Remaniement ministériel : Portraits des entrants et challenges du nouveau gouvernement [INTÉGRAL]

SM le Roi Mohammed VI a reçu, mercredi à la Salle du Trône au Palais Royal de Rabat, le chef du gouvernement et les membres du gouvernement dans sa nouvelle mouture après restructuration de l'architecture gouvernementale. Round up des grands challenges qui attendent les nouveaux entrants de l’Exécutif. Comme le laissaient entendre les bruits de couloir depuis plusieurs mois, le très attendu remaniement ministériel a finalement eu lieu, mercredi, donnant un nouveau souffle à l’Exécutif, dont le bilan de mi-mandat est certes honorable dans certains secteurs, mais déplorable dans d’autres. SM le Roi Mohammed VI a entériné une nouvelle composition gouvernementale qui reconfigure des maroquins stratégiques, dont l’Education, la Santé, l’Agriculture, la Famille, le Transport et la Logistique, où de grandes réformes sont menées. Les nouveaux nommés auront donc du pain sur la planche, vu que les échéances sont courtes, et certains hériteront de véritables patates

Remaniement ministériel : Portraits des entrants et challenges du nouveau gouvernement [INTÉGRAL]
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SM le Roi Mohammed VI a reçu, mercredi à la Salle du Trône au Palais Royal de Rabat, le chef du gouvernement et les membres du gouvernement dans sa nouvelle mouture après restructuration de l'architecture gouvernementale. Round up des grands challenges qui attendent les nouveaux entrants de l’Exécutif. Comme le laissaient entendre les bruits de couloir depuis plusieurs mois, le très attendu remaniement ministériel a finalement eu lieu, mercredi, donnant un nouveau souffle à l’Exécutif, dont le bilan de mi-mandat est certes honorable dans certains secteurs, mais déplorable dans d’autres. SM le Roi Mohammed VI a entériné une nouvelle composition gouvernementale qui reconfigure des maroquins stratégiques, dont l’Education, la Santé, l’Agriculture, la Famille, le Transport et la Logistique, où de grandes réformes sont menées. Les nouveaux nommés auront donc du pain sur la planche, vu que les échéances sont courtes, et certains hériteront de véritables patates chaudes, notamment, Azzedine El Midaoui, qui dirigera le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation. La crise des étudiants en médecine est le dossier le plus chaud et, surtout, le plus urgent à traiter, du fait que les futures blouses blanches tiennent à leur cahier revendicatif et sont même prêtes à redoubler l’année, si la tutelle ne répond pas à leurs doléances, notamment sur l’épineuse question de la durée de la formation, que le gouvernement veut réduire de 7 à 6 ans. Les dernières déclarations du ministre éjecté laissaient entendre que la réduction de la durée de formation de médecine, telle que prévue par la réforme académique, est désormais actée et «ne sera en aucun cas remise en question». Ces propos prononcés, lundi dernier, à la première Chambre n’ont fait qu’exacerber la polémique, poussant les représentants des étudiants à annoncer la poursuite de leur boycott.    Des hôpitaux en détresse ! Toujours dans le domaine de la Santé, Amine Tahraoui, nommé ministre de la Santé et de la Protection sociale, aura la tâche ardue d’accélérer la cadence de la réforme du secteur, particulièrement le chantier de la couverture sociale universelle. Mais avant tout, le ministre devra calmer les troupes au sein des hôpitaux publics, actuellement paralysés par l’enchaînement des grèves. Pour les syndicats les plus représentatifs du secteur, le retour à la normale passe avant tout par le respect des accords signés avec l’ex-ministre de la Santé, prévoyant des hausses de salaires et l’amélioration de certains statuts professionnels. L’activation des PV demeure toutefois en suspens, le temps que le Chef de l’Exécutif fasse bien ses calculs, étant donné les grosses pressions que subissent les caisses de l’Etat en ce moment. Mais les griefs des professionnels vont au-delà de ces mesures « RH », du moment que les établissements sanitaires souffrent d’un manque alarmant d’infrastructures, rendant les shifts du corps médical un véritable parcours de combattant. Les équipes médicales, à court de bras, courent quotidiennement dans tous les sens, auscultent, examinent, prescrivent des examens, rendant leurs prestations déplorables. La manière avec laquelle le corps médical sera géré déterminera la réussite des chantiers structurants engagés par la tutelle, à l’instar de la fameuse régionalisation du système de Santé.    