Shakespeare et la data : « Être ou ne pas être » dans l’ère de la data

« Être ou ne pas être, telle est la question. »   Lorsque Shakespeare, dans Hamlet, posait cette question existentielle universelle, il s’interrogeait sur le sens même de l’existence, sur les choix cruciaux qui façonnent le destin. Si cette réflexion trouve un écho dans la vie humaine, elle peut aussi être transposée au monde de l’entreprise, particulièrement en ce qui concerne un enjeu central : la culture data. Dans un monde où les données sont devenues le pétrole du 21e siècle, l’entreprise se trouve face à un dilemme existentiel similaire : adopter pleinement une culture data ou rester à l’écart de cette transformation, au risque de perdre en compétitivité et de devenir dépassée. "Être ou ne pas être data-driven" est désormais une question de survie stratégique. "Être" une organisation pilotée par la data, c’est reconnaître que les données sont un actif stratégique incontournable. Cela implique une transformation profonde des processus, des

Shakespeare et la data : « Être ou ne pas être » dans l’ère de la data
   lopinion.ma
« Être ou ne pas être, telle est la question. »   Lorsque Shakespeare, dans Hamlet, posait cette question existentielle universelle, il s’interrogeait sur le sens même de l’existence, sur les choix cruciaux qui façonnent le destin. Si cette réflexion trouve un écho dans la vie humaine, elle peut aussi être transposée au monde de l’entreprise, particulièrement en ce qui concerne un enjeu central : la culture data. Dans un monde où les données sont devenues le pétrole du 21e siècle, l’entreprise se trouve face à un dilemme existentiel similaire : adopter pleinement une culture data ou rester à l’écart de cette transformation, au risque de perdre en compétitivité et de devenir dépassée. "Être ou ne pas être data-driven" est désormais une question de survie stratégique. "Être" une organisation pilotée par la data, c’est reconnaître que les données sont un actif stratégique incontournable. Cela implique une transformation profonde des processus, des mentalités et des compétences au sein de l’entreprise. Une entreprise "data-driven" repose sur l’utilisation systématique de la donnée pour éclairer les décisions, améliorer les performances et innover. En revanche, "ne pas être" revient à ignorer cette révolution, à rester attaché à des intuitions et à des pratiques obsolètes. Mais dans un monde où la concurrence exploite des algorithmes avancés, des modèles prédictifs et des analyses en temps réel, refuser cette transition, c’est choisir la stagnation, voire le déclin. Comme Hamlet face à son questionnement, les entreprises font face à leurs propres dilemmes : L’incertitude : Investir dans des outils data et des compétences peut sembler risqué. Le retour sur investissement est souvent long et les résultats, incertains. La peur de l’inconnu : La transition vers une culture data implique de repenser des structures et des habitudes bien ancrées. Les collaborateurs peuvent craindre que leurs intuitions ou leur expertise traditionnelle ne soient dévalorisées. La complexité : Construire une culture data nécessite des efforts colossaux : mise en place de systèmes fiables, collecte de données pertinentes, formation des équipes, et surtout, adaptation aux changements rapides des technologies. Ces peurs et résistances reflètent les hésitations d’Hamlet face à la vie et à la mort. Pourtant, tout comme l’action reste le seul remède à l’indécision, l’adoption de la culture data est la seule voie viable pour l’entreprise moderne. Les entreprises qui ont embrassé la culture data démontrent clairement les avantages de ce choix existentiel. Cela passe par une meilleure prise de décision, une capacité d’innovation constante et une efficience opérationnelle en optimisant les opérations quotidiennes. Oui, la data peut être un avantage concurrentiel et accompagner l’organisation à mieux comprendre les clients, anticiper les tendances et surpasser les concurrents. Adopter la culture data, c’est aussi faire preuve de courage et de leadership. Cela commence par un changement de mentalité au sein des dirigeants, qui doivent incarner l’exemple en adoptant une approche data-centric.  Mais cela ne suffit pas, il faut engager un effort collectif pour sensibiliser et engager les collaborateurs, démocratiser l’accès aux données et créer un environnement où la data est perçue comme un levier de croissance et non comme une contrainte. Refuser d’adopter la culture data revient à rester aveugle dans un monde où les données offrent une vision indispensable pour naviguer dans un environnement de plus en plus complexe. Ces organisations s’exposent à des décisions mal informées, à une perte d’efficacité et à une incapacité à innover. Ainsi, bien qu’elles subsistent aujourd’hui, ces entreprises risquent de ne pas survivre aux bouleversements du marché. Leur "non-être" dans la sphère data pourrait signer leur disparition dans un avenir proche. Dans un monde piloté par la data, "être data-driven" n’est pas seulement une option, mais une nécessité vitale.   Ibrahim HATIM  Expert en Data & Business Intelligence Membre de l’Alliance des Economistes Istiqlaliens