiques, ce qui ouvrirait la voie à des déflagrations de rue ? Rien n’est moins sûr. Il urge que le président de la Transition s’adresse à la nation, pour amorcer un processus de dialogue constructif ; en vue de poser les jalons d’un consensus sociopolitique national. Il s’agit de faire asseoir, autour de la table de discussions, tous les représentants des partis politiques et de la société civile, afin de parvenir à un texte consensuel portant charte des partis politiques. Cette phase doit déboucher sur l’élaboration d’un chronogramme électoral raisonnable, pour aller aux urnes et sortir de cette Transition. Surtout que la crise sécuritaire et la corruption, qui étaient les deux motivations principales du coup de force contre IBK en août 2020, ne semblent pas avoir trouvé des solutions. Au contraire….
Boubou SIDIBE/maliweb.net