Sacrée leçon…

Ce débat était en vérité un parfait antidote au «phénomène Fnideq», il a permis de comprendre le mal-être d’une partie de notre jeunesse et de toucher du bout des doigts les effets pervers du manque de communication.   Vendredi dernier Marocains Pluriels en partenariat avec l’association Oxy’Jeunes organisaient un débat sur le thème de la […]

Sacrée leçon…
   aujourdhui.ma
Ce débat était en vérité un parfait antidote au «phénomène Fnideq», il a permis de comprendre le mal-être d’une partie de notre jeunesse et de toucher du bout des doigts les effets pervers du manque de communication.   Vendredi dernier Marocains Pluriels en partenariat avec l’association Oxy’Jeunes organisaient un débat sur le thème de la jeunesse. Pour sa 3ème édition,«L’Débat» avait choisi pour intitulé «Et si on les écoutait…» en référence à tous ces jeunes omniprésents et en même temps omni-absents. En effet dès que surviennent des incidents plus ou moins graves, dès qu’une partie de la jeunesse se livre à des actes répréhensibles (hooliganisme, immigration clandestine, délinquance…) alors soudainement ils sont l’objet de tous les regards, mais aussitôt le calme revenu, alors ils redeviennent très vite invisibles. Si une phrase pouvait à elle seule résumer ce débat, elle serait : «Ne faites plus sans nous, consultez-nous, associez-nous, impliquez-nous»… Ils exprimaient ainsi leur besoin vital d’être reconnus, d’être considérés, de ne pas être laissés pour compte. J’ai moi-même vu à quel point il est difficile de mobiliser des personnalités, des interlocuteurs dès lors qu’il s’agit de se trouver face à des jeunes, comme si la crainte de devoir «se confronter» à des jeunes, de devoir écouter leurs vérités qui peuvent, il est vrai, être rudes, faisaient reculer les «responsables». Or c’est évidemment le contraire qui devrait être la règle: laisser nos jeunes face a eux-mêmes est suicidaire, une société qui a peur de sa jeunesse ne peut avancer. Le débat organisé vendredi a été précisément la preuve qu’une rencontre avec la jeunesse est non seulement un moment enrichissant mais qu’elle permet également de comprendre et de déminer énormément de malentendus et de frustrations. Les 3 Grands Témoins ayant accepté le rendez-vous : – Lamia Radi, ambassadeur et présidente de la Fondation Mémoires d’Avenir, – Tarik Fadli, entrepreneur dans la Tech. – Ali Razik, avocat ont d’ailleurs été unanimes, ils ont été émus et subjugués par les témoignages de ces jeunes, par leurs récits, leurs parcours. En fait la découverte, l’enrichissement, la «surprise» ont été mutuels… C’est de là que pourra naître la confiance, confiance qui est la base de toute collaboration, dont notre pays a tant besoin, Ce débat était en vérité un parfait antidote au «phénomène Fnideq», il a permis de comprendre le mal-être d’une partie de notre jeunesse et de toucher du bout des doigts les effets pervers du manque de communication. Qui aujourd’hui réunit des jeunes, ouled Chaab, pour les laisser s’exprimer en toute liberté sans autre consigne que le respect ? Bien peu de gens ! Personnellement j’ai relevé le pari – nombreux ont été ceux qui se méfiaient de mon initiative, craignant des «débordements» (réflexe de crainte, injustifié d’ailleurs). Ils ont eu tort, nous avons eu raison ! Ces jeunes issus du terrain, acteurs associatifs, culturels, jeunes sportifs, artistes… issus de nos quartiers populaires, ont tout abordé : le chômage, l’hogra, le sport de proximité, la culture, l’administration, ils ont raconté leur quotidien, leur vécu, faisant souvent référence à leurs parents et le silence, la qualité d’écoute lors de leurs prises de paroles étaient impressionnants. Chacun(e) se reconnaissait en chacun(e)! Puisse «L’Débat» avoir ouvert une porte et être reproduit dans de nombreuses villes car le dialogue qui s’y noue est salutaire. «Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît a toujours tort.».