À la surprise générale, le Dr Ousmane Sy Savané a annoncé l’annulation de la reprise des activités académiques alors qu’on pouvait bien s’en passer.
C’est par les canaux médiatiques d’état que la tutelle des écoles a rendu officiel le report de la rentrée des classes. Précédemment annoncée pour le 1er octobre, elle est finalement décalée au 4 novembre 2024. Le report en soi n’est pas une surprise, mais la pomme de discorde réside surtout dans le timing. Peu de gens ignorent, en effet, que les salles de classe étaient sollicitées par des occupants intrus suite aux dégâts infligés par les inondations dans divers quartiers de la capitale et ailleurs. Une donne qui ne pouvait échapper au ministre en tant que partie prenante à toutes les concertations gouvernementales sur cette délicate question, y compris le conseil des ministres extraordinaire ayant décrété l’état de catastrophe nationale. Le ministère de l’éducation va néanmoins retenir la date du mardi 1er octobre pour la rentrée scolaire, non sans susciter un lever de boucliers qui le fera reculer. Et pour cause. Les pluies diluviennes ont eu raison de plusieurs familles dont les habitations et autres biens furent détruits, de nombreuses infrastructures de base furent aussi affectées rendant même difficile toute intervention immédiate pour apporter de l’aide aux sinistrés, etc. À quelques encablures de la date retenue, en définitive, des milliers d’enfants risquaient de disputer les écoles aux nombreuses familles qu’elles hébergeaient au gré de la circonstance. Autant de raisons pour les syndicats de donner de la voix dans le sens d’un bras de fer en tablant sur la seconde moitié du mois de novembre. La donne n’ayant pas bougé jusqu’au 1er octobre, le département s’est finalement incliné à un report en catimini. S’il convient de noter que le nombre d’écoles concernées est infime par rapport au total reconnu à travers le territoire national, il n’en demeure pas moins que des incidences fâcheuses sont à déplorer. Parmi elles, les dépenses effectuées dans les fournitures, accessoires et cosmétiques des élèves alors qu’ils ne disposaient pas de ressources financières adéquates. Les seuls cas de vacanciers devant rejoindre leur quartier, localité ou village, auront fortement impacté les maigres ressources de certains parents par ces temps de disette.
Somme toute, on pouvait faire l’économie d’un report aussi surprenant de la rentrée des classes si le département avait pris la réelle mesure des motivations de l’état de catastrophe nationale ?
I KEITA