Réforme de l’école publique Mohammed Saâd Berrada, inconnu du grand public est proche du Chef du gouvernement et l’un des membres éminents du Bureau politique du Rassemblement National des Indépendants (RNI), s’est vu confier la gestion du ministère de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports. Il hérite ainsi d’une mission délicate et porte un lourd fardeau sur ses épaules, celui de la refonte de l’école publique et la poursuite de la grande réforme initiée, depuis 2021, par Chakib Benmoussa, honoré aujourd’hui par le statut de Haut-Commissaire au Plan.  Concrètement, il devra acter les douze engagements de la feuille de route 2022-2026, dont le chantier d’amélioration de la qualité de l’apprentissage dans les écoles primaires reste un pilier fondamental. Mais le plus important est le chantier des écoles pionnières.  Le nouveau ministre peut s’appuyer sur le bilan positif de Chakib Benmoussa pour perpétuer son succès tel que mis en avant par une étude d’évaluation de Massachusetts Institute of Technology et l’UM6P. Il incombe désormais à Mohammed Saâd Berrada de porter ce chantier de l’étape expérimentale à la phase durable. Cette année, 1,3 million d’élèves sont concernés par ces écoles miracles censées révolutionner l’apprentissage grâce aux nouvelles techniques de transmission. Loin de la réforme éducative, le nouveau ministre se retrouve, également, avec l’épineux dossier des ressources humaines, qu’il doit gérer en coopération avec les syndicats qui ne lui feront pas de cadeaux.    Marine marchande, TIR, VTC... Par ailleurs, le ministère du Transport et de la Logistique est l’un des départements stratégiques de l’actuel gouvernement, comme en témoigne le projet de mise en place d’une marine marchande nationale. Dans Son discours du 6 novembre 2023, à l’occasion de la Marche Verte, le Souverain avait en effet appelé à «la constitution d’une flotte nationale de marine marchande, forte et compétitive». La mission s’avère difficile, notamment parce que les navires battant pavillon marocain se comptent sur les doigts d’une main, et que le poids du pays dans le transport maritime mondial est très marginal. La stratégie nationale pour ce secteur est encore à définir, et repose sur la direction de la marine marchande sous la tutelle du ministère du Transport et de la Logistique. Quelques jours après les directives Royales, l’ancien ministre du Transport et de la Logistique, Mohamed Abdeljalil, avait annoncé au Parlement le lancement d’une étude de faisabilité concernant la mise en place de cette flotte, dont les résultats n’ont toujours pas été dévoilés. Ce sera donc à son successeur, Abdessamad Kayouh, d’élaborer la stratégie et de lancer la machine. Le nouveau ministre devra aussi gérer l’épineux dossier des professionnels du transport de marchandises, qui réclament depuis quelques mois une intervention urgente de l’État face à la hausse du prix des carburants, et demandent le retour des aides financières. Enfin, en prévision de la Coupe du Monde 2030, le ministre devra statuer sur un encadrement des applications de VTC (Voiture de Transport avec Chauffeur), qui suscite de grandes polémiques, surtout dans les grandes villes.    « L’objectif principal est de tirer profit des compétences et des cadres du ministère délégué afin de mieux s’informer des attributions de ce département, notamment en matière de promotion des investissements, de renforcement de la convergence et d’évaluation des politiques publiques » Karim Zidane   Nouveau modèle agricole face à la sécheresse   Dans un contexte de sécheresse historique, le nouveau ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Ahmed Bouari, aura également la tâche dure de surmonter les défis climatiques, à même d’améliorer la performance du secteur agricole. Dans ce sens, la tutelle devra intégrer les nouveaux paradigmes de souveraineté alimentaire, de préservation des ressources hydriques, de durabilité et de résilience du capital naturel, tout en tenant compte des avancées technologiques.     « Toute réforme dans ce secteur doit impliquer les différents acteurs et partenaires, notamment les parents d’élèves, dont les suggestions constituent une valeur ajoutée aux efforts fournis par les services centraux, les directions régionales et les académies de l’éducation et de la formation »   Mohamed Saad Berrada   L’un des grands défis serait de mettre fin au diktat des intermédiaires qui faussent les règles du marché. Ahmed Bouari, qui sera confronté à moult critiques concernant le modèle agricole, aura pour mission de promouvoir la petite agriculture familiale, la réorientation du modèle agricole pour satisfaire en priorité les besoins alimentaires locaux, et la mise en place de mécanismes d’urgence pour répondre aux crises alimentaires. La revalorisation des parcours et de l’élevage est également de mise, avec une attention particulière à la surveillance sanitaire des races menacées.    La course vers la digitalisation   Nommée ministre déléguée auprès du Chef du gouvernement, chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, qui remplace la discrète Ghita Mezzour, devra accélérer la cadence du fameux chantier de digitalisation. Elle se retrouve avec la stratégie digitale 2030 que sa prédécesseure a lancée, le 25 septembre, sans faire l’unanimité sur ses objectifs. Il incombe à la nouvelle ministre déléguée de donner vie à ce chantier embryonnaire et, pourquoi pas, l’amender. L’objectif est de taille : enclencher une révolution de sorte à faire du Maroc un hub digital avec une véritable économie numérique capable de générer 240.000 emplois directs. Les objectifs sont ambitieux mais jugés trop élevés par rapport à la recette proposée pour y parvenir. D’aucuns parlent d’ambition démesurée, d’autres de stratégie tardive inadaptée à l’écosystème actuel. En gros, le modus operandi est jugé peu convaincant. En tout cas, Ghita Mezzour a pu convaincre le gouvernement du bien-fondé de sa vision. Reste maintenant l’exécution. Aussi, le chantier de numérisation de l’administration demeure inachevé et accuse plusieurs retards. La ministre sortante avait mené, autant qu’elle a pu, un cycle de concertation avec l’ensemble des établissements publics pour sonder leurs besoins et les défis auxquels ils font face. Par ailleurs, le chantier de la connectivité du Royaume est tout aussi prioritaire au moment où plusieurs défis se dressent sur le chemin de déploiement de la 5G.    Famille, solidarité, «Care Economy»... Durant ses trois ans à la tête du ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar a lancé plusieurs chantiers que sa successeure, Naima Ben Yahia, épaulée par Abdeljebbar Rachidi, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, chargé de l’Insertion sociale, aura à poursuivre.    « Le ministère poursuivra son action pour la mise en œuvre de l’ensemble des chantiers et des projets qu’il supervise, outre la contribution à l’élaboration et l’exécution des politiques publiques visant à mettre à niveau ce secteur » Abdessamad Kayouh   Un des plus récents chantiers est le déploiement de la carte spéciale handicap, qui offre plusieurs prestations et services, dont la couverture sociale, le remboursement des frais médicaux et l’acquisition des équipements de mobilité. Ce projet est actuellement en phase pilote dans la région de Rabat avant sa généralisation aux autres régions du Maroc. Avant de quitter son poste, Aawatif Hayar avait aussi partagé sa vision de la « Care Economy » (économie des soins et de la protection sociale) avec pour objectif de promouvoir l’investissement dans l’économie des soins, que la nouvelle équipe devra compléter.  Mais le chantier le plus grand de la tutelle est la nouvelle Moudawana, qui est, certes, le fruit d’un travail collégial, mais dont l’application sera attribuée au département dirigé par le duo istiqlalien.    Surprise dans le monde des affaires ! Le départ du ministre délégué auprès du Chef du gouvernement, chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Evaluation des politiques publiques, Mohcine Jazouli, est l’une des surprises du remaniement. Son successeur, Karim Zidane, est lui aussi un inconnu du grand public. Ingénieur, il était responsable de développement chez BMW en Allemagne où il faisait office de coordinateur du Rassemblement National des Indépendants.  Il prend en charge un des portefeuilles les plus importants et les plus cruciaux du gouvernement qui a placé l’investissement et la création d’emploi au sommet des priorités de la seconde phase de son mandat. Mohcine Jazouli laisse derrière lui un bilan jugé assez satisfaisant, lui sous le mandat duquel la Charte de l’Investissement a été adoptée et mise en œuvre rapidement après des années d’atermoiements des gouvernements précédents. Il lègue à son successeur un département complet avec des structures matures, telles que l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) et les centres régionaux d’investissements, aujourd’hui opérationnels. Le nouveau ministre délégué est loin d’être un novice et dispose d’une certaine expérience dans ce domaine, sachant qu’il a dirigé un cabinet de conseil spécialisé dans l’accompagnement des investisseurs.  C’est exactement ce sur quoi repose sa nouvelle fonction ministérielle. Il doit poursuivre la quête des investisseurs, notamment étrangers, grâce à une Charte très attractive. Il dispose aussi de l’offre Maroc Hydrogène Vert pour promouvoir ce secteur embryonnaire mais vital pour le Royaume.  Par ailleurs, Karim Zidane a peu de temps pour parvenir à un objectif de taille que le gouvernement s’évertue à atteindre d’ici 2027 : pousser le secteur privé à assumer la moitié de l’investissement global avant d’atteindre les deux tiers en 2035. Portraits des ministres entrants Abdeljebbar Rachidi Né en 1968, Abdeljebbar Rachidi est une personnalité marquante du Parti de l’Istiqlal, qui s’est vu octroyer le poste de secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, chargé de l’Insertion sociale. Docteur en droit public de l’Université Hassan II, le tangérois d’origine a consacré sa thèse aux relations État-médias au Maroc. Membre du Comité exécutif de l’Istiqlal, il a joué un rôle clé dans la préparation du 18ème congrès national en 2024. Son parcours professionnel est jalonné de postes stratégiques, notamment comme chargé d’études auprès du Chef du Gouvernement et administrateur principal à la Primature.  À la fois écrivain et journaliste, il a publié de nombreux articles sur l’économie de la connaissance, les relations presse-administration et la transition démocratique. Sa formation continue en gouvernance et communication, ainsi que sa participation à des forums internationaux, ont enrichi son expertise. Abdeljebbar Rachidi s’est imposé comme une figure influente de la scène politique marocaine, alliant expertise académique, engagement politique, compétences administratives et amour envers la Nation. Abdessamad Kayouh Nommé ministre du Transport et de la Logistique par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Abdessamad Kayouh n’en est pas à sa première expérience gouvernementale. De janvier 2012 à juillet 2013, l’Istiqlalien a occupé le poste de ministre de l’Artisanat sous le gouvernement Benkirane I. Diplômé en commerce international en 1989, le natif de Ouled Teima, province de Taroudant, est gérant et administrateur de plusieurs sociétés à caractère agricole, notamment dans le conditionnement de fruits et légumes, ainsi que leur commercialisation à l’export. Abdessamad Kayouh a entamé son parcours parlementaire en 1997, en accédant au Parlement en tant que représentant de la circonscription électorale du Grand Atlas à Taroudant. Il a été réélu successivement à la Chambre des Représentants en 2002, 2007 et 2011. En 2015, il a rejoint la Chambre des Conseillers en tant que conseiller parlementaire. Il est membre du Conseil national et du Comité exécutif du Parti de l’Istiqlal, en plus d’assurer le rôle de coordinateur au niveau de la région Souss-Massa. Il est également chargé du dossier agricole, témoignant de son engagement dans les questions liées au développement de ce secteur crucial. Naïma Ben Yahia La nouvelle ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Naïma Ben Yahia, est docteure en Droit public et Droits Humains de l’Université Hassan II de Casablanca. Depuis mai 2023, elle occupe le poste de conseillère genre auprès de la Chambre des Représentants. Auparavant, de 2018 à 2023, elle a été directrice de l’établissement public FONSAFJS au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports. Entre 2016 et 2018, elle a également exercé en tant que conseillère genre auprès du Directeur de l’Entraide Nationale. De 2011 à 2016, elle a été parlementaire à la Chambre des Représentants, où elle a présidé le Premier Groupe thématique sur l’égalité et la parité et siégé à la commission des secteurs sociaux. Entre 2006 et 2011, elle a été directrice des Affaires de la Femme, de la Famille et de l’Enfance au ministère du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité. Auparavant, de 