L’armée israélienne a atteint, mardi, les faubourgs de Damas, alors que l’aviation de guerre israélienne a frappé plusieurs aéroports de Shayrat et sites militaires en Syrie, dans une des plus intenses agressions contre la Syrie, et occupe en parallèle plusieurs villes de la campagne du sud de Damas.
Selon plusieurs sources médiatiques, l'armée israélienne a lancé une agression ciblant les environs de la ville de Salamiyah, dans la campagne orientale de la ville de Hama, au centre de la Syrie. L'aviation israélienne a également mené une attaque visant l'aéroport militaire de Shayrat, dans la campagne du gouvernorat de Homs, ciblant également des sites militaires de l'armée syrienne dans la campagne du gouvernorat de Raqqa, au nord du pays. Les raids israéliens ont également ciblé les environs de la banlieue de Qudsaya, dans la campagne de Damas, ainsi que des usines de défense dans la campagne sud d'Alep, au nord de la Syrie. Parallèlement à l’agression aérienne, l’armée israélienne poursuivait son occupation du territoire syrien, alors que ses forces pénètrent dans la campagne sud de Damas, adjacente à la frontière libanaise. Selon Al Mayadeen, "l'armée" israélienne a occupé le village de Hina et s'est avancée jusqu'à la périphérie de Khan al-Cheikh, située dans la région de Qatana, en face du district libanais de Rashaya. "Les forces d'occupation pénètrent dans la campagne sud de Damas, adjacente à la frontière libanaise, occupent le village de Hina et avancent jusqu'à la périphérie de Khan Al-Sheikh, dans la région de Qatana, en face du district de Rashaya, sur le territoire libanais". Les chars israéliens tout près de Damas Des sources locales ont affirmé que les chars israéliens se trouvent à moins de 3 km de la ville de Qatana, dans la campagne du sud de Damas, à environ 20 km de Damas, ajoutant que l'armée israélienne occupait les villages et villes d'Arnah, Baqasim, Al-Raymah, Hina, Qalat Jandal, Hina, Al-Husseiniyah et Jiata Al-Khashab dans la campagne du sud de Damas. De leur côté, les médias israéliens faisaient état d'une des plus grandes attaques de l'histoire de l'armée de l'air israélienne avec plus de 300 raids ont été menés jusqu'à présent sur la Syrie. Les mêmes sources révèlent que 9 villages dans la campagne sud de Damas sont désormais sous contrôle des forces de l'armée israélienne. Une source de sécurité a déclaré à la radio militaire israélienne à propos de ces raids sur la Syrie qu’«Il s’agit de l’une des plus grandes attaques de l’histoire de l’armée de l’air». Lundi, l'armée d’occupation israélienne a lancé une agression massive contre la Syrie, dans le cadre des efforts visant à détruire l'armée syrienne, comme l'ont reconnu les médias israéliens. Selon la radio de l'armée d'occupation, des dizaines de cibles attaquées en Syrie étaient des chars, des avions et des hélicoptères militaires de l'armée syrienne. Destruction de deux centres de recherches Par ailleurs, un centre de recherches à Damas, relevant du ministère syrien de la Défense a été visé par des frappes israéliennes lundi soir et a été complètement détruit, a constaté mardi un journaliste de l'AFP. Ce centre à Barzé, accusé par les Etats-Unis d'être lié au programme d'armement chimique syrien, avait déjà été visé en avril 2018 lors de frappes concertées américaines, françaises et britanniques. Un journaliste de l'AFP a vu les trois blocs d'immeubles qui constituent le centre entièrement détruits. Des flammes s'élevaient encore des ruines. Des centaines de documents éparpillés sur le sol brûlaient également. "Les bâtiments détruits n'étaient pas militaires. Les centres militaires ont été détruits par le passé, et les recherches actuelles étaient civiles", a affirmé à l'AFP un employé du centre depuis 25 ans qui a refusé de donner son nom. Venu inspecter les dégâts, il a indiqué que "le deuxième centre de recherche scientifique", basé à Jemraya aux abords de Damas, avait également été visé par des frappes lundi soir et "entièrement détruit". Un autre employé du centre depuis 40 ans, Abou Nour, venu également inspecter les lieux, a assuré que le centre "avait des activités militaires par le passé", mais qu'il était dédié actuellement "au développement de la production de médicaments". Des journalistes de l'AFP à Damas ont entendu des frappes particulièrement violentes dans la nuit de lundi à mardi.
Après la «rébellion», la chasse aux sorcières
Les rebelles qui ont pris le contrôle du gouvernement en Syrie vont publier une liste "des plus hauts responsables impliqués dans des tortures contre le peuple", a annoncé mardi leur commandant, Abou Mohammad al-Jolani. "Nous allons annoncer une liste numéro un qui comprend les noms des plus hauts responsables impliqués dans les tortures contre le peuple syrien", a écrit sur sa chaîne Telegram officielle le chef rebelle, qui depuis quelques jours se fait également appeler par son vrai nom, Ahmed al-Chareh. "Nous offrirons des récompenses à quiconque fournira des informations sur les hauts responsables de l'armée et de la sécurité impliqués dans des crimes de guerre", a-t-il promis. "Nous poursuivrons les criminels de guerre et demanderons qu'ils soient remis par les pays où ils se sont enfuis afin qu'ils puissent recevoir leur juste châtiment", a-t-il également affirmé, alors que des médias libanais indiquent que plusieurs anciens responsables du gouvernement du président déchu Bachar al-Assad se sont réfugiés à Beyrouth, sous la protection du mouvement chiite Hezbollah, un des principaux soutiens des anciennes autorités. "Nous nous sommes engagés à nous montrer tolérants à l'égard de ceux dont les mains ne sont pas tachées du sang du peuple syrien, et nous avons accordé l'amnistie à ceux qui étaient astreints au service obligatoire", a également écrit le commandant rebelle. Les rebelles dirigés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont pris le pouvoir dimanche, chassant l'ancien président Bachar al-Assad, dont la famille a dirigé la Syrie d'une main de fer pendant plus de cinq décennies. Dès la chute d'Assad, rebelles et civils se sont dépêchés de libérer les détenus, notamment ceux de la tristement célèbre prison Saydnaya, symbole des atrocités perpétrées par les anciennes autorités. Des rebelles ont par ailleurs déclaré à l'AFP avoir trouvé lundi une quarantaine de cadavres portant des traces de torture dans la morgue d'un hôpital près de Damas.