Dans le cadre de ses efforts pour explorer de nouveaux marchés tout en renforçant ses relations avec des partenaires historiques comme la France, Morocco Foodex intensifie la promotion de l’origine « Maroc » à l’international. C’est dans le cadre de cette dynamique qu’une délégation d’importateurs français a été reçue à Agadir les 25 et 26 octobre courants, pour des rencontres B to B et des visites de vergers et stations de conditionnement dans la région du Souss-Massa. Cette mission était organisée en partenariat avec le Syndicat National (français) des Importateurs de Fruits et Légumes (SNIFL) et avait pour objectif de mettre en avant la qualité des produits agricoles marocains et de consolider les échanges commerciaux. Avec environ 574 000 tonnes de primeurs et 43 000 tonnes d’agrumes exportées vers la France en 2023-2024, ce partenariat agricole demeure un pilier essentiel du commerce bilatéral.
« À Agadir, une vingtaine d’entreprises françaises, principalement originaires de Perpignan et de Marseille, ont été invitées à découvrir l’offre exportable marocaine. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du plan annuel de promotion et de développement mis en place par Morocco Foodex, au profit des exportateurs marocains du secteur. L’objectif est de présenter ces exportateurs à des donneurs d’ordre européens afin de mieux positionner l’offre marocaine, déjà reconnue et appréciée par les acheteurs européens. L’idée est de gagner des parts de marché, de renforcer la position du Maroc et de développer les relations commerciales entre le Maroc et la France », déclare El Mehdi El Alami, directeur de la Promotion et du Développement, Morocco Foodex.
El Mehdi El Alami, Directeur de la Promotion et du Développement, Morocco Foodex
Le Maroc multiplie les initiatives pour valoriser l’origine “Maroc” afin de répondre à des défis économiques, politiques et diplomatiques majeurs. Face à la concurrence internationale accrue et aux exigences croissantes des marchés européens, le royaume cherche à renforcer sa compétitivité en diversifiant ses débouchés et en consolidant ses partenariats historiques, notamment avec la France. Sur le plan politique, la décision de la Cour de justice de l’Union européenne concernant les produits issus du Sahara occidental pousse le Maroc à défendre sa souveraineté et à renégocier ses accords commerciaux avec l’UE, tout en explorant de nouveaux marchés.
Cette mission a donc pour ambition de stimuler les exportations marocaines vers le marché européen, en mettant en avant les atouts des produits frais du royaume, la réputation de l’origine Maroc et le savoir-faire des agriculteurs locaux. Elle devrait également permettre de renforcer les partenariats entre les exportateurs marocains et les importateurs européens, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles opportunités commerciales.
Des producteurs marocains à la conquête du marché français
Une cinquantaine de producteurs marocains ont pris part aux rencontres BtoB organisées dans le cadre des échanges avec des acheteurs internationaux. « Participer à ces rencontres BtoB représente une opportunité inestimable pour nous, exportateurs marocains », confie un producteur marocain qui préfère garder l’anonymat. « En une seule journée, nous avons la chance de rencontrer plusieurs acheteurs potentiels, d’échanger directement avec eux et de mieux comprendre leurs attentes. Cela nous permet d’étendre notre réseau et d’identifier de nouvelles opportunités pour accroître notre part de marché. »
Il souligne également l’importance des efforts déployés par Morocco Foodex pour faciliter ces échanges : « Morocco Foodex joue un rôle crucial dans le rapprochement entre les producteurs marocains et les acheteurs internationaux, notamment en France, un marché clé pour nos produits. Grâce à ces initiatives, nous avons la possibilité de renforcer notre présence à l’étranger tout en valorisant la qualité et la diversité de l’offre marocaine. »
Parallèlement KRONE F&V, un exportateur marocain de fruits et légumes frais, perpétue une tradition d’excellence initiée par Abderrahmane Choufani, pionnier de l’exportation de tomates marocaines vers l’Europe depuis 1967. Le Maroc se positionne en fournisseur stratégique pour répondre aux besoins croissants des marchés européens, notamment la France, acteur clé de la distribution sur le continent.
Abderrahmane Zouhir, jeune Managing Director de KRONE F&V, a dévoilé qu’il a participé à ces rencontres pour renforcer les liens avec les partenaires français dans le but d’accroître les volumes d’exportation. « Nous avons reçu des retours très encourageants ; ils se sont réjouis de la qualité et de la disponibilité de nos tomates, dattes et autres fruits », a-t-il ajouté, soulignant sa volonté de poursuivre et d’approfondir cette coopération.
Avec des certifications telles que GlobalG.A.P., GRASP et BRC FOOD, KRONE F&V assure une qualité rigoureuse de ses produits, tout en soutenant une expansion durable du secteur. « Nous espérons que l’ensemble des exportateurs marocains pourront bâtir des partenariats solides et durables pour l’avenir du secteur au Maroc », a ajouté Abderrahmane Zouhir.
Visites fructueuses
Les visites organisées par Morocco Foodex, en partenariat avec le SNIFL, a permis à la délégation d’importateurs français de découvrir les stations agricoles et les fermes marocaines. L’objectif était de renforcer les liens commerciaux et d’explorer de nouvelles opportunités de collaboration entre les producteurs exportateurs marocains et les acteurs français du secteur des fruits et légumes. Parmi les sites visités, la station African Red, filiale du groupe Surexport spécialisée dans la production et l’exportation de fruits rouges frais et surgelés, ainsi que la station Lymouna-Mathysha-Toutyberry, un groupe intégré d’entreprises fondé par Taquie Cherradi, ont marqué l’intérêt des participants.