2003 à 2006, elle a été chargée d’études au Secrétariat d’État chargé de la Famille, de l’Enfance et des Personnes Handicapées, tout en dirigeant le Centre Marocain d’Information et d’Études sur les Femmes et en étant responsable de la Division de la Femme. Omar Hejira Il est l’un des poids lourds du Parti de l’Istiqlal. Omar Hejira était Chef de file des troupes istiqlaliennes à la Chambre des Représentants avant sa nomination au ministère de l’Industrie et du Commerce, en tant que Secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur. Frère de l’ancien ministre de l’Habitat, Ahmed Taoufik Hejira, il dispose d’un long parcours politique au cours duquel il a eu plusieurs mandats, dont celui de Vice-président de la région de l’Oriental. Il fait office de président par intérim après la suspension de l’ancien président du Conseil régional, Abdenbi Bioui, suite aux déboires judiciaires de ce dernier. M. Hejira fut également maire de la ville d’Oujda de 2009 à 2021. En plus des affaires locales, le nouveau ministre istiqlalien dispose d’une longue carrière parlementaire et connaît bien les rouages de l’hémicyle. Député depuis 2007, il a fini par être élu président du groupe parlementaire de l’Istiqlal à la première Chambre en 2024 après la suspension de Noureddine Modian. Sur le plan partisan, Omar Hejira a rapidement grimpé les échelons au Parti de l’Istiqlal dont il est membre du Comité exécutif après son élection à l’issue du dernier Conseil national. Il avait également siégé au Comité central. Pharmacien de formation, il a obtenu son doctorat en 1993. Azzedine El Midaoui Azzedine El Midaoui fait partie de ces académiciens qui incarnent l’excellence dans le paysage universitaire marocain. Nommé à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, ce chercheur chevronné a marqué l’Université Ibn Tofail pour près d’une décennie, contribuant a son rayonnement. Expert reconnu dans le domaine du dessalement de l’eau, il a dirigé 34 contrats de recherche et conventions, générant plus de 15 millions de dirhams à l’Etat, apprend-on de sources médiatiques. Son expertise scientifique, couronnée par deux brevets internationaux, lui a valu une place prestigieuse à l’Académie Européenne des Sciences, des Arts et des Lettres. Visionnaire, El Midaoui a toujours œuvré pour renforcer les liens entre université et entreprise, une approche qui lui a valu le Prix de la Compétitivité en 2008. Son engagement au sein du Conseil Supérieur de l’Éducation témoigne de sa vision holistique de l’enseignement et de la recherche, faisant de lui un pilier de la modernisation du système éducatif marocain, tant attendu par les Marocains.  Amal El Fallah Seghrouchni La nouvelle ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’Administration, Amal El Fallah Seghrouchni, est une professeure renommée et experte dans le domaine de l’Intelligence Artificielle. Elle est présidente exécutive du Centre International Marocain d’Intelligence Artificielle (AI Movement), situé au sein de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P). Titulaire d’un doctorat en informatique et d’une habilitation à diriger des recherches, elle est mondialement reconnue pour ses contributions dans le domaine de l’Intelligence Artificielle distribuée et des systèmes multi-agents. Tout au long de sa carrière, elle a initié de nombreux projets de recherche et établi des collaborations avec des institutions de renom à travers le monde, notamment au Japon, au Mexique et au Brésil. Elle a publié plus de 200 articles dans des conférences et revues majeures, et dirige une équipe de recherche au LIP6, l’un des plus grands laboratoires d’informatique en France. En tant que membre de la Commission mondiale de l’UNESCO sur l’éthique des connaissances scientifiques et des technologies (COMEST), elle se concentre sur les enjeux éthiques liés à l’Intelligence Artificielle, à la robotique et aux sciences des données. Ahmed Bouari Ahmed Bouari est une autre figure discrète qui occupe désormais les rênes du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts. Technocrate reconnu, fort d’une solide expérience en tant que Directeur de l’irrigation et du développement agricole, Bouari se distingue par sa maîtrise des défis liés à l’irrigation et à l’aménagement du territoire agricole. Sa nomination intervient dans un contexte marqué par des défis environnementaux majeurs, notamment la sécheresse persistante et la nécessité de moderniser le secteur agricole. À la tête de ce ministère stratégique, il s’engage à mener une transformation agricole respectueuse des équilibres environnementaux et socio-économiques du Maroc. Dans un contexte de sécheresse historique, le nouveau ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Ahmed Bouari, aura également la tache dure de surmonter les défis climatiques, à même d’améliorer la performance du secteur agricole. Mohamed Saâd Berrada C’est l’une des nominations qui attire le plus d’attention. L’arrivée de Mohammed Saâd Berrada à la tête du ministère de l’Education nationale, du Prescolaire et des Sports ne laisse personne indifférent. Son profil intrigue les spécialistes du secteur éducatif. Diplômé de Ponts et Chaussées, M. Berrada est dépourvu de parcours politique au sens propre du terme. Le nouveau ministre est loin d’être un expert dans ce domaine. C’est un homme d’affaires par excellence qui n’a jamais eu de mandat électif ni de charge publique officielle.  Sa seule expérience politique se borne à son engagement au RNI où il a eu la charge de présider la Commission électorale à la veille des dernières élections législatives du 8 septembre 2021. En gros, c’est une personnalité du secteur privé qui s’est fait distinguer par un parcours plutôt prolifique. Il a pu se forger un nom connu de ses pairs qui le respectent après sa réussite à la tête du géant de la confiserie Michoc dont il est le PDG. Il est également bien implanté dans le milieu des affaires. Il figure parmi les administrateurs de la société du BTP, Travaux Généraux de Construction de Casablanca (TGCC). Zakia Driouich Zakia Driouich est une figure bien connue du secteur de la pêche maritime au Maroc. Pur produit de l’administration de la pêche, elle a débuté sa carrière en tant que cadre à la Direction des industries de la pêche, où elle a rapidement pris des responsabilités. Après avoir occupé les postes de chef de service et de chef de la division de contrôle des produits, de la normalisation et de la promotion commerciale, elle est promue en 2005 au poste de directrice des industries de la pêche. En 2008, elle devient directrice des pêches maritimes et de l’aquaculture, une fonction dans laquelle elle a supervisé des projets d’envergure. Sa carrière connaît un tournant lorsqu’elle est nommée en 2013 secrétaire générale du ministère de la Pêche maritime, où elle a géré des dossiers stratégiques, notamment la mise en œuvre de la stratégie Halieutis, qui vise à moderniser le secteur de la pêche au Maroc. Avant sa nomination en tant que secrétaire d’État chargée de la Pêche maritime, elle a joué un rôle central dans l’évolution du secteur et continue de contribuer à son développement en apportant son expertise et son leadership dans la gestion des ressources halieutiques et le développement de l’aquaculture. Amine Tahraoui Après avoir été sous la tutelle d’un médecin, le ministère de la Santé est désormais entre les mains d’un financier. Amine Tahraoui est un des proches du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Peu de temps après la nomination royale, il a été nommé Secrétaire général de la Chefferie du gouvernement à la place de Wafaa Jamali. Le successeur de Khalid Ait Taleb connaît assez bien les méandres des couloirs ministériels pour autant qu’il était ancien chef de cabinet du ministre de l’Agriculture sous le mandat d’Aziz Akhannouch. Ancien banquier d’affaires chez Attijari, il a été nommé directeur général du Groupe Aksal, appartenant à Salwa Idrissi, l’épouse d’Akhannouch. Toujours actif dans le monde des affaires, Tahraoui a également été président-directeur général de l’entreprise Amazzine, spécialisée dans le développement de centres commerciaux au Maroc. Ainsi, Amine Tahraoui a navigué entre les ministères et le monde des affaires, notamment avec Akwa, le holding de l’actuel chef de gouvernement. Tahraoui a exprimé sa gratitude à Sa Majesté le Roi pour la Haute Confiance Royale placée en lui, affirmant que le secteur de la Santé est l’un des piliers de la prospérité et du développement de la société.  Karim Zidane D’un simple enfant issu d’un milieu populaire à un poste de responsabilité au sommet de l’État, Karim Zidan, incarne parfaitement le rêve marocain de la réussite. Né en 1969 dans le Gharb, cet ingénieur en mécanique a bâti sa carrière en Allemagne, où il est arrivé avec peu de moyens et sans maîtriser la langue. Né en 1969 dans la région du Gharb, cet ingénieur en mécanique a forgé son parcours grâce à moult expériences à l’international, notamment en l’Allemagne où il a réussi à s’imposer dans l’industrie automobile allemande. Chez BMW, il s’est distingué pendant sept ans dans le développement de moteurs à essence, participant à des projets d’envergure, pour ensuite créer son cabinet de conseil Zidcon, devenant un pont entre l’Allemagne et le Maroc. Président du réseau DMK e.V, il a œuvré au rapprochement économique entre les deux pays.  Militant engagé du RNI et coordinateur du parti en Allemagne depuis 2017, ce germanophile, figure méconnue par le grand public, mais connu dans l’écosystème du parti de la Colombe, couronne un parcours jugé exemplaire, mettant désormais son expertise internationale au service du département chargé de l’Investissement.  Hicham Sabiry Nommé secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, chargé de l’Emploi, Hicham Sabiry, juriste chevronné, cumule une riche expérience professionnelle et institutionnelle dans le domaine du notariat. Notaire à Casablanca depuis 2002, il a gravi les échelons au sein de sa profession jusqu’à être élu président du Conseil national de l’Ordre des notaires du Maroc en juin 2022, pour un mandat de trois ans. Son engagement public s’illustre également par deux mandats successifs comme député à la Chambre des Représentants. Au sein du Conseil national des notaires, ce partisan du PAM a œuvré pour la modernisation de la profession, en assurant les postes de trésorier adjoint du Conseil national et président du département des Études, du Développement et de la Modernisation de la profession notariale. Adib Benbrahim Adib Benbrahim, figure importante du PAM, vient d’être nommé ssecrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’Aménagement du Territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, chargé de l’Habitat. Ce natif de Rabat incarne le profil type du technocrate alliant expertise professionnelle et engagement politique. Expert-comptable depuis 2001, il a bâti sa réputation en dirigeant le cabinet Horwath Maroc audit-conseil, devenu une référence dans le secteur. Son parcours académique, entre l’Institut de gestion de Tunis et l’ISCAE, témoigne d’une solide formation en gestion et finance. Mais au-delà de ses compétences techniques, Benbrahim se distingue par son implication dans la vie associative, mais aussi syndicale, comme en témoigne son appartenance au Conseil national de l’Ordre des experts-comptables. Membre du Conseil communal de l’arrondissement AgdalRabat, il apporte désormais son expertise au ministère dirigé par sa consœur, Fatima Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du Territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville. Sa nomination illustre la volonté d’associer compétences techniques et vision politique dans le grand chantier de l’Habitat engagé par le gouvernement.  Lahcen Essaâdi Lahcen Essaâdi a été nommé Secrétaire d’Etat auprès de la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, chargé de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire. Âgé à peine de 31 ans, il est le cadet du gouvernement. Le jeune ministre est lui aussi un proche d’Aziz Akhannouch. Ce dernier l’a propulsé au sein du RNI dont il préside la Fédération nationale de la jeunesse. Il est l’archétype du militant typique et l’incarnation de cette jeunesse du parti. Il fait partie d’un cercle restreint qui entoure la direction de la formation de la Colombe. Il s’est fait remarquer par ses prises de parole exaltées lors des meetings et des universités d’été et sa défense acharnée de sa famille politique. Ce qui fait de lui un des figures médiatiques du RNI sachant qu’il intervient souvent dans les médias arabophones. Député de la circonscription Taroudant Nord depuis 2021, il incarne aussi cette jeunesse militante qui a pu se faire une place sur la scène politique par le grand portail du militantisme. Lahcen Essaâdi est un parlementaire distingué au sein du groupe de son parti à l’hémicycle où il préside la commission des finances et du développement économique. Il a succédé à son camarade Mohammed Chouki qui a été désigné chef des députés du RNI à la place de Mohammed Ghiyat, en avril dernier. Enseignant de vocation, Lahcen Essaâdi est diplômé en gouvernance territoriale.