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique de renforcement des échanges commerciaux, visant à mieux faire connaître les capacités agricoles marocaines tout en favorisant des collaborations durables.
M. Aziz Rahmani, directeur général de Lymona Mathysha, a souligné que le groupe Cherradi s’impose comme un acteur clé dans la production de fruits et légumes d’hiver au Maroc, que ce soit sous serre ou en plein champ. Il a également mis en avant l’intégration de la pépinière dans leur chaîne de production, ainsi que leurs installations dédiées au conditionnement et à la production de plants, renforçant ainsi leur position dans le secteur agricole. « Nous disposons également d’une société commerciale à Saint-Charles, Perpignan, ce qui facilite nos échanges avec le marché européen. Notre production couvre toute la gamme de tomates, ainsi que des légumes d’hiver comme le poivron, la courgette et les haricots. Nous produisons également des agrumes, des petits fruits aux plus gros. »
M. Rahmani a ajouté que la visite de cette délégation s’inscrit dans le cadre d’un échange de partenariats entre le syndicat de Saint-Charles et les exportateurs marocains : « Ces échanges visent à créer des synergies, notamment sur la commercialisation des produits. La délégation regroupe plusieurs acteurs de la filière fruits et légumes française, chargés de valoriser la production. Ils découvrent nos outils de production et visitent des fermes, avec l’espoir de développer des relations commerciales solides en s’appuyant sur le Plan Maroc Vert et le nouveau plan Generation Green. »
Pour sa part, Vincent Deguen, importateur français et président de la société Alroprime à Perpignan, a lui aussi souligné l’importance de cette mission. Après avoir visité des installations comme la station African Red et Lymouna-Mathysha-Toutyberry, il a déclaré :
« Cette mission est très intéressante car elle permet de constater la qualité des produits marocains et le sérieux des professionnels qui y travaillent. L’autre intérêt est de rencontrer à la fois des producteurs et des exportateurs pour explorer des intérêts communs et renforcer la présence de l’origine marocaine sur le marché français. »
4 questions posées à Antonio MORALES ABAD, Président chez Alternea
Présentez-nous votre entreprise ?
Alternea se positionne comme un acteur clé dans le secteur des fruits et légumes du bassin méditerranéen, avec un engagement fort pour une agriculture durable et éthique. Nous travaillons avec des zones de production multi-origines, ce qui nous permet de garantir une offre variée tout au long de l’année, adaptée aux besoins spécifiques de nos clients grâce à des conditionnements sur-mesure.
La sécurité alimentaire est au cœur de nos priorités. Nous sommes certifiés GLOBALG.A.P., BIO et IFS Food, ce qui atteste de notre rigueur en matière de qualité et de traçabilité. Notre plateforme frigorifique de 10 000 m² à Perpignan assure des contrôles qualité stricts pour garantir la fraîcheur de nos produits.
Depuis l’an 2000, nous collaborons étroitement avec un partenaire au Maroc, ce qui renforce notre capacité d’approvisionnement et nous permet de répondre aux exigences des marchés européens. Nos principaux produits incluent la ratatouille, les pastèques, les melons, les fruits à pépins, les fruits à noyaux, ainsi que les fraises et les figues.
Qu’est-ce qui motive particulièrement votre déplacement au Maroc et l’intérêt pour ses produits agricoles ?
Notre déplacement vise à renforcer nos contacts avec les producteurs marocains. Pour nous, le Maroc est une origine stratégique avec des produits de qualité et compétitifs.
La plupart des producteurs marocains possèdent les certifications nécessaires à l’export, comme GlobalG.A.P. et GRASP, ce qui répond aux exigences de notre clientèle. Les produits marocains offrent une qualité reconnue et une compétitivité sur les marchés
Les produits marocains se démarquent par leur fiabilité, intégrant qualité, sécurité alimentaire et bonnes conditions sociales pour les travailleurs locaux. Ils répondent aussi aux besoins des grands clients grâce à une capacité de service compétitive.
Quel rôle occupe le Maroc dans votre activité commerciale, et quel impact la sécheresse a-t-elle eu sur votre coût de production ?
Nous collaborons avec des producteurs marocains depuis l’an 2000, et le Maroc représente 15 % de notre chiffre d’affaires, soit environ 18 millions d’euros par an. Bien entendu, la sécheresse a eu un impact significatif sur notre coût de revient, mais le Maroc a réagi en lançant des stations de dessalement pour atténuer ce problème, qui affecte également d’autres pays producteurs comme l’Espagne et l’Italie.
En France, la tendance à « consommer local » semble de plus en plus s’opposer à l’importation de fruits et légumes, notamment marocains. Quelles sont les menaces pour le développement durable des exportations marocaines vers la France, et comment y répondez-vous ?
Cette tendance n’est pas nouvelle, mais elle est plus médiatisée aujourd’hui avec les réseaux sociaux. En réalité, il est difficile pour la France de se suffire en tomates locales, car certaines périodes de l’année ne permettent pas de les produire en quantité suffisante. En outre, les consommateurs français recherchent parfois des produits plus compétitifs. C’est pourquoi la tomate, comme d’autres produits agricoles marocains, reste un produit de confiance et continuera d’avoir sa place en France et en Europe.